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Au-delà de l'éducation aux droits de l'homme pour les jeunes, il faut défendre « l'éducation aux droits de l'homme pour, avec et par les jeunes, souligne Mme Bachelet

Compte rendu de séance

 

Aujourd'hui, notre monde compte 1,8 milliard de jeunes âgés de 15 à 24 ans. « Natifs du numérique », ces jeunes ont une connaissance remarquable des problèmes mondiaux ainsi qu’une capacité sans précédent à mobiliser leurs pairs, ce qui les met en mesure de montrer la voie et d’exiger un changement institutionnel et politique pour une planète juste et durable, a fait observer ce matin Mme Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, devant le Conseil des droits de l’homme.

La Haute-Commissaire s’exprimait en ouverture du débat organisé par le Conseil à l’occasion du dixième anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme. Mme Bachelet a insisté sur l'attention croissante que l’ONU portait à la contribution des jeunes à la réalisation des droits de l'homme. Elle a posé un principe cardinal à ce propos : les jeunes doivent être les protagonistes de l'élaboration des politiques et des programmes qui les concernent. Au-delà de « l'éducation aux droits de l'homme pour les jeunes », il faut défendre « l'éducation aux droits de l'homme pour, avec et par les jeunes », a recommandé Mme Bachelet.

Mme Stefania Giannini, Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, et Mme Jayathma Wickramanayake, Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse – toutes deux également invitées à prononcer des remarques liminaires – ont estimé urgent de veiller à ce que l'éducation aux droits de l'homme serve d'outil pour construire des sociétés et des économies plus équitables face à la crise. Les jeunes sont des acteurs centraux de ce changement, et pas seulement des bénéficiaires, a souligné Mme Giannini. Mme Wickramanayake a plaidé pour la reconnaissance des jeunes en tant qu'agents du changement.

De nombreuses délégations* ont ensuite dialogué avec quatre panélistes invités à faire des présentations dans le cadre de la réunion-débat : Mme Simona Kustec, Ministre de l'éducation, des sciences et des sports de la Slovénie ; Mme Gwendolyn Ll. Pimentel-Gana, membre de la Commission des droits de l’homme des Philippines ; M. Vernor Muñoz Villalobos, membre du conseil d’administration de l’Université d’État à distance du Costa Rica ; et M. Irfaan Mangera, responsable du programme « Activisme de la jeunesse » à la Fondation Ahmed Kathrada (Afrique du Sud).

Ce matin, le Conseil a par ailleurs achevé ses dialogues ouverts hier matin et hier après-midi avec, respectivement, la Présidente du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones, Mme Megan Davis (voir notre communiqué d’hier matin), et le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, M. Francisco Calí Tzay (voir notre communiqué d’hier après-midi). De nombreux intervenants**/*** ont pris part à ces deux dialogues.

 

À 15 heures cet après-midi, le Conseil tiendra une réunion-débat sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte des manifestations pacifiques. Il doit ensuite examiner un rapport du Secrétaire général sur les représailles à l’encontre de personnes qui cherchent à coopérer ou ont coopéré avec l’ONU, ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’homme.

 

Réunion-débat de haut niveau sur « Le dixième anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme : bonnes pratiques, défis et voie à suivre »

La réunion-débat a été ouverte par MME NAZHAT SHAMEEM KHAN, Présidente du Conseil des droits de l’homme, qui a précisé que la discussion serait axée sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme destinées à la jeunesse.

Déclarations liminaires

MME MICHELLE BACHELET, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a rappelé que lorsqu'ils ont adopté la Déclaration des Nations Unies sur l'éducation et la formation aux droits de l'homme, en décembre 2011, tous les États Membres des Nations Unies avaient fait passer un message fort : l'éducation et la formation aux droits de l'homme ne sont pas seulement un supplément facultatif et décoratif, mais une priorité qui doit être poursuivie par la communauté internationale et par tous les États.

L'éducation aux droits de l'homme permet aux individus d'acquérir des connaissances, des compétences et des attitudes qui les aident à identifier, revendiquer et défendre les droits de l'homme, tout en encourageant la pensée critique, a souligné la Haute-Commissaire. Cette éduction offre des solutions qui intègrent les valeurs des droits de l'homme pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés, tels que la discrimination et les discours de haine, la pauvreté, la triple crise environnementale du changement climatique, de la pollution et de la perte de la nature, et enfin le besoin vital de « réinitialiser » les sociétés pour combattre la pandémie de COVID-19 et s’en remettre.

Aujourd'hui, notre monde compte 1,8 milliard de jeunes âgés de 15 à 24 ans, a constaté la Haute-Commissaire. « Natifs du numérique », les jeunes ont une connaissance remarquable des problèmes mondiaux ainsi qu’une capacité sans précédent à mobiliser leurs pairs. De nombreux jeunes sont ainsi en mesure de montrer la voie et d’exiger un changement institutionnel et politique pour une planète juste et durable, a souligné Mme Bachelet.

Le débat du jour portera plus particulièrement sur l'éducation aux droits de l'homme destinée aux jeunes, conformément à l'attention croissante que l’ONU porte à leur contribution à la réalisation des droits de l'homme, a indiqué Mme Bachelet. Elle a insisté sur un principe cardinal à ce propos : les jeunes doivent être les protagonistes de l'élaboration des politiques et des programmes qui les concernent. Au-delà de « l'éducation aux droits de l'homme pour les jeunes », il faut défendre « l'éducation aux droits de l'homme pour, avec et par les jeunes », a souligné la Haute-Commissaire.

MME STEFANIA GIANNINI, Sous-Directrice générale pour l’éducation à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a déclaré que la crise de la COVID-19 avait durement affecté l'apprentissage et le bien-être des enfants et des jeunes dans le monde entier, surtout pour les élèves les plus pauvres et les plus vulnérables. Nombre d’entre eux risquent de ne jamais retourner à l'école, avec toutes les conséquences que cela comporte pour les individus et les sociétés, a-t-elle souligné. La communauté internationale doit donc saisir l’occasion qui se présente de repenser le système éducatif ainsi que de relancer, avec les jeunes et pour les jeunes, les progrès vers l' objectif de développement durable n°4, au moment où les pays s'efforcent de « reconstruire en mieux », a recommandé Mme Giannini.

Quelque 1,8 milliard de jeunes étant touchés par la pandémie dans le monde, a ajouté la Sous-Directrice générale de l’UNESCO, il est urgent de veiller à ce que l'éducation aux droits de l'homme serve d'outil pour construire des sociétés et des économies plus équitables, durables, inclusives et résilientes face à la crise. Les jeunes sont des acteurs centraux de ce changement, et pas seulement des bénéficiaires. Il est grand temps que toutes les institutions incluent les jeunes en tant que partenaires à part entière des décisions qui auront le plus d'impact sur leur vie, a recommandé Mme Giannini.

MME JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, a constaté pour sa part que les jeunes étaient systématiquement écartés de la plupart des prises de décision qui détermineront si les crises actuelles seront surmontées ou non. C’est pourquoi, a-t-elle estimé, il faut renforcer la solidarité avec les jeunes du monde entier, « qui hériteront des conséquences de notre action – ou de notre inaction – aujourd'hui », et assurer leur participation dans tous les domaines et à tous les niveaux, y compris aux Nations Unies.

L'éducation et la formation aux droits de l'homme sont au cœur de la stratégie pour la jeunesse du système des Nations Unies, Jeunesse 2030, a rappelé Mme Wickramanayake. Elle a ajouté que « l'éducation aux droits de l'homme, par les droits de l'homme et pour les droits de l'homme » est essentielle pour parvenir à un monde dans lequel les droits humains de chaque jeune sont réalisés, pour faire en sorte que chaque jeune ait les moyens de réaliser pleinement son potentiel et enfin pour reconnaître l'action des jeunes, leur résilience et leurs contributions positives en tant qu'agents du changement.

Exposés des panélistes

MME SIMONA KUSTEC, Ministre de l'éducation, des sciences et des sports de la Slovénie, a expliqué que l'éducation aux droits de l'homme fait partie intégrante d'une éducation de qualité destinée à façonner la réalité et l'avenir que nous voulons, conformément aux principes des sociétés inclusives et durables. Il s'agit de développer des valeurs, des compétences et des comportements dans le respect et la valorisation de l'autre, de la diversité et de la justice, a-t-elle indiqué. Mme Kustec a insisté sur le fait que « nos principes en matière de droits de l'homme […] ne fonctionneront dans la vie réelle que si nous les vivons vraiment dans la vie réelle ».

La Ministre slovène s’est par ailleurs dite convaincue que le développement de la culture numérique était extrêmement important pour le respect universel des droits de l'homme. Mais elle a recommandé de faire preuve de prudence dans l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. En effet, si ces technologies sont certainement une chance pour l'éducation aux droits de l'homme, en même temps, il faut veiller à garantir l'égalité des chances dans l'utilisation des outils pédagogiques numériques.

Mme Kustec a insisté sur l’importance de respecter les droits de l’homme dans le système éducatif, surtout dans les circonstances actuelles marquées par la COVID-19.

MME GWENDOLYN LL. PIMENTEL-GANA, Commissaire de la Commission des droits de l’homme des Philippines, a expliqué que l’éducation aux droits de l’homme est un outil puissant pour faire progresser les droits des jeunes et les droits de l’homme en général. L’éducation aux droits de l’homme est un droit, a-t-elle insisté. Mais malgré cela, a-t-elle fait observer, l’éducation des jeunes aux droits de l’homme est confrontée à de nombreux défis. Les Philippines sont une nation jeune, avec plus de 30 millions de personnes âgées de 10 à 24 ans représentant 28% de la population. Les Philippines sont également confrontées à des défis importants dans le secteur de la jeunesse : abandon scolaire en raison de la pandémie, difficulté pour les plus vulnérables de suivre les cours en ligne, taux de chômage de 31,6% chez les jeunes, augmentation sensible des problèmes de santé mentale en raison de la pandémie.

La Commission des droits de l’homme s’est lancée dans un programme d’éducation des jeunes aux droits de la personne et elle adhère en outre au Programme mondial en faveur de l’éducation aux droits de l’homme, a poursuivi la Commissaire. Cet enseignement vise à mieux protéger, respecter et réaliser les droits de la personne des jeunes mais aussi à mieux informer et éduquer au sujet des lois sur l’intimidation, la violence sexuelle et sexiste et la protection de l’enfance, entre autres. La Commission développe aussi des programmes directement destinés aux jeunes, qui portent sur leurs droits, et les encourage à être proactifs. Les sujets abordés comprennent la santé mentale en tant que droit de l’homme, le droit de participation [à la vie] politique, les droits numériques et les droits de l’homme à l’ère de la COVID-19, notamment la promotion de l’équité vaccinale et des vaccins pour tous.

Le défi est de faire passer les individus de l’information à l’action, a insisté Mme Pimentel-Gana. Dans ce monde hyperconnecté, il est nécessaire de tirer parti de la technologie au profit des droits de l’homme, a-t-elle souligné. Il faut aussi inclure activement et démocratiquement les jeunes dans les processus démocratiques afin d’en faire de véritables partenaires – plutôt que des objets – de l’éducation aux droits de l’homme, a conclu la Commissaire.

M. VERNOR MUÑOZ VILLALOBOS, membre du conseil d’administration de l’Université d’Etat à distance (Universidad Estatal a Distancia) du Costa Rica, a affirmé que l’éducation ne doit pas être neutre face à l’infamie et à la violence ; elle est en effet appelée à libérer les gens de l’oppression et de la pauvreté. Ainsi, une éducation qui ne réalise pas les droits de l’homme est une éducation de mauvaise qualité, a insisté l’oratrice. Le simple accès à l’éducation formelle ne garantit pas toujours que les apprentissages soient utiles pour parvenir à la coexistence pacifique ou à la participation effective à la prise de décision, a-t-elle fait observer.

Toutes les informations statistiques montrent clairement des progrès dans les niveaux de scolarisation, a-t-elle poursuivi : les données globales révèlent qu’au cours des trente dernières années, le monde a progressé dans la scolarisation des enfants et des jeunes. Il y a plus de gens instruits dans le monde, plus d’étudiants dans les salles de classe et c’est certainement très positif. Cependant, il est également vrai que jamais autant de personnes n’en avaient tué autant d’autres. Jamais tant de connaissances accumulées n’avaient causé des dommages aussi graves à l’environnement. Et cela doit amener à la question : à quoi sert l’éducation? La quatrième phase du Programme mondial en faveur de l’éducation aux droits de l’homme offre des pistes très utiles pour répondre à cette question, en se rappelant que l’éducation aux droits de l’homme contribue à la prévention de la violence et des conflits et est indispensable au développement durable, a souligné Mme Muñoz Villalobos.

Il faut promouvoir un droit à une éducation qui ouvre les portes au monde, qui construit le bonheur et brise les chaînes des tyrannies, a insisté Mme Muñoz Villalobos, déplorant que l’éducation ait été trop longtemps instrumentalisée par des visions mercantilistes et patriarcales qui placent par exemple la concurrence avant la solidarité. Ces durs temps de pandémie ont permis de parvenir à un apprentissage inestimable, a-t-elle conclu : ce qui touche une personne peut affecter l’ensemble de l’humanité et la meilleure façon de prendre soin de soi est de protéger les autres, ce qui n’est possible que par l’apprentissage des droits de l’homme comme mode de vie.

M. IRFAAN MANGERA, responsable du programme « Activisme de la jeunesse » à la Fondation Ahmed Kathrada (Afrique du Sud), a expliqué que le racisme a augmenté et que son pays fait face à une triple menace pour son avenir : le chômage, la pauvreté et l’inégalité. Les jeunes continuent d’être exclus de l’économie et des postes de pouvoir ; ils sont laissés sans espoir et sans défense dans leurs communautés, incapables de trouver les services de base pour vivre une vie décente, a-t-il ajouté. Le rôle des jeunes dans leur communauté est maintenant de s’assurer que leurs frustrations et leur colère se traduisent en actions pratiques, a-t-il poursuivi. Il a ensuite présenté sa propre expérience en tant qu’éducateur aux droits de l’homme et a assuré que l’éducation est l’arme la plus puissante avec laquelle il est possible de changer le monde – comme l’avait lui-même indiqué Madiba (Nelson Mandela).

Aperçu du débat

Les délégations ont souligné l’importance de l’éducation comme vecteur de l’engagement des citoyennes et des citoyens, notamment des jeunes, en faveur du respect des droits de l’homme. L’éducation aux droits de l’homme, ont-elles estimé, constitue un moyen efficace pour lutter contre les inégalités et l’exclusion, proposer des réponses aux défis actuels comme celui de l’extrémisme violent, et affermir l’État de droit.

Face à la prolifération des fausses informations, de la diffamation, des atteintes à la vie privée des individus et des propos haineux, notamment à travers les réseaux sociaux, il convient d’adopter des législations vigoureuses mais aussi des mécanismes de prévention axés sur la sensibilisation, l’éducation et la formation, a-t-il été souligné. Les gouvernements devraient en outre doter le public des outils nécessaires pour qu’il puisse rejeter les discours de haine et soit en mesure de distinguer les mythes conspirationnistes de la réalité historique.

Les délégations ont rappelé l’adoption en décembre 2011 de la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme, et ont salué la stratégie « Notre programme commun » du Secrétaire général des Nations Unies, qui mentionne explicitement l’importance de l’éducation. Il a aussi été rappelé que le Conseil, par sa résolution 39/3 (2018), avait fait de la jeunesse le groupe cible de la quatrième phase du Programme mondial en faveur de l’éducation aux droits de l’homme. Des intervenants ont dit soutenir fermement le droit de toute personne de recevoir des informations sur tous les droits de l'homme et toutes les libertés fondamentales, et d’avoir accès à l'éducation et à la formation aux droits de l'homme.

Des délégations ont décrit les mesures prises et les programmes d’études appliqués par leurs pays en matière d’éducation aux droits de l’homme. Une attention particulière devrait être accordée à l'adoption d'une approche sensible au genre afin de réduire la fracture numérique entre les sexes et de renforcer l'autonomie des femmes, a-t-il été recommandé ; il faudrait également investir pour améliorer la qualité de l’éducation de base et de la formation aux droits de l’homme dans les zones de conflit et d’après conflit.

Les jeunes devraient être aidés à concevoir et appliquer des programmes d'éducation aux droits de l'homme axés sur les principales préoccupations mondiales, notamment la COVID-19 et le changement climatique, qui affectent directement leur vie et leur avenir, a demandé une organisation non gouvernementale (ONG).

Certains intervenants ont demandé qu’il soit tenu dûment compte des spécificités nationales et régionales, ainsi que des contextes culturels et religieux des différents pays, dans les efforts déployés pour enseigner les droits de l'homme.

*Liste des intervenants : Burkina Faso (au nom d'un groupe de pays francophones), Brésil (au nom d'un groupe de pays), Union européenne, Égypte (au nom du Groupe arabe), Costa Rica (au nom d’un groupe de pays), Togo, Sénégal, Libye, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Azerbaïdjan, Haute-Commissaire aux droits de l’homme de la Fédération de Russie, World Jewish Congress, Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme, Arabie saoudite, Cambodge, République dominicaine, Israël, Iraq, Égypte, États-Unis, Népal, Maurice, Philippines, Maroc, Venezuela, Commission nationale des droits de l’homme de l’Inde, Amnesty International et Center for Global Non-Killing.

Réponses et remarques de conclusion des panélistes

MME KUSTEC a déclaré que l’éducation aux droits de l’homme doit être l’objectif commun de la communauté internationale et le défi au quotidien. En Slovénie, l’éducation au droit de l’homme est considérée comme un impératif qui est décrit et mis en œuvre dans la loi constitutionnelle. Il faut garantir l’égalité des chances par l’éducation et il s’agit d’une obligation d’Etat, a expliqué la Ministre slovène. Il faut aussi pouvoir partager les bonnes pratiques dans ce domaine, a-t-elle plaidé.

MME LEAH C. TANODRA-ARMAMENTO, Commissaire de la Commission des droits de l’homme des Philippines, a notamment mis l’accent sur l’importance que revêt le renforcement de la coopération régionale dans le domaine de l’éducation aux droits de l’homme, en se fondant sur les conventions et autres traités internationaux. Il faut une étude basée sur les preuves pour promouvoir l’éducation aux droits de l’homme dans le contexte de la pandémie, a-t-elle en outre indiqué. L’éducation aux droits de l’homme doit être accessible pour tous, en dépit des obstacles rencontrés par certains, a-t-elle également souligné. Enfin, a-t-elle conclu, il faut inclure les jeunes dans toutes les réalisations dans le domaine des droits de l’homme.

M. MUÑOZ VILLALOBOS a expliqué que l’éducation et l’apprentissage en matière de droits de l’homme doivent être inclus dans toute la société, et pas seulement dans le contexte éducatif ; il est en outre important d’ouvrir des opportunités pour que les personnes handicapées puissent y participer pleinement.

M. MANGERA a expliqué que les jeunes veulent pouvoir espérer donner un sens à ce monde et apprendre davantage. Il a notamment indiqué que sa Fondation visait à enseigner les droits de l’homme aux jeunes, notamment en les menant sur des sites où se sont produites de graves violations des droits de l’homme en Afrique du Sud. Il faut apporter un soutien aux jeunes qui luttent pour leurs droits, a-t-il en outre déclaré.

Fin du dialogue avec le Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones

Aperçu du débat

Les organisations non gouvernementales (ONG) ont fait part de leur soutien au Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones, estimant qu’il jouait un rôle indispensable dans la lutte pour les droits des peuples autochtones au niveau mondial. L'étude exhaustive du Mécanisme sur le droit à l'autodétermination des peuples autochtones a été saluée : il a été estimé que cette étude venait renforcer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones de même que les deux Pactes internationaux relatifs, respectivement, aux droits économiques, sociaux et culturels, et aux droits civils et politiques.

Des ONG ont dénoncé des violations des droits des peuples autochtones au Canada, aux États-Unis, au Chili, en Argentine et en Iran.

**Liste des intervenants : Chinese Society for Human Rights Studies, CIMI, Fédération mondiale luthérienne, Associazione Comunita Papa Giovanni XXIII,International Fellowship of Reconciliation, China Foundation for Human Rights Development, ARC.

Réponses et remarques de conclusion de la Présidente du Mécanisme d’experts

MME MEGAN DAVIS, Présidente du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones, a insisté sur l’importance de reconnaître le droit à l’autodétermination des peuples autochtones et, par extension, d’assurer leur participation aux travaux des Nations Unies, où leurs voix devraient pouvoir être entendues de manière plus formelle. Une telle possibilité sera d’autant mieux garantie lorsqu’il existe déjà des mécanismes assurant la participation des peuples autochtones au niveau des États, a fait remarquer Mme Davis.

Les notions d’accord préalable et de consentement éclairé sont à distinguer de la notion d’autodétermination, a en outre précisé la Présidente du Mécanisme.

Mme Davis a par ailleurs rappelé que le Mécanisme avait publié un rapport contenant des bonnes pratiques et des enseignements tirés dans l’application de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Elle a recommandé aux États de lire ce rapport pour en apprendre davantage sur certains aspects liés au foncier, à la réconciliation et à la sensibilisation du grand public aux problèmes rencontrés par les peuples autochtones.

Fin du dialogue avec le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones

Aperçu du débat

Les délégations ont dit soutenir l'appel du Rapporteur spécial, M. Francisco Calí Tzay, en faveur de mesures visant à permettre une plus grande participation des peuples autochtones dans les prises de décision.

Plusieurs intervenants ont dénoncé l’impact disproportionné de la pandémie de COVID-19 sur les peuples autochtones. A notamment été dénoncé le fait que certains Etats et entreprises profitent des restrictions sanitaires pour ne pas respecter l’obligation de consultation des peuples autochtones s’agissant des projets qui les concernent. Il est indispensable que les peuples autochtones soient consultés dans le cadre de la réponse à la pandémie, a-t-il par ailleurs été affirmé.

L’attention a également été attirée sur le manque d’accès des peuples autochtones aux soins de santé.

Ont en outre été dénoncées des violations des droits des peuples autochtones et des violences à leur encontre dans plusieurs pays et régions à travers le monde.

***Liste des intervenants : Philippines, Bélarus, Tchad, Organisation des États américains, Conectas Direitos Humanos, Minority Rights Group, Franciscans International, Federatie van Nederlandse Verenigingen tot Integratie Van Homoseksualiteit - COC Nederland , Conselho Indigenista Missionário CIMI, Right Livelihood Award Foundation, International Organization for the Right to Education and Freedom of Education (OIDEL) , Centre pour la justice et le droit international, Centro de Estudios Legales y Sociales (CELS) Asociación Civil, Association pour la défense des droits de l'homme et des revendications démocratiques/culturelles du peuple Azerbaidjanais-Iran - « ARC ».

Réponses et remarques de conclusion du Rapporteur spécial

M. FRANCISCO CALI TZAY, Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, a assuré avoir pris note des mesures positives prises par les Etats pour protéger les peuples autochtones, tout en insistant pour que ces mesures soient véritablement mises en œuvre.

Il faut que les réponses à la pandémie tiennent compte des spécificités des peuples autochtones, a d’autre part souligné le Rapporteur spécial. Il faut en outre tenir compte du principe de consentement libre et éclairé de ces peuples dans toutes les mesures qui les concernent, a-t-il rappelé. Il faut également valoriser leurs connaissances et défendre leur autodétermination, a-t-il ajouté.

 

HRC21.130F