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La Conférence du désarmement tient sa première séance sous la présidence de la République populaire démocratique de Corée

Compte rendu de séance

 

La Conférence du désarmement a tenu ce matin une séance plénière sous la nouvelle présidence de l’Ambassadeur Tao Song Han de la République populaire démocratique de Corée, au cours de laquelle une quinzaine de délégations se sont exprimées.

En début de séance, M. Tao Song Han a souligné l’importance pour les Etats membres de se concentrer sur l’ordre du jour de la Conférence et d’éviter toute attitude motivée par des considérations ou des intérêts politiques. Il a également relevé les avancées de la Conférence durant cette session avec l’adoption d’un plan de travail qui a lancé les travaux des organes subsidiaires. Les cinq organes subsidiaires vont tenir leur troisième et dernière séance durant la présidence de la République populaire démocratique de Corée, a-t-il relevé. L’Ambassadeur a ainsi indiqué qu’il redoublerait d’efforts pour soutenir les travaux de ces organes.

Plusieurs délégations se sont ensuite exprimées pour faire part de leurs préoccupations s’agissant des programmes d’armes de destruction massive et de missiles balistiques développés par la République populaire démocratique de Corée, notamment l’essai d’un missile balistique intercontinental mené le 25 mai dernier. Elles ont par ailleurs exhorté la République populaire démocratique de Corée à se conformer aux obligations internationales en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

D’autres délégations ont assuré de leur soutien la nouvelle présidence et ont souligné l’importance des organes subsidiaires, qui doivent terminer leurs travaux dans les prochaines semaines. Elles ont appelé les délégations à coopérer afin que la Conférence parvienne à adopter les rapports de ces mêmes organes.

Enfin, le Nigéria, au nom du Groupe des 21, a fait une déclaration sur la prévention de la course aux armements dans l’espace extraatmosphérique, plaidant pour que la Conférence entame des négociations sans tarder sur cette question.

 

La date de la prochaine séance plénière de la Conférence sera communiquée ultérieurement.

 

Aperçu des déclarations

L’Ambassadeur Tao Song Han de la République populaire démocratique de Corée, Président de la Conférence, a déclaré que son pays continue d’être attaché à la contribution d’une paix mondiale et du désarmement. La délégation de la République populaire démocratique de Corée souhaite travailler avec tous les membres de la Conférence de manière ouverte et constructive. L’Ambassadeur a par ailleurs souligné l’importance pour les Etats membres de se concentrer sur l’ordre du jour et d’éviter toute attitude motivée par des considérations ou intérêts politiques. Il a ensuite relevé les avancées de la Conférence, notamment avec l’adoption d’un plan de travail qui a lancé les travaux des organes subsidiaires.

Les cinq organes subsidiaires vont tenir leur troisième et dernière séance durant la présidence de la République populaire démocratique de Corée, a-t-il relevé. L’Ambassadeur a ainsi indiqué qu’il redoublerait d’efforts pour soutenir les travaux de ces organes. Il a par ailleurs indiqué qu’il allait permettre aux Coordinateurs des organes subsidiaires de présenter l’avancée de leurs travaux avant que les Etats membres ne prennent en considération les rapports de ces organes.

L’Australie, au nom d’un groupe de pays, a déclaré que, pour faire avancer les discussions sur l’ordre du jour de la Conférence, ce groupe de pays a décidé de participer aux réunions de cet organe pendant la présidence de la République populaire démocratique de Corée, même s’ils demeurent gravement préoccupés par les actions imprudentes de ce pays qui continuent de saper gravement la valeur même de la Conférence du désarmement.

La participation constructive de ce groupe de pays aux travaux de cet organe pendant la présidence de la République populaire démocratique de Corée ne doit en aucun cas être interprétée comme un consentement tacite ni une reconnaissance des mesures prises par ce pays en violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, a indiqué l’Australie.

Ce groupe de pays est gravement préoccupé par les progrès continus de la République populaire démocratique de Corée en matière d’armes de destruction massive et de capacités de missiles balistiques, y compris les informations selon lesquelles elle se prépare à effectuer son septième essai nucléaire.

Le groupe de pays a exhorté la République populaire démocratique de Corée à cesser ses actions déstabilisatrices et à se conformer à ses obligations internationales en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU, selon lesquelles le pays devrait abandonner toutes les armes nucléaires et les programmes nucléaires existants, ainsi que tout autre programme d’armes de destruction massive et de missiles balistiques, de manière complète, vérifiable et irréversible.

L’Allemagne, au nom du G7, a donné lecture d’une déclaration des ministres des affaires étrangères du G7, en date du 29 mai 2022. Ces ministres condamnent avec la plus grande fermeté l’essai d’un missile balistique intercontinental mené le 25 mai 2022 par la République populaire démocratique de Corée. Comme un certain nombre de tirs de missiles balistiques effectués par ce pays depuis le début de 2022, cet acte constitue une nouvelle violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU et sape la paix et la sécurité internationales ainsi que le régime mondial de non-prolifération, ont déclaré les Ministres.

Ils ont réitéré leur appel urgent à la République populaire démocratique de Corée pour qu’elle abandonne ses programmes d’armes de destruction massive et de missiles balistiques de manière complète, vérifiable et irréversible et qu’elle se conforme pleinement à toutes les obligations juridiques découlant des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Les Ministres ont en outre regretté profondément que le Conseil de sécurité n’ait pas adopté le projet de résolution visant à condamner la série de tirs récents de missiles balistiques par la République populaire démocratique de Corée et à renforcer les mesures prises à son encontre malgré l’appui de 13 membres.

Ils ont réitéré leur appel à la République populaire démocratique de Corée pour qu’elle s’engage dans une diplomatie en vue de la dénucléarisation.

Le Nigéria, au nom du Groupe des 21, a fait une déclaration sur le thème de la prévention d’une course aux armements dans l’espace extraatmosphérique. Le Nigéria a ainsi indiqué que l’espace et les corps célestes sont le bien de l’humanité et doivent être utilisés uniquement à des fins pacifiques et dans l’intérêt de tous les pays. L’utilisation croissante de l’espace exige des Etats de prendre des mesures de transparence. Tous les Etats doivent s’abstenir de prendre des initiatives contraires à ces objectifs et aux Traités existants. Une course aux armements dans l’espace constituerait une grave menace pour la sécurité globale. Le Groupe des 21 est profondément préoccupé par la menace accrue d’une militarisation de l’espace notamment par le déploiement éventuel de technologie avancées dans l’espace qui sape l’environnement sécuritaire international. Les instruments juridiques actuels ne sont pas adéquats pour prévenir la course aux armements dans l’espace. C’est pourquoi, le Groupe des 21 appelle à consolider ce régime. La Conférence doit ainsi entamer sans tarder des négociations sur toutes les questions liées à la prévention d’une course aux armements dans l’espace extraatmosphérique.

La France, au nom de l’Union européenne, a exprimé la position de l’Union européenne sur les violations du droit international commises par la République populaire démocratique de Corée. Elle a condamné fermement les lancements de missiles balistiques effectués en nombre sans précédent depuis le début de cette année. La République populaire démocratique de Corée poursuit ses systèmes d’armes illégaux, y compris le lancement de nouveaux types de missiles. L’Union européenne condamne en outre la reprise des activités sur plusieurs sites nucléaires dans le pays, y compris les travaux de construction sur le site d’essai de Punggyeri. Ces actions constituent une menace pour la stabilité régionale, la paix et la sécurité internationales.

La communauté internationale n’acceptera jamais la République populaire démocratique de Corée comme un État doté d’armes nucléaires en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Jusqu’à ce que la République populaire démocratique de Corée se conforme aux obligations qui lui incombent en vertu des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, l’Union européenne continuera à appliquer des sanctions strictes et encourage tous les membres des Nations Unies à faire de même.

L’Union européenne respecte pleinement l’article 9 du Règlement de la Conférence, qui stipule que la présidence assure une rotation alphabétique entre tous ses membres. Compte tenu des violations profondes et répétées de ses obligations en matière de non-prolifération et de désarmement, elle a décidé d’exprimer sa vive préoccupation par le biais d’une représentation plus faible de tous les États membres de l’Union européenne pendant la présidence de la République populaire démocratique de Corée jusqu’au 24 juin 2022.

La Nouvelle-Zélande a déclaré être gravement préoccupée par les mesures prises par la République populaire démocratique de Corée en violation des résolutions du Conseil de sécurité. Le Conseil de sécurité a adopté ces résolutions à l’unanimité en raison des menaces que posent les armes balistiques et nucléaires de ce pays pour la région du Pacifique. Chaque essai nucléaire et balistique effectué cette année a violé les résolutions du Conseil de sécurité alors que la population souffre de la COVID-19 et d’une pénurie alimentaire. C’est l’antithèse de la raison de l’existence de la Conférence, a indiqué la Nouvelle-Zélande. La République populaire démocratique de Corée doit reprendre le dialogue avec la communauté internationale, qui doit lui permettre de trouver la voie du développement et de la prospérité.

Le Nigéria a déclaré que la Conférence devait se concentrer sur le désarmement nucléaire. Le travail des organes subsidiaires devrait permettre de prendre des mesures concrètes pour que la Conférence reprenne ses travaux de fonds. La session doit permettre d’arriver à des résultats tangibles, a conclu le Nigéria.

La Fédération de Russie a déclaré qu’elle soutiendrait les travaux de la présidence de la République populaire démocratique de Corée. La Fédération de Russie est convaincue que le moment actuel est fort délicat et important. Le travail des organes subsidiaires touche à sa fin et nécessite la participation de toutes les délégations en vue d’obtenir des résultats. Les coordinateurs de ces organes doivent pouvoir présenter leur rapport à la Conférence, mais des remarques liminaires permettraient aux délégations d’exprimer leurs attentes sur ces rapports afin qu’ils puissent être adoptés définitivement.

La Chine a déclaré soutenir les travaux de la présidence de la République populaire démocratique de Corée. La Chine a relevé que les quatre semaines de cette présidence auront une grande importance, car cela coïncidera avec la fin des travaux des organes subsidiaires. La Chine va participer activement aux discussions au sein de ces organes. Elle soutiendra les coordinateurs afin que leurs rapports reflètent objectivement les points de vue de chaque délégation.

L’Argentine a expliqué que la Conférence ne pourra s’acquitter de sa tâche et sortir de l’enlisement, en négociant des instruments juridiquement contraignants, que lorsque la confiance internationale sera rétablie. Dans ce sens, l’Argentine encourage la République populaire démocratique de Corée à bien vouloir respecter et mettre en œuvre les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité et mettre fin à ses actes hostiles dans la région, qui menacent la paix et la sécurité internationales.

Le Pakistan a expliqué avoir hâte de collaborer aux travaux des organes subsidiaires afin qu’ils puissent adopter leurs rapports. Le Pakistan souhaite avancer sur le fonds dans tous les points à l’ordre du jour de la Conférence.

L’Inde a salué les travaux des différentes présidences de cette session. Le contexte international montre à quel point il faut relever les défis internationaux actuels. L’Inde a lancé un appel à la responsabilité. C’est pourquoi l’Inde soutient les travaux des organes subsidiaires.

L’Iran s’est associé à la présidence s’agissant du plan de travail des organes subsidiaires dans le cadre de la finalisation des rapports. Ces rapports doivent être essentiels et refléter objectivement les discussions.

L’Ambassadeur Tao Song Han de la République populaire démocratique de Corée a regretté les allégations formulées par certaines délégations à l’encontre de son pays. Il a expliqué qu’il était tenu d’y répondre. En sa qualité de Représentant permanent, il a ainsi déclaré déplorer l’attitude négative de certaines délégations qui posent des questions sur leur sincérité et leur volonté d’agir de manière professionnelle au sein de la Conférence.

Ces allégations sont comme de simples copiés-collés de remarques antérieures. Il n’y a rien de nouveau. Chaque pays a ses propres raisons de développer ses capacités de défense nationale. La délégation de la République populaire démocratique de Corée a déjà expliqué la position du pays sur ces questions à plusieurs reprises, a indiqué l’Ambassadeur. Afin d’éclaircir les choses, il a expliqué que la République populaire démocratique de Corée restait en guerre contre les Etats-Unis. En d’autres termes, la guerre de Corée n’est toujours pas terminée, et le pays est dans un état de cessez-le-feu.

Le pays a par ailleurs été confronté à une série de menaces de la part des Etats-Unis, notamment le recours à l’arme nucléaire. Les exercices militaires américains et de ses alliés ont obligé la République populaire démocratique de Corée à développer ses capacités de défense. Ceux qui font pression et lancent des accusations ne font que compliquer les choses. Aucun pays n’a le droit de critiquer ou de s’ingérer dans la politique nationale d’un autre état. La paix ne peut être garantie que par la force alors que la faiblesse n’entrainera qu’une chute inévitable, a affirmé l’Ambassadeur. La République populaire démocratique de Corée continuera à renforcer ses capacités de défense tant qu’il y aura une politique hostile à son encontre.

En réponse à cette intervention, la République de Corée a indiqué être professionnelle et sincère, ce qui la pousse à faire des déclarations au sein de cette Conférence. La République populaire démocratique de Corée a déployé une vingtaine de tirs balistiques depuis le début de l’année et serait en mesure de procéder à un prochain essai nucléaire. Les exercices avec les Etats-Unis visent à se prémunir de cette menace, a déclaré la République de Corée.

Les Etats-Unis ont déclaré être contraints de répondre à la République populaire démocratique de Corée. Les Etats-Unis restent attachés à la recherche d’une solution diplomatique et espèrent que la République populaire démocratique de Corée acceptera les offres de dialogue répétées.

Le Japon a déclaré être profondément préoccupé par le fait que la République populaire démocratique de Corée continue de faire avancer ses capacités balistiques et nucléaires. La République populaire démocratique de Corée doit respecter ses obligations internationales au titre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment l’obligation d’abandonner tout programme d’armes de destruction massives et nucléaires, et de missiles balistiques, de façon complète, vérifiable et irréversible.

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.

Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.

 

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