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La Conférence du désarmement poursuit l’examen de son rapport annuel

Compte rendu de séance

 

La Conférence du désarmement a tenu aujourd’hui, sous la présidence de l’Ambassadeur Frank Tressler Zamorano, du Chili, deux séances plénières publiques consacrées au projet de rapport annuel pour cette année 2021, destiné à la Première Commission de l’Assemblée générale. La Conférence a également achevé la discussion ouverte le 26 août dernier sur la participation et le rôle des femmes dans la sécurité internationale.

Présentant son projet de rapport annuel révisé sur la base des opinions exprimées en plénière et des consultations qu’il a tenues avec les délégations, le Président a indiqué qu’il n’avait pas été possible de répondre à toutes les inquiétudes exprimées. Il a prié les délégations de faire preuve de souplesse.

À l’invitation du Président, les délégations ont ensuite commenté, paragraphe par paragraphe, le contenu du projet. Elles ont insisté, notamment, sur l’importance que le rapport soit transparent quant aux causes ayant empêché plusieurs États de suivre les travaux de la Conférence en 2021 en tant qu’observateurs. Il a été recommandé que cette question ne soit pas politisée, une tendance qui ne peut que nuire aux travaux de la Conférence.

D’autres délégations ont insisté pour que le projet mentionne le fait que la proposition de mise à jour technique du Règlement intérieur pour tenir compte de l’égalité entre les femmes et les hommes n’avait pas recueilli le consensus à la Conférence. Il a été objecté que la Conférence n’avait pas été saisie de proposition formelle de mise à jour du Règlement intérieur.

Les délégations suivantes ont commenté le projet de rapport : Maroc (au nom du Groupe arabe), États-Unis, Fédération de Russie, Tunisie, Pays-Bas, France, Iran, Pakistan, Égypte, Algérie, Chine, Venezuela, Mexique, Cuba, Afrique du Sud, Brésil, Japon, Bulgarie, Australie, Royaume-Uni, Espagne, Allemagne, Inde, République de Corée, Syrie et Argentine.

Pendant le débat sur la participation et le rôle des femmes dans la sécurité internationale, les délégations ont jugé indispensable d’assurer une plus grande participation des femmes aux processus internationaux de paix et de sécurité. Rappelant que l’on avait célébré, en 2020, le vingtième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur « les femmes, la paix et la sécurité », les délégations ont donné des exemples de mesures prises par leur pays pour donner effet au programme sous-tendu par la résolution.

Cinq délégations ont pris part à ce débat : Ukraine, Pays-Bas, Allemagne, France, Algérie. La Fédération de Russie et l’Ukraine ont exercé leur droit de réponse.

Au début de la journée de travail, le Président a souhaité la bienvenue au nouveau Représentant permanent de l’Allemagne à la Conférence.

 

La Conférence doit clore le 10 septembre prochain les travaux de sa session annuelle. La date et l’heure de la prochaine séance publique de la Conférence seront communiquées ultérieurement.

 

La participation et le rôle des femmes dans la sécurité internationale

Suite et fin du débat

Pendant le débat, les délégations ont jugé indispensable d’assurer une plus grande participation des femmes aux processus internationaux de paix et de sécurité, et relevé que la participation effective des femmes dans la construction de la paix était devenue prioritaire pour la communauté internationale.

Le délégations ont rappelé que l’on avait célébré, en 2020, le vingtième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur « les femmes, la paix et la sécurité ». Les délégations ont donné des exemples de mesures prises pour donner effet au programme sous-tendu par la résolution, notamment l’adoption de plans d’action pour favoriser la participation des femmes aux processus de paix ; des efforts pour ouvrir aux femmes l’accès à davantage de fonctions et grades au sein de l’armée ; ou encore pour assurer l’égalité entre les sexes dans les processus internationaux de non-prolifération et de désarmement.

Une délégation a décrit l’initiative de son pays consistant à créer une base de données internationale et publique contenant les noms d’experts et expertes internationaux de politique de sécurité. Une autre a indiqué avoir organisé, avec ONU-Femmes, un forum international sur l’égalité ayant permis, entre autres résultats, de récolter 40 milliards de dollars d’engagements en faveur de l’égalité des femmes et des filles.

Un positionnement plus proactif sur les sujets d’égalité de genre dans les enceintes de désarmement est possible, a estimé une délégation. L’actualisation technique de la Conférence du désarmement, en adjoignant les équivalents féminins aux titres et fonctions masculins du Règlement intérieur de la Conférence, devrait aller de soi, ont estimé plusieurs intervenants, qui ont regretté qu’il n’ait pas été possible de parvenir au consensus sur cette question.

Une délégation a lancé un appel pour que les droits des femmes et des filles soient respectés en Afghanistan.

Examen du projet de rapport annuel

Aperçu du débat

Le Président de la Conférence, l’Ambassadeur FRANK TRESSLER ZAMORANO du Chili, a présenté son projet de rapport annuel (CD/WP.636/Rev.1 modifié), révisé sur la base des opinions exprimées en plénière et des consultations qu’il a tenues avec les délégations. Il n’a pas été possible de répondre à toutes les inquiétudes exprimées, a relevé le Président, qui a prié les délégations de faire preuve de souplesse.

Dans le détail, M. Tressler Zamorano a d’abord indiqué que les noms des pays ayant assumé la présidence de la Conférence en 2021 avaient été supprimés du projet, le langage utilisé étant maintenant conforme à celui utilisé dans les rapports de 2018, 2019 et 2020 (paragraphe 4).

Concernant les demandes déposées par certains pays pour participer en tant qu’observateurs aux travaux de la Conférence, le document indique que « la Conférence n'est pas parvenue à un accord sur cinq de ces demandes » (paragraphe 12). S’agissant du paragraphe 17, où il est indiqué que la Conférence n’est pas parvenue à un consensus au sujet de son programme de travail en 2021, le Président a fait savoir qu’il avait été modifié pour mentionner les « trois premiers présidents successifs » de la Conférence.

Le projet révisé contient, d’autre part, deux phrases montrant les positions divergentes à la Conférence concernant la mise à jour technique du Règlement intérieur pour tenir compte de l’égalité entre les femmes et les hommes (paragraphe 23). S’agissant de la session 2022, le Président a indiqué que le projet proposait de commencer la session conformément au règlement intérieur le 24 janvier, pour une journée, avant de faire une pause jusqu'au 8 février (paragraphe 54).

D’autres modifications portent sur – entre autres – la mention d'une « séance plénière formelle sur un document national » (paragraphe 24) ; sur les discussions thématiques qui ont été organisées par les présidences de la Conférence en 2021 (section III, Travail de fond de la Conférence) ; et sur d’autres aspects formels, a indiqué le Président.

Les délégations ont commenté paragraphe par paragraphe le projet soumis par le Président. Elles ont insisté, notamment, sur l’importance que le rapport soit transparent quant aux causes ayant empêché plusieurs États de suivre les travaux de la Conférence en 2021 en tant qu’observateurs (paragraphe 12 du projet). Il a été recommandé que cette question ne soit pas politisée, une tendance qui ne peut que nuire aux travaux de la Conférence.

M. Tressler Zamorano a précisé que son projet traitait de la question de la participation des observateurs en toute neutralité ; les positions étant divergentes, il a prié les délégations de ne pas chercher à intégrer au paragraphe 12 toutes leurs objections ni de reprendre toutes les discussions antérieures, mais de chercher une formulation de compromis.

Concernant le Règlement intérieur, des délégations ont insisté pour que le paragraphe 23 mentionne le fait que la proposition de mise à jour technique n’a pas recueilli le consensus à la Conférence. D’autres intervenants ont objecté que la Conférence n’avait pas été saisie de proposition formelle de mise à jour.

L’égalité entre les sexes, la jeunesse et le désarmement, de même que le rôle des femmes dans la sécurité internationale, pour importants qu’ils soient, ne concernent pas directement les travaux de fond de la Conférence, a-t-il aussi été affirmé à l’appui d’une suggestion de créer une nouvelle section dans le rapport pour y mentionner les réunions tenues par la Conférence sur ces trois thèmes. Plusieurs délégations ont fait savoir qu’elles n’approuvaient pas cette proposition.

À la fin de la journée de travail, le Président a indiqué qu’il poursuivrait, demain, ses consultations bilatérales et régionales en vue de distribuer une version révisée du projet de rapport (CD/WP.636/Rev.2) en temps voulu.

 

DC21.041F