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Illustration showing use of inclusive language with persons with disabilities

Termes dont le sens ou l’usage doit être précisé

On entend par accès la possibilité ou le droit de faire quelque chose ou de pénétrer dans un lieu. Par exemple, tout membre du personnel possédant un badge de l’Office des Nations Unies à Genève a accès au Palais des Nations.

Le terme accessibilité renvoie à la conception des produits, des environnements physiques, des services et des technologies de l’information et des communications, qui doivent être accessibles à toute personne, handicapée ou non. Assurer l’accessibilité physique, par exemple, consiste à faire tomber les barrières comportementales et environnementales qui empêchent les personnes handicapées de circuler librement. Pour reprendre l’exemple cité plus haut, une personne peut avoir accès au Palais des Nations mais, une fois dans les bâtiments, se heurter à des problèmes d’accessibilité du fait de la présence de barrières physiques comme des escaliers ou des portes trop lourdes. De même, une personne peut avoir accès aux documents de l’ONU au format papier ou numérique, mais ne pas pouvoir les consulter sous une forme accessible (braille ou FALC, par exemple).

Il peut arriver que l’accès soit garanti, mais pas l’accessibilité : les deux termes ne sont donc pas interchangeables et doivent être utilisés dans le bon contexte.

Les termes aide, appui et assistance ont des connotations différentes et ne sont donc pas interchangeables.

Le terme aide n’est pas recommandé car il laisse entendre que les personnes handicapées ne sont ni autonomes ni indépendantes. Les termes appui et assistance sont plus neutres et plus appropriés ; ils peuvent être utilisés dans des expressions comme « les participants ayant demandé une assistance » ou « les mesures d’appui aux personnes handicapées ».

Les animaux d’assistance ont été éduqués et entraînés à exécuter des tâches précises au service de personnes handicapées. Ils peuvent guider les personnes aveugles ou malvoyantes dans leurs déplacements, tirer un fauteuilroulant ou apporter des objets. Si le chien est l’animal d’assistance le plus répandu, le choix du terme « animal d’assistance » permet d’englober tous les animaux utilisés pour rendre des services similaires. Par exemple, des singes capucins ont été dressés à aider les personnes handicapées à effectuer des tâches quotidiennes. D’autres animaux, comme les perroquets, les furets ou les chevaux, peuvent être dressés ou utilisés pour procurer un certain réconfort.

Certaines entités et certains experts des Nations Unies privilégient la notion de « nécessité » (comprise dans le sens d’« obligation ») par rapport à celle de « besoins ». Cela va dans le sens de l’approche du handicap fondée sur les droits de l’homme, selon laquelle les personnes handicapées sont avant tout des détentrices de droits. Le terme « besoins » est perçu comme de nature à perpétuer les stéréotypes selon lesquels les personnes handicapées sont un fardeau, s’agissant en particulier des « besoins de soins ». Par exemple, les écoles doivent fournir des documents en braille aux élèves ayant une déficience visuelle, non pas parce que ceux-ci en ont besoin mais parce qu’ils ont droit à une éducation de qualité sur la base de l’égalité avec les autres.

Le braille (sans majuscule en français) n’est pas une langue. C’est un système d'écriture tactile à points saillants, à l'usage des personnes aveugles ou malvoyantes. Toutes les personnes aveugles n’utilisent pas le braille, celles qui le font peuvent être désignées par le terme utilisateur ou utilisatrice du braille. Tout le monde peut apprendre à lire le braille, il faut donc se garder de présumer que tout utilisateur du braille est nécessairement aveugle.

La transcription (et non traduction) consiste à convertir un texte en braille. L’embossage, réalisé au moyen d’une imprimante embosseuse, est l’opération qui permet de transcrire sur papier le texte d’un fichier électronique en caractères braille.

L’adjectif braille est invariable

Pour certain(e)s, l’utilisation de la majuscule dans l’expression « je suis Sourd » ou « je suis Sourde » est un moyen de dire leur fierté d’appartenir à la « Communauté des Sourds » ou « Communauté Sourde », qu’ils ou elles considèrent comme une minorité culturelle et linguistique unique, composée de personnes qui utilisent la langue des signes comme langue principale et qui partagent les mêmes valeurs. Dans la documentation de l’ONU, les termes « sourd » et « communauté sourde » ne prennent pas la majuscule.

Les personnes handicapées ont le droit de faire part ou de ne pas faire part d’informations sur leur handicap. Sur le lieu de travail, il faut bannir les termes traditionnels « divulgation » ou « déclaration » de handicap, qui laissent entendre que la personne révèle un secret.

L’expression « s’identifier comme une personne handicapée » est à éviter, car elle pose la question de l’identité et de l’appartenance. On peut avoir une déficience et ne pas se considérer comme une personne handicapée. L’expression « choisit de communiquer des informations sur son handicap ou sa déficience » est appropriée lorsqu’on parle de la décision prise par une personne d’informer son employeur ou ses collègues de sa déficience ou de ses besoins particuliers.

Le terme « déficience visuelle » englobe diverses situations de perte de la vision, au nombre desquelles la cécité. Les termes « déficience visuelle » et « cécité » ne sont donc pas synonymes.

Cover of the UN Disability Inclusion Strategy report, with the title "Our plan for making sure we include people with disabilities in everything we do"

Le format facile à lire et à comprendre (FALC) est un format accessible, principalement destiné aux personnes ayant un handicap intellectuel ou ayant des difficultés à comprendre un texte écrit.

L’activité consistant à rédiger la version FALC d’un document en version classique est l’adaptation, et non pas la traduction. Le terme traduction est à réserver au cas où l’on traduit un document FALC de la langue originale vers une autre langue.

À l’ONU, il est préconisé d’utiliser l’acronyme FALC. Conformément aux règles d’édition, à la première occurrence, on utilisera la forme développée suivie de l’acronyme entre parenthèses. On écrira, par exemple, « La version facile à lire et à comprendre (FALC) du rapport est disponible sur la page Web du Comité. ». L’utilisation de l’acronyme permet d’éviter toute confusion avec les textes qui sont faciles à lire et à comprendre mais ne sont pas au format FALC.

On parle de « formes multiples de discrimination » ou de discrimination croisée lorsque la conjugaison de différentes caractéristiques (comme la couleur de peau, le sexe, l’âge ou un handicap) expose une personne à un traitement discriminatoire. L’expression « multiples formes de discrimination » signifie simplement qu’il existe plusieurs formes de discrimination (comme la discrimination fondée sur la race et la discrimination fondée sur le genre).

La déficience correspond à « toute perte de substance ou altération d’une structure ou fonction psychologique, physiologique ou anatomique » (Organisation mondiale de la Santé), tandis que le handicap « résulte de l’interaction entre des personnes présentant des incapacités et les barrières comportementales et environnementales qui font obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres » (Convention relative aux droits des personnes handicapées, préambule, al. e)). Les termes déficience et handicap n’ont donc pas la même signification et ne sont pas interchangeables

Diagram showing drawings of people in four scenarios: exclusion, segregation, integration and inclusion.

Il existe une différence fondamentale entre intégration et inclusion. L’intégration est le processus consistant à faire en sorte qu’une personne s’adapte à la société et y trouve sa place, alors que l’inclusion vise à faire changer la société de sorte qu’elle inclue chaque personne, qu’elle soit ou non déficiente. Lorsqu’on parle de personnes handicapées, le terme « inclusion » a des connotations positives, tandis le terme « intégration » a des connotations négatives. Ces deux termes ne sont donc pas interchangeables.

La langue des signes n’est pas universelle. Il n’existe donc pas une langue des signes, mais des langues des signes nationales. On parle de langue des signes mexicaine, de langue des signes lituanienne, etc. Certains pays, comme le Canada, ont plusieurs langues des signes.

Le terme « langue des signes internationale » n’est pas correct. Il convient d’utiliser le terme « signes internationaux ». Ce mode de communication intègre des signes de différentes langues des signes nationales. Il est utilisé par les personnes sourdes dans le contexte des réunions ou manifestations internationales, mais il ne s’agit pas d’une langue. On écrira donc, par exemple, que « l’ONU fournit des services d’interprétation en signes internationaux », en se gardant d’utiliser le terme « langue ».

Un texte en langue simplifiée doit pouvoir être compris dès la première lecture ou la première audition. L’écriture en langue simplifiée utilise des mots courants et des tournures simples. Elle obéit à certaines règles, comme l’emploi de phrases courtes et de la voix active. Elle est parfois appelée français simplifié, écriture simplifiée ou langage simple. Il convient de tenir compte du contexte. Par exemple, la mention « disponible en français simplifié », laisse entendre que la version simplifiée du document n’est disponible qu’en français. Si tel n’est pas le cas, il faut écrire « disponible en langue simplifiée ».

Il convient de distinguer les « organisations de personnes handicapées » des « organisations qui représentent des personnes handicapées ».

Les organisations de personnes handicapées sont gérées et supervisées par des personnes handicapées. Elles défendent les droits et les intérêts de leurs membres.

Pour leur part, les organisations qui représentent des personnes handicapées proposent des services ou des activités de sensibilisation au nom des personnes handicapées, mais ne sont pas gérées ou supervisées par des personnes handicapées.

Le terme « personne handicapée » est clairement défini à l’article premier de la Convention. Le terme « personne en situation de handicap » répond quant à lui à une tendance assez récente, qui relève de l’approche sociologique du handicap. Il n’est pas défini dans la Convention. Le terme « en situation » permet de souligner que le handicap est la résultante de l’environnement, à savoir des moyens qu’on aura mis ou non en place pour développer les compétences de la personne et diminuer le plus possible la situation de handicap. Il a le mérite de ne plus désigner seulement les personnes qui ont un handicap permanent mais d'élargir la notion de handicap à tout individu pouvant éprouver une difficulté à accomplir une tâche dans un contexte donné. Il s’est imposé progressivement dans les documents officiels et universitaires qui traitent du handicap et l’abordent dans sa globalité.

À l’ONU, c’est le terme « personne handicapée » qui est le plus souvent utilisé, même s’il est critiqué par ceux qui estiment que l’emploi de l’adjectif réduit la personne à son état. Une autre solution consiste à utiliser « personne ayant un handicap ». L’important est d’opter pour une formulation qui soit représentative de ce que souhaitent et revendiquent toutes les personnes concernées.

Les personnes sourdes-aveugles constituent un groupe hétérogène de personnes qui ont une perte sévère ou profonde de l’audition et de la vision. À l‘ONU, la forme sourd-aveugle est préférée à la forme sourdaveugle, un temps envisagée mais qui pose des problèmes d’accord en genre et en nombre.

Le terme « personne sourde et aveugle » est à réserver aux citations directes de la Convention.

Les sous-titres pour personnes sourdes, affichés en bas de l’écran, retranscrivent la parole sous forme de texte et renseignent sur le locuteur, les bruits et la musique de fond, et d’autres éléments importants.

Il existe deux types de sous-titres pour personnes sourdes : les sous-titres incrustés (ou gravés) et les sous-titres activés à la demande. Les sous-titres incrustés sont intégrés directement dans la vidéo et ne peuvent pas être modifiés ou désactivés. Un service de sous-titrage en direct (ou en temps réel) est assuré, à distance ou sur site, pendant les réunions dites « accessibles ».

Il convient de tenir compte des caractéristiques de chacun de ces types de sous-titres avant d’opter pour tel ou tel terme.