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Afrique du Nord et Proche-Orient : une plongée inquiétante dans la fournaise

L'année 2024 a été confirmée comme l'année la plus chaude jamais enregistrée.
© Unsplash/James Day
L'année 2024 a été confirmée comme l'année la plus chaude jamais enregistrée.
L’Afrique du Nord et le Proche-Orient se réchauffent à un rythme bien supérieur à la moyenne mondiale. C’est la conclusion d’un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui met en lumière une accélération du changement climatique et de ses impacts dans ces régions déjà parmi les plus exposées au monde.

En 2024, elles ont connu leur année la plus chaude jamais enregistrée. « Les températures y augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale », indique la cheffe de l’OMM, Celeste Saulo, dans un communiqué soulignant les effets dévastateurs du phénomène sur des sociétés selon elle « mises à genoux ».

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Selon l’agence onusienne, la température moyenne dans cette partie du monde a dépassé l’an dernier d’environ 1,08 °C la moyenne de la période allant de 1991 à 2020.

Depuis 1981, les vagues de chaleur n’ont cessé de s’allonger et de s’intensifier, au point que plusieurs pays ont franchi en 2024 le seuil des 50 °C. « La santé humaine, les écosystèmes et les économies ne peuvent pas supporter des périodes prolongées de chaleur supérieure à 50 °C », précise Mme Saulo. « Il fait tout simplement trop chaud ».

Sécheresses persistantes, déluges meurtriers

Cette montée des températures s’accompagne d’une aggravation des sécheresses dans une zone déjà parmi les plus touchées par le stress hydrique. La fréquence et l’intensité des épisodes secs augmentent nettement. En 2024, la sécheresse s’est encore accentuée dans l’ouest de l’Afrique du Nord après six saisons consécutives de faibles pluies, frappant durement le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.

À l’autre extrémité du spectre, des précipitations extrêmes et des crues éclair ont semé la mort et la destruction dans des pays habituellement arides comme l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats arabes unis. 

Selon le rapport de l’OMM, les catastrophes climatiques ont augmenté de 83 % sur la période allant de 2000 à 2019 par rapport aux deux décennies précédentes. L’an dernier, les vagues de chaleur et inondations ont touché près de 3,8 millions d’individus en Afrique du Nord et au Proche-Orient, causant la mort de plus de 300 personnes.

Jusqu’à +5°C d’ici la fin du siècle

Le rapport ne se contente pas de dresser un état des lieux : il intègre aussi les projections de l’agence onusienne quant à l’évolution du climat. Celles-ci prévoient, dans des « scénarios d’émissions élevées », une hausse potentielle des températures moyennes pouvant atteindre 5°C d’ici à la fin du siècle dans cette partie du globe.

Le document, élaboré par l’OMM en partenariat avec la Ligue des États arabes et la Commission économique et sociale  de l’ONU pour l’Asie occidentale, vise à éclairer la prise de décisions dans une zone qui compte 15 des pays les plus pauvres en eau de la planète.