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À Genève, la Princesse Astrid appelle à “garder l’humain au centre” de la lutte contre les mines antipersonnel

Désarmement

Son Altesse Royale la Princesse Astrid de Belgique


Réunis du 1er au 5 décembre au Palais des Nations, les États parties à la Convention d’Ottawa examinent les défis actuels de la lutte contre les mines antipersonnel. En visite à Genève, Son Altesse Royale la Princesse Astrid de Belgique a exhorté la communauté internationale à “garder l’humain au centre”, alors que le traité traverse une période délicate.

Adoptée en 1997, la Convention d’Ottawa interdit l’utilisation, la production, le stockage et le transfert des mines antipersonnel. Elle vise à protéger les civils des effets dévastateurs de ces armes et reste l’un des instruments humanitaires les plus emblématiques de la communauté internationale.

Envoyée spéciale de la Convention, Son Altesse Royale la Princesse Astrid de Belgique s’est rendue à Genève pour s’adresser aux États parties et rencontrer des survivants. Elle partage ses réflexions dans le dernier épisode du podcast d’ONU Info Genève.

Présidée cette année par Tomiko Ichikawa, Ambassadrice du Japon auprès de la Conférence sur le désarmement, cette 22ᵉ édition se concentre sur les principaux défis liés à la mise en œuvre de la Convention, notamment la nécessité de renforcer les capacités nationales, d’assurer un financement pérenne du déminage humanitaire et de garantir une assistance efficace aux victimes. La Princesse Astrid rappelle que « la Convention d’Ottawa a été la première à placer la victime au centre » et insiste sur l’importance « de garder l’humain au centre, surtout en ces temps troublés où la force joue un rôle énorme ».

Un sujet majeur de l’agenda concerne également le retrait de cinq États européens de la Convention. Alors que le Royaume des Tonga et les Îles Marshall rejoignent le traité cette année, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Finlande et la Pologne ont décidé de s’en retirer, dans le contexte de l’invasion continue de l’Ukraine par la Fédération de Russie – qui n’est pas partie à la Convention et a recours aux mines antipersonnel sur le territoire ukrainien. « C’est très déplorable, je le regrette énormément », déclare la Princesse Astrid, qualifiant cette décision « d’inacceptable » et estimant que ces pays « oublient qu’ils mettent leur propre population en danger ». « C’est un moment délicat pour la Convention », avertit-elle.

La princesse de Belgique, en écho aux associations de défense des droits de l’homme, est aussi revenu sur la dangerosité de ces armes qui ne font pas la différence entre soldats et civils: « Ces armes sont obsolètes, il y a d’autres solutions […] La plupart des victimes sont des civils, des enfants, et elles restent longtemps après la guerre. C’est cela qui est horrible. »

 

En parallèle de la conférence, la Galerie des Pas Perdus présente une exposition co-organisée par l’ONU et la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel. Intitulée « Respecter la Convention sur l’interdiction des mines : une responsabilité partagée pour éradiquer les mines et améliorer les conditions de vie », elle rassemble photographies, témoignages de survivants et démonstrations de déminage, soulignant la responsabilité collective d’éliminer ces armes et de réduire leur impact sur les communautés.