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À Riyad, les jeunes entrepreneurs revendiquent leur place dans l’économie de demain

Un panel du parlement des jeunes lors de la 21e conférence de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), à Riyad, en Arabie saoudite.
UN News/Khaled Mohamed
Un panel du parlement des jeunes lors de la 21e conférence de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), à Riyad, en Arabie saoudite.
Ils sont venus affirmer qu’ils ne se contenteront plus d’être « l’avenir » : ils entendent le construire. Mercredi, au sommet mondial de l’industrie organisé à Riyad, la journée « Génération Futur » a mis en lumière de jeunes entrepreneurs qui revendiquent un rôle à part entière dans la transformation industrielle, de la transition numérique aux solutions climatiques.

À l’heure où 90 % des startups échouent, le pari pourrait sembler téméraire. Daniel Wu, étudiant en gestion, refuse pourtant de céder au pessimisme ambiant. « Mais il y a 10 % de chances d’améliorer la vie des gens », affirme-t-il. « Si personne ne saisit ces 10 %, alors personne ne réussira à l’avenir ».

Daniel Wu, finaliste du concours « Jeunesse Innovatrice » organisé par l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), à Riyad, en Arabie saoudite
UN News/ Conor Lennon
Daniel Wu, finaliste du concours « Jeunesse Innovatrice » organisé par l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), à Riyad, en Arabie saoudite

Son projet – une plateforme d’apprentissage numérique destinée aux jeunes ruraux, axée sur l’IA et les compétences logicielles – a atteint la finale du concours « Innovation Jeunesse » de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), l'agence organisatrice de la conférence dans la capitale saoudienne. M. Wu était venu participer, mercredi, à une session du parlement des jeunes, un espace de débat mondial co-organisé avec le ministère saoudien de l’industrie.

Une génération qui connaît son public

Les délégués, venus des quatre coins du monde, ont multiplié les échanges : dialogues interactifs, mises en avant d’innovations, séances de mentorat avec décideurs, industriels et investisseurs. Ils y ont présenté des solutions allant des énergies renouvelables à l’économie circulaire, en passant par la fabrication numérique. Ces interactions ont permis un rare dialogue direct entre jeunes innovateurs et responsables publics, autour d’une même question : comment passer à l’échelle ?

Daniel Wu insiste sur l’atout que représente sa génération. « Nous avons grandi avec les ordinateurs, avec Internet, et nous savons comment les gens interagissent avec différents types de contenus. Nous comprenons bien comment pense notre génération, le prochain grand segment de marché, ce qui nous donne un avantage par rapport aux investisseurs plus âgés ».

Faire de la jeunesse un acteur, pas un symbole

En consacrant une journée entière à la jeunesse, l’ONUDI a voulu envoyer un signal clair : les transformations industrielles ne se feront pas seulement avec des dirigeants chevronnés, mais aussi avec une génération rompue aux usages numériques, consciente de l’urgence climatique et déterminée à peser sur les choix collectifs.

La journée a été marquée par plusieurs annonces structurantes :

  • le Défi de l’innovation jeunesse, où des projets allant de l’agriculture durable assistée par IA à des systèmes communautaires d’énergie renouvelable ont été retenus, avec un appui futur de l’ONUDI ;
  • et la création du Réseau Génération Futur, destiné à connecter jeunes innovateurs, mentors, investisseurs et responsables publics au-delà du Sommet, afin d’ancrer leur participation dans la durée.

En clôture, un appel clair : intégrer la perspective des jeunes « à tous les niveaux » des politiques industrielles. L’ONUDI a réaffirmé son engagement à travailler avec eux pour bâtir des industries plus résilientes, inclusives et durables.