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À Riyad, l’industrie mobilisée pour répondre aux défis mondiaux

Des ouvriers travaillent dans une usine en Éthiopie.
ILO Photo/Marcel Crozet
Des ouvriers travaillent dans une usine en Éthiopie.
Des dirigeants du monde entier se réunissent à partir de dimanche à Riyad, en Arabie saoudite, pour examiner le rôle que l’industrie peut jouer face aux défis les plus pressants de la planète – du changement climatique à l’insécurité alimentaire, en passant par la nécessité de chaînes d’approvisionnement plus équitables.

« Le développement industriel est essentiel pour renforcer les économies, lutter contre la pauvreté et créer des emplois et de la prospérité », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un message transmis au sommet par le haut responsable onusien en Arabie saoudite, Mohamed El-Zarkani.

Des économies fragilisées, des attentes élevées

Des délégués de gouvernements, du secteur privé et de la société civile se retrouvent dans la capitale saoudienne pour une semaine de discussions dans un contexte économique délicat : plusieurs pays riches ont réduit leurs dépenses d’aide au développement.

La Conférence sur le climat, COP30, qui s’est achevée samedi, a par ailleurs mis en évidence l’ampleur de la crise climatique, une menace existentielle pour certains États, notamment les petits États insulaires en développement.

M. Guterres a appelé gouvernements et entreprises à unir leurs efforts pour alléger ces charges en accélérant une industrialisation durable — prônant l’adoption de technologies propres et efficaces en ressources, la modernisation des infrastructures et le développement industriel respectueux des dimensions sociale et environnementale, conformément aux recommandations du Pacte pour l’avenir, la feuille de route de l’ONU pour la coopération internationale, la paix et le développement.

Ouverture du Sommet mondial de l'industrie, 21e Conférence générale de l'ONUDI tenue à Riyad, en Arabie saoudite.
ONU Info
Ouverture du Sommet mondial de l'industrie, 21e Conférence générale de l'ONUDI tenue à Riyad, en Arabie saoudite.

Conférence générale de l’ONUDI

Le sommet marque la 21ᵉ Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), entité chargée de promouvoir un développement industriel inclusif et durable, afin de réduire la pauvreté, renforcer la compétitivité économique et soutenir la durabilité environnementale dans les pays en développement.

Les débats doivent s’articuler autour de trois thèmes principaux : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le soutien aux énergies renouvelables ; l’innovation agro-industrielle pour améliorer la sécurité alimentaire ; et des chaînes d'approvisionnement durables garantissant que le commerce profite aux travailleurs, aux communautés et à l’environnement.

S’adressant aux délégués dimanche, Gerd Müller, Directeur général de l’ONUDI, réélu pour un second mandat de quatre ans, a appelé les pays développés à renforcer la lutte contre les inégalités.

« Les nations riches, les pays industrialisés, les États pétroliers doivent assumer leurs responsabilités mondiales », a-t-il insisté, soulignant que leur promesse faite il y a 30 ans de consacrer 0,7 % de leurs budgets annuels à l’aide au développement n’est toujours pas tenue.

Pour M. Müller, l’heure est venue de conclure un « nouveau pacte mondial équitable », qui offrirait aux pays en développement un meilleur accès au système financier international et — faisant référence à des politiques américaines récentes — un accès aux marchés sans droits de douane.

Coupes dans l’aide : « rien de moins qu’une peine de mort »

Alors que le G20 était réuni en Afrique du Sud, le chef de l’ONUDI a lancé un appel direct à ses dirigeants pour revenir sur les coupes allant jusqu’à 40 % qui touchent plusieurs agences onusiennes, dont le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« C’est rien de moins qu’une peine de mort pour des millions d’enfants, de réfugiés et de personnes vivant dans les zones de crise qui dépendent de l’aide humanitaire », a averti M. Müller.