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Guinée : l’ONU alarmée par la disparition forcée de proches de l’artiste Elie Kamano

Conakry, la capitale de la Guinée.
Banque mondiale/Dominic Chavez
Conakry, la capitale de la Guinée.
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a fait part, jeudi, de sa vive inquiétude face aux informations signalant la « disparition forcée présumée » de plusieurs proches de l’artiste et opposant guinéen Elie Kamano.
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Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, des hommes armés auraient fait irruption, dimanche vers 4 heures du matin, au domicile du chanteur à Conakry, avant d’emmener deux de ses fils, deux de ses neveux – tous mineurs – et un de ses cousins. Seul le plus jeune des enfants, âgé de 7 ans, a depuis été relâché.

Des médias guinéens ont également diffusé une vidéo publiée le jour même par M. Kamano sur les réseaux sociaux. La star de reggae en exil, farouche critique de la junte, y dénonce l’enlèvement nocturne de plusieurs membres de sa famille.

« Nous exhortons les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur retour immédiat et en sécurité […] ainsi qu’à mener une enquête rapide, approfondie et impartiale sur leur disparition et à traduire les responsables en justice », a déclaré dans un communiqué Seif Magango, porte-parole du Haut-Commissariat.

Arrestations arbitraires et disparitions forcées

Depuis le coup d’État de septembre 2021 en Guinée, le pouvoir militaire a resserré son emprise sur le pays, où les arrestations arbitraires, disparitions forcées et intimidations contre les voix dissidentes se multiplient. 

Fin septembre, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, avait déjà signalé la disparition d'au moins une dizaine  personnes après leur arrestation par les forces de sécurité. Selon M. Türk, ces pratiques semblent également être en augmentation.

Outre la libération des proches de M. Kamano, son bureau demande aux autorités du pays des informations sur le sort et le lieu de détention d’« au moins cinq autres personnes » présumées victimes de disparition forcée : les militants Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah, l’ancien secrétaire général du ministère des mines, Saadou Nimaga, ainsi que le journaliste Habib Marouane Camara.

Pour les services du Haut-Commissaire, ces cas s’inscrivent dans le contexte d'un recul généralisé des droits fondamentaux en Guinée depuis l’arrivée au pouvoir de la junte il y a trois ans.