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Le Conseil de sécurité autorise la création d'une force internationale à Gaza

Des familles retournent dans leurs maisons détruites à Gaza.
© WFP/Maxime Le Lijour
Des familles retournent dans leurs maisons détruites à Gaza.
Le Conseil de sécurité a adopté lundi une résolution autorisant la création d'une force internationale de stabilisation dans la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre entre Israël et le Hamas.
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Le texte présenté par les Etats-Unis a été adopté par 13 voix pour et 2 abstentions (Chine et Russie).

La résolution consacre le « Plan d’ensemble du Président Donald J. Trump » visant à mettre fin au conflit à Gaza, et demande à toutes les parties de l’appliquer dans son intégralité, « notamment de respecter le cessez-le-feu, de bonne foi et sans délai ».

Ce plan américain prévoit plusieurs mesures essentielles, dont la création d’un « Conseil de paix » pour coordonner les efforts de reconstruction et d’une « Force internationale de stabilisation », et la reprise complète de l’aide humanitaire à Gaza. 

La force doit permettre de soutenir le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre et d'éviter un vide politique que le Hamas pourrait exploiter. 

« Aujourd’hui nous pouvons éteindre les flammes et allumer la bougie de la paix. Cette bougie c’est le plan en 20 points du Président Trump », a déclaré le représentant permanent des États-Unis auprès des Nations Unies, Mike Waltz, avant la mise aux voix du projet.

« Voter "oui" c’est affirmer notre humanité commune. C’est dire que les Nations Unies peuvent encore être un phare et pas seulement un témoin passif. Voter contre c’est revenir à la guerre », a-t-il dit.

L'ambassadeur américain Mike Waltz prend la parole devant le Conseil de sécurité de l'ONU lors de la réunion portant sur une résolution autorisant la création d'un Conseil de la paix et d'une Force internationale de stabilisation à Gaza.
UN Photo
L'ambassadeur américain Mike Waltz prend la parole devant le Conseil de sécurité de l'ONU lors de la réunion portant sur une résolution autorisant la création d'un Conseil de la paix et d'une Force internationale de stabilisation à Gaza.

Critiques de la Russie et de la Chine

Le représentant de la Russie a reproché au Conseil de sécurité de donner « son accord à une initiative américaine sans connaître les modalités d’action ». Il a critiqué l’absence de clarifications essentielles : pas de calendrier pour transférer Gaza sous contrôle de l’Autorité palestinienne; pas de garanties concernant le fonctionnement du Conseil de paix et de la Force internationale de stabilisation.

Moscou, a expliqué le représentant, a pris note du soutien de Ramallah et de plusieurs États arabo-musulmans au projet de résolution, ce qui l’a conduit à ne pas présenter son propre projet de résolution concurrent.

Le représentant de la Chine a également déploré le manque de clarté de la résolution, pointant notamment l’absence de précisions entourant la composition du Conseil de paix.

Un cadre juridique jugé nécessaire

La résolution confère à la force de stabilisation un cadre juridique international jugé nécessaire par les pays susceptibles de fournir des troupes et les donateurs. Aucune présence de maintien de la paix des Nations Unies n'est envisagée.

Interrogé récemment sur le déploiement d'une force internationale à Gaza, le Secrétaire général de l’ONU António Guterres avait insisté sur la nécessité d'un mandat onusien. « Nous estimons que toute entité créée à Gaza doit bénéficier de la légitimité d'un mandat du Conseil de sécurité », avait-il dit.

Le vote au Conseil pourrait marquer une transition décisive du conflit actif à la stabilisation et à la reconstruction, en combinant des garanties de sécurité à des réformes de la gouvernance.