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L’injustice raciale, les discours de haine et l’intolérance connaissent une « hausse alarmante »

Des personnes défilent contre la discrimination raciale en Caroline du Nord, aux États-Unis.
© UNSPLASH/Clay Banks
Des personnes défilent contre la discrimination raciale en Caroline du Nord, aux États-Unis.
Soixante ans après son adoption, le 21 décembre 1965, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale reste malheureusement d’une actualité brûlante, a affirmé lundi un haut responsable de l’ONU, relevant que « l’injustice raciale, les inégalités, les discours de haine et l’intolérance persistent et, dans de nombreux contextes, connaissent une augmentation alarmante » dans le monde.

A l’ouverture de la cent seizième session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD, selon l’acronyme anglais), le Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes conventionnels du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) s’est ainsi alarmé des « tendances inquiétantes » qui portent atteinte aux droits de l’homme gagnent du terrain dans le monde entier.

« Trop souvent, les discours de haine et la xénophobie sont normalisés par le discours politique et public et amplifiés par les nouvelles technologies », a déclaré Mahamane Cissé Gouro.

Lutter contre la normalité des abus

Or lorsque les États ferment les yeux sur les violations de la loi, celles-ci deviennent normales. Et lorsque les États appliquent la loi de manière incohérente, ils sapent l’ordre juridique partout, a observé M. Cissé Gouro.

La lutte contre la discrimination raciale reste donc l’un des principaux mandats des Nations Unies, a fait valoir M. Cissé Gouro, avant de rendre hommage au travail important accompli par le Comité pour surveiller la mise en œuvre de la Convention et promouvoir et protéger les droits de l’homme de tous sans discrimination.

La Convention célébre son soixantième anniversaire cette année, l’occasion d’explorer les moyens de susciter une plus grande volonté politique et des actions concrètes pour lutter contre la discrimination raciale conformément aux obligations en matière de droits de l’homme et pour garantir que chaque personne jouisse de tous les droits de l’homme sans distinction de race, de couleur, d’ascendance, d’origine nationale ou ethnique.

Impact de la crise budgétaire

Soulignant que la situation financière difficile des Nations Unies ne s’améliorera probablement pas en 2026, M. Cissé Gouro a encouragé le Comité à réfléchir à ce qu’il peut faire pour économiser les ressources et travailler de manière plus efficace et plus harmonisée avec les autres organes de traités.

Il a déclaré que le Haut-Commissariat continuerait à travailler aux côtés du Comité et de tous les organes conventionnels afin de renforcer le système de protection des droits de l’homme et de lui fournir les ressources nécessaires pour faire avancer ce travail essentiel.

De son côté, le Président du Comité, a fait remarquer à ce propos que les restrictions budgétaires avaient fait perdre au Comité vingt jours de travail cette année. Michal Balcerzak a demandé aux États parties de remédier rapidement à cette situation de crise.

A noter que le Comité, qui tiendra ses travaux à Genève, jusqu’au 5 décembre prochain, examinera au titre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale les rapports présentés par les six pays suivants : Burundi, Guatemala, Maldives, Nouvelle-Zélande, Suède et Tunisie.