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En Asie du Sud-Est, Guterres plaide en faveur de l’action climatique

L’Asie du Sud-Est a réalisé des progrès économiques et sociaux considérables, mais la montée du niveau des mers, les inondations et les phénomènes météorologiques extrêmes soulignent la vulnérabilité croissante de la région au changement climatique.
© UNICEF/Kongchan Phiennachit
L’Asie du Sud-Est a réalisé des progrès économiques et sociaux considérables, mais la montée du niveau des mers, les inondations et les phénomènes météorologiques extrêmes soulignent la vulnérabilité croissante de la région au changement climatique.
Dans un contexte de divisions mondiales croissantes et d’incertitude économique, le chef de l'ONU a appelé lundi à une coopération multilatérale plus forte et à des réformes radicales des systèmes financiers et de gouvernance mondiaux, soulignant la nécessité d’un « monde multipolaire en réseau » où l’équité et l’inclusion guident la prise de décision.

S'exprimant lors d'un sommet conjoint entre l'ONU et les pays d'Asie du Sud-Est à Kuala Lumpur, le Secrétaire général António Guterres a décrit la région comme un « modèle de coopération » et un pilier essentiel de la stabilité mondiale.

Avec l'adhésion du Timor-Leste, a-t-il déclaré, l'esprit collectif de l'organisation régionale ASEAN s'est « renforcé », faisant du bloc un partenaire essentiel pour façonner « un monde plus équilibré et interconnecté ».

L'Association des nations de l'Asie du Sud-Est compte désormais 11 membres à part entière, aux côtés de partenaires tels que la Chine, l'Inde, l'Union européenne, la Russie et l'Australie.

L'ONU, pour sa part, a conclu un cadre de partenariat global avec le bloc, ainsi que des plans d'action conjoints.

Paix, Myanmar et stabilité régionale

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António Guterres a présenté quatre domaines dans lesquels il convient d'approfondir la collaboration : la paix et la prévention ; le développement durable et la justice financière ; l'action climatique ; et la transformation numérique.

Il a salué les pays de l'ASEAN pour leurs contributions importantes aux efforts de maintien de la paix et de médiation régionale.

Le chef de l'ONU a félicité la Malaisie pour sa contribution à la facilitation d'un cessez-le-feu entre le Cambodge et la Thaïlande, et a réitéré l'importance du dialogue et de la retenue en mer de Chine méridionale afin de respecter le droit international et la liberté de navigation.

S'agissant du Myanmar, le Secrétaire général a condamné la violence persistante, qualifiant la situation humanitaire d'« épouvantable ».

« Des milliers de personnes sont mortes. Des millions sont déplacées. Les besoins humanitaires sont immenses », a-t-il déclaré, appelant à l'arrêt immédiat des hostilités, à la protection des civils et à la libération des personnes détenues arbitrairement, y compris des dirigeants démocratiquement élus.

Il a réaffirmé le soutien de l'ONU au consensus en cinq points de l'ASEAN de 2021 visant à résoudre le conflit prolongé au Myanmar suite au coup d'État, ainsi qu'à la résolution du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu la même année.

Un système financier plus juste

Le Secrétaire général a également lancé un appel pressant à la refonte de ce qu'il a qualifié d'architecture financière mondiale « obsolète et injuste » qui prive les pays en développement de la prospérité.

« Il est grand temps de procéder à des réformes », a-t-il dit, soulignant que les économies de l'ASEAN demeurent sous-représentées au sein des institutions financières mondiales malgré leur poids économique croissant.

Action climatique, transformation numérique

Dans son discours d'ouverture, le Secrétaire général a aussi averti que l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels est « sous assistance respiratoire ».

Il a exhorté les pays développés comme les pays en développement à renforcer leurs ambitions climatiques avant la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP30) qui se tiendra au Brésil le mois prochain.

Concernant la transformation numérique, il a souligné l'engagement des Nations Unies à faire en sorte que l'intelligence artificielle soit au service de l'humanité.