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Au Soudan, des millions de personnes luttent pour survivre

Un enfant de trois ans est soigné pour malnutrition dans un hôpital d'Omdurman, au Soudan.
© Avaaz/Giles Clarke
Un enfant de trois ans est soigné pour malnutrition dans un hôpital d'Omdurman, au Soudan.
Plus de 900 jours de conflit brutal, de violations généralisées des droits de l’homme, de famine et d’effondrement des services essentiels ont pour conséquence que des millions de personnes au Soudan sont au « bord de la survie » – les femmes et les enfants payant le plus lourd tribut.

Selon l'ONU, ce pays se trouve à l'épicentre de l'une des crises humanitaires les plus graves au monde.

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Plus de 30 millions de personnes ont désormais besoin d'une aide humanitaire d'urgence, dont 9,6 millions de personnes déplacées et près de 15 millions d'enfants aux prises avec une lutte quotidienne pour leur survie.

« Il s'agit de l'une des pires crises de protection que nous ayons connues depuis des décennies », a déclaré Kelly Clements, Haut-Commissaire adjointe de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

L'agence, ainsi que l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM), ont lancé un appel humanitaire conjoint à l'action, demandant une attention internationale immédiate pour répondre aux « immenses souffrances et aux dangers croissants » auxquels sont confrontées des millions de personnes à travers le Soudan.

Une ville meurtrie

Alors que les combats s'apaisent à Khartoum, la capitale, et dans d'autres régions du Soudan, près de 2,6 millions de personnes retournent dans leurs maisons endommagées, nombre d'entre elles sans accès à l'eau, aux soins de santé ou à l'éducation.

« J'ai rencontré des personnes qui revenaient dans une ville encore meurtrie par le conflit, où les maisons sont endommagées et les services de base fonctionnent à peine. Leur détermination à reconstruire est remarquable, mais la vie reste incroyablement fragile », a déclaré Ugochi Daniels, Directrice générale adjointe des opérations de l'OIM.

Pour aggraver la situation, la propagation de maladies comme le choléra, la dengue et le paludisme, combinée à la flambée des taux de malnutrition, expose des milliers de personnes à un risque imminent de mort sans assistance immédiate, selon l'OIM.

Plus de 260.000 civils assiégés à El Fasher

Pendant ce temps, plus de 260.000 civils, dont 130.000 enfants, restent pris au piège à El Fasher assiégée, au Darfour du Nord, dans une situation que les agences des Nations Unies ont qualifiée de « profondément préoccupante ».

Depuis plus de 16 mois, des familles sont privées de nourriture, d'eau et de soins de santé. Alors que les systèmes de santé s'effondrent, les signalements de meurtres, de violences sexuelles et de recrutement forcé dans des milices armées continuent d'augmenter.

« Des communautés entières survivent dans des conditions qui défient toute dignité », a averti Ted Chaiban, Directeur général adjoint de l'UNICEF.

« Les enfants souffrent de malnutrition, sont exposés à la violence et risquent de mourir de maladies évitables. Les familles font tout ce qu'elles peuvent pour survivre, faisant preuve d'une détermination extraordinaire face à des difficultés inimaginables », a-t-il ajouté.

Des jeunes hommes célèbrent la libération d'un quartier de Khartoum en avril 2025.
© Avaaz/Giles Clarke
Des jeunes hommes célèbrent la libération d'un quartier de Khartoum en avril 2025.

Manque de financements

À ce jour, la réponse humanitaire au Soudan a atteint plus de 13,5 millions de personnes cette année.

Malgré cela, le manque de financement rend de plus en plus difficile pour l'ONU et ses partenaires de fournir l'aide nécessaire.

D'un montant total de 4,2 milliards de dollars, le Plan de réponse humanitaire 2025 pour le Soudan reste gravement sous-financé, à seulement 25 %.

L'OIM, le HCR, l'UNICEF et le PAM restent déterminés à collaborer pour fournir une aide et une protection vitales aux enfants et aux familles à travers le Soudan.

« La communauté humanitaire est prête à intervenir, mais elle ne peut le faire seule : un soutien mondial urgent est nécessaire pour sauver des vies et aider les communautés à se reconstruire », ont souligné les agences onusiennes.