Fil d'Ariane

La déforestation ralentit, mais les forêts restent sous pression

Publiée tous les cinq ans, l'Évaluation des ressources forestières mondiales a été présentée lors de la séance plénière de l'Initiative mondiale pour l'observation des forêts à Bali, en Indonésie.
Outre le ralentissement de la déforestation, le rapport signale d'autres grandes avancées comme l’augmentation des aires forestières protégées, mais rappelle que ces écosystèmes font toujours face à d’imposants défis, exacerbés par la crise climatique actuelle.
Poumons de la Terre
L’importance des forêts s'étend de la sécurité alimentaire, des moyens de subsistance locaux jusqu'à la fourniture de biomatériaux et d'énergie renouvelables. Elles abritent une grande partie de la biodiversité mondiale, contribuent à la régulation des cycles hydrologiques et du carbone à l'échelle mondiale, et peuvent réduire les risques et les impacts de la sécheresse, de la désertification, de l'érosion des sols, des glissements de terrain et des inondations.
Les évaluations des ressources forestières « sont les évaluations mondiales les plus complètes et les plus transparentes des ressources forestières, de leur état, de leur gestion et de leurs utilisations », a souligné le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, dans l'avant-propos du rapport.
« Les données qu'elles produisent servent à de multiples fins, allant de l'information de la communauté internationale sur l'état des forêts et son évolution à l'appui des décisions, des politiques et des investissements liés aux forêts », a-t-il ajouté.
Progrès et avancées conséquentes
La plus grande avancée est le ralentissement de la déforestation. Elle a atteint 10 millions d’hectares par an entre 2015 et 2025, contre 18 millions entre 1990 et 2000.
La perte des forêts primaires, qui couvrent au moins 1,18 milliard d'hectares à travers le monde, a elle aussi diminué de moitié par rapport au début des années 2000.
La gestion des forêts est également plus encadrée, avec environ 20 % des forêts qui se trouvent aujourd’hui dans des aires protégées légalement établies, et plus de la moitié des forêts du monde qui sont soumises à des plans de gestion, soit une augmentation de plus de 350 millions d’hectares depuis 1990.
Le volume de bois sur pied a lui aussi progressé; mesuré car les arbres agissent comme des réservoirs naturels pour stocker le CO2 de l’atmosphère. Il est estimé aujourd’hui à 600 milliards de mètres cubes, avec les stocks de carbone forestier atteignant 700 gigatonnes en 2025.
Des menaces toujours présentes
Malgré ces progrès, le rapport constate des menaces qui planent au-dessus des forêts.
Leur taux d’expansion a considérablement diminué, passant d’environ 10 millions d’hectares par an au début du millénaire à 7 millions entre 2015 et 2025, tout comme les forêts plantées, qui elles aussi, progressent toujours mais avec un rythme de plus en plus lent.
Cela vient s’ajouter aux incendies, qui, à cause des épisodes de sécheresse extrême à travers le globe, touchent en moyenne 300 millions d’hectares de terres chaque année, dont près de la moitié sont boisés.
Enfin, le rapport conclut que les écosystèmes forestiers font toujours face à la déforestation qui, malgré sa diminution, reste encore trop élevée.