Fil d'Ariane

Gaza : après deux ans de guerre, Guterres appelle à saisir l’opportunité offerte par le plan de paix américain

Il y a deux ans, le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens lançaient une « attaque terroriste odieuse et de grande ampleur » contre Israël. Les assaillants ont brutalement tué plus de 1.250 Israéliens et ressortissants étrangers. Plus de 250 autres ont été enlevés et emmenés comme otages dans la bande de Gaza, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées.
« En ce jour, souvenons-nous de tous ceux qui ont été tués et ont subi d'horribles violences », a déclaré le chef de l’ONU, dans un message marquant les deux ans de l’attaque du 7 octobre 2023.
Selon M. Guterres, « l'horreur de ce jour sombre restera à jamais gravée dans nos mémoires ». « Deux ans plus tard, des otages sont toujours détenus à Gaza dans des conditions déplorables. J'ai rencontré des familles d'otages et des survivants, qui ont partagé leur douleur insupportable », a-t-il ajouté. Une vingtaine d’otages en vie sont toujours retenus à Gaza, ainsi qu’une vingtaine de corps.

Libérer les otages
Comme il l’a dit à maintes reprises, le Secrétaire général a appelé à libérer les otages, « sans condition et immédiatement » ; « à mettre fin aux souffrances de tous » ; à mettre fin aux hostilités à Gaza, en Israël et dans la région « dès maintenant » ; et à cesser « de faire payer les civils de leur vie et de leur avenir ».
« Après deux ans de traumatisme, nous devons choisir l'espoir. Maintenant », s’est exclamé le Secrétaire général, pour qui « la récente proposition du Président américain Donald J. Trump offre une opportunité à saisir pour mettre fin à ce conflit tragique ».
« Un cessez-le-feu permanent et un processus politique crédible sont essentiels pour prévenir de nouvelles effusions de sang et ouvrir la voie à la paix. Le droit international doit être respecté », a estimé M. Guterres, qui a affirmé que « l'engagement des Nations Unies en faveur de la paix reste inébranlable ».
« En cet anniversaire solennel, honorons la mémoire de toutes les victimes en œuvrant pour la seule voie à suivre : une paix juste et durable, dans laquelle Israéliens, Palestiniens et tous les peuples de la région vivent côte à côte dans la sécurité, la dignité et le respect mutuel », a-t-il conclu.
Rechercher le dialogue
« En ce jour douloureux », d'autres hauts responsables de l'ONU ont également appelé à saisir l'opportunité que représente le plan de paix américain.
Ce plan « représente une chance cruciale de dépasser les souffrances et de rechercher le dialogue, la paix et la sécurité pour tous », a déclaré dans un communiqué, Ramiz Alakbarov, le Coordinateur spécial adjoint de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient.
« De telles mesures ne sont pas faciles à prendre, mais elles sont essentielles si nous voulons honorer la mémoire des victimes par des actes et non seulement par des mots », a-t-il insisté.
L’aide entravée
Du côté des humanitaires, les agences ont réitéré leur appel à un cessez-le-feu pour faciliter les opérations humanitaires.
Le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Tom Fletcher, a renouvelé son appel en faveur « d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza, de la protection de tous les civils et de la libre circulation de l’aide humanitaire à l’échelle nécessaire ».
Sur le terrain, l’accès humanitaire et la circulation dans l’enclave restent toujours difficiles. Dimanche dernier, huit missions nécessitant une coordination avec les autorités israéliennes ont été facilitées, mais six autres missions ont été refusées et cinq ont dû être annulées par les organisateurs.
Le cessez-le-feu, « seule issue à l’abîme et au chaos »
Pour l'agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), un cessez-le-feu immédiat est « la seule issue à cet abîme et à ce chaos ».
Mais l’urgence, c’est également de garantir « la livraison sans restriction d’aide humanitaire de base à grande échelle à Gaza, y compris par l’intermédiaire de l’UNRWA », a déclaré sur le réseau social X, le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini.
La population de Gaza « n’a connu que la destruction, les déplacements, les bombardements, la peur, la mort et la faim » au cours des deux années d’offensive israélienne, a-t-il souligné. « Chagrin, souffrance, douleur profonde et immense : telle est la réalité pour beaucoup trop de personnes depuis le 7 octobre 2023 ».

Des dizaines de milliers d'enfants tués ou blessés
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a rappelé que depuis deux ans maintenant, les enfants paient le prix le plus lourd dans cette crise.
Plus de 61.000 enfants ont été tués ou blessés depuis octobre 2023. Cela représente en moyenne un enfant tué ou blessé toutes les 17 minutes.
« C’est un chiffre inacceptable et stupéfiant avec lequel nous devons encore vivre aujourd’hui », a déclaré Ricardo Pires, porte-parole de l’UNICEF, soulignant le sort d’enfants « traumatisés, exposés à des horreurs qu’aucun enfant ne devrait jamais avoir à voir ou à vivre ».