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Naufrage de migrants au large du Yémen : au moins 56 morts et 132 portés disparus, selon l’OIM

La route migratoire de la Corne de l’Afrique vers le Yémen reste l’une des plus dangereuses au monde, avec des milliers de migrants qui la traversent chaque année malgré le conflit en cours et la détérioration des conditions au Yémen.
IOM Yemen
La route migratoire de la Corne de l’Afrique vers le Yémen reste l’une des plus dangereuses au monde, avec des milliers de migrants qui la traversent chaque année malgré le conflit en cours et la détérioration des conditions au Yémen.
Au moins 56 personnes sont mortes dans le golfe d’Aden lors du naufrage d’une embarcation, transportant principalement des migrants éthiopiens, et au moins 132 autres sont portées disparues au large des côtes du Yémen, a confirmé mardi l’agence des Nations Unies pour les migrations.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a affirmé que près de 200 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation quand le bateau a chaviré dimanche au large des côtes de Shuqrah, dans le gouvernorat d’Abyan au Yémen.

Seuls 12 migrants ont survécu au naufrage, tous des hommes, les autres étant portés disparus et présumés morts.

Rejoindre les riches monarchies du Golfe

Malgré plus d’une décennie de guerre civile, le Yémen est une voie de passage majeure pour les migrants d’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique qui tentent de rejoindre les pays du Golfe pour y travailler.

Le golfe d’Aden reste donc un passage et une destination fréquente pour les embarcations de passeurs acheminant des migrants qui espèrent rejoindre les riches monarchies du Golfe, en particulier l’Arabie saoudite.

Les migrants et les réfugiés sont emmenés par des passeurs sur des bateaux souvent surchargés qui traversent la mer Rouge ou le golfe d’Aden.

Des centaines de migrants sont morts ou ont disparu lors de naufrages au large du Yémen ces derniers mois, notamment en mars, lorsque deux migrants ont péri et plus de 180 autres ont été portés disparus après le naufrage de quatre bateaux au large du Yémen et de Djibouti, selon l’OIM.

Bateaux utilisés par des passeurs le long de la route migratoire de l'Afrique de l'Est et de la Corne de l'Afrique vers le Yémen, l'une des plus périlleuses au monde.
© IOM/Djibouti
Bateaux utilisés par des passeurs le long de la route migratoire de l'Afrique de l'Est et de la Corne de l'Afrique vers le Yémen, l'une des plus périlleuses au monde.

Plus de 350 décès et disparus depuis début 2025

Depuis le début de l’année 2025, l’OIM a enregistré plus de 350 décès et disparitions de migrants le long de la route orientale, mais le chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé.

Selon l’agence onusienne basée à Genève, cet incident tragique souligne la nécessité urgente de s’attaquer aux dangers de la migration irrégulière le long de la route orientale.

« Chaque vie perdue est un rappel poignant du coût humain de la migration irrégulière – et de la nécessité urgente de mettre en place des voies d’accès sûres et régulières, ainsi que des mesures visant à responsabiliser les passeurs et les trafiquants ».

L’OIM appelle à une coopération internationale et régionale renforcée afin d’éviter de nouvelles pertes humaines, tout en soutenant un retour sûr et digne des migrants ainsi que leur réintégration durable dans leur pays d’origine.

Plus de 60.000 migrants sont arrivés au Yémen en 2024, en baisse par rapport aux 97.000 en 2023, selon un rapport de l’OIM de mars.