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Réinstallation des réfugiés : les quotas baissent malgré des besoins toujours élevés

Des réfugiés soudanais fuyant les violences arrivent à la ville frontalière d'Adre, au Tchad (photo d'archive).
© UNHCR/Andrew McConnell
Des réfugiés soudanais fuyant les violences arrivent à la ville frontalière d'Adre, au Tchad (photo d'archive).
Alors que les conflits et les crises prolongées continuent de pousser des millions de personnes à fuir leur pays, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime que 2,5 millions de réfugiés auront besoin d’être réinstallés en 2026. Ce chiffre, bien qu’en légère baisse par rapport aux 2,9 millions recensés pour 2025, reflète une demande toujours critique dans un contexte de mobilité humaine croissante.

« Cette baisse s’explique principalement par l’évolution de la situation en Syrie, qui a permis des retours volontaires », a indiqué la porte-parole du HCR, Shabia Mantoo, lors d’un point de presse ce mardi à Genève. Elle a précisé que de nombreux Syriens « retirent leur demande de réinstallation afin de rentrer chez eux pour reconstruire leur vie ».

Des besoins persistants et concentrés

Les réfugiés les plus concernés par les besoins de réinstallation en 2026 proviennent majoritairement d’Afghanistan (573.400), de Syrie (442.400), du Soudan du Sud (258.200), du Soudan (246.800), de la Birmanie – notamment les Rohingyas (233.300) – et de la République démocratique du Congo (179.500).

Quant aux pays hôtes, l’Iran (348.900), la Türkiye (258.000), le Pakistan (215 000), l’Éthiopie (213 950) et l’Ouganda (174.000) comptent parmi ceux hébergeant les plus fortes populations en attente de solutions durables.

Des quotas historiquement bas

Le constat du HCR est toutefois préoccupant : les quotas de réinstallation pour 2025 seront les plus bas depuis vingt ans, en deçà même des niveaux enregistrés pendant la pandémie de Covid-19.

« Cette baisse spectaculaire des places disponibles risque de réduire à néant les progrès importants réalisés ces dernières années », a averti Mme Mantoo, soulignant les dangers accrus auxquels les réfugiés restent exposés.

Plus de 116.000 personnes ont toutefois pu être réinstallées en 2024 grâce au soutien de l’agence. Un chiffre modeste au regard des besoins, mais significatif pour ceux qui ont pu « retrouver sécurité et dignité ».

Un appel à l’action internationale

La réinstallation contribue également à alléger la pression sur les systèmes nationaux des pays d'accueil.

Face à cette situation, le HCR appelle les États à maintenir et élargir leurs programmes de réinstallation, en les rendant plus souples et prévisibles.

« Nous demandons également une allocation adaptable des quotas le long des principales routes migratoires », a précisé la porte-parole.

L’objectif fixé pour 2026 par la communauté internationale est la réinstallation de 120.000 réfugiés. Un cap atteignable, selon le HCR, si les pays jouent leur rôle.

« La réinstallation offre une alternative concrète aux périples dangereux. Elle témoigne d'une solidarité internationale forte et soutient les pays d’accueil », a rappelé Mantoo.

En proposant des solutions aux réfugiés qui ont des besoins urgents et qui dépendent fortement de l'aide, la réinstallation contribue également à alléger la pression sur les systèmes nationaux des pays d'accueil, favorisant ainsi des réponses durables.

Depuis plus de 70 ans, la réinstallation demeure un outil vital du HCR pour protéger les plus vulnérables.

« Chaque endroit sûr a une valeur inestimable pour celles et ceux qui fuient le danger ».