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Un Casque bleu tué en Centrafrique : le Conseil de sécurité exige des comptes

Le camp de réfugiés de Korsi à Birao, dans le nord de la République centrafricaine, accueille environ 18.000 réfugiés ainsi que des rapatriés fuyant le conflit au Soudan.
© UNFPA/Karel Prinsloo
Le camp de réfugiés de Korsi à Birao, dans le nord de la République centrafricaine, accueille environ 18.000 réfugiés ainsi que des rapatriés fuyant le conflit au Soudan.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies condamne une attaque survenue le 20 juin contre la mission de l’ONU en République centrafricaine (MINUSCA), au cours de laquelle un Casque bleu zambien a été tué. 

L’incident, attribué à des éléments armés soudanais, s’est produit dans un village du nord-est de ce pays d’Afrique centrale, à une trentaine de kilomètres de la ville de Birao.

Selon l’ONU, les soldats de la paix de MINUSCA, qui effectuaient une patrouille pour protéger des civils, ont été violemment pris pour cible. Dans une déclaration, publiée mardi, les membres du Conseil « ont exprimé leurs plus sincères condoléances et leur profonde sympathie à la famille du Casque bleu tué, ainsi qu’au gouvernement zambien ».

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Possible crime de guerre

Le Conseil rappelle que les attaques visant des soldats de la paix peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international. Il exhorte les autorités centrafricaines à ouvrir une enquête rapide, avec l’appui de la MINUSCA, à poursuivre les responsables, et à tenir informée la Zambie. 

« Les membres du Conseil de sécurité ont souligné que toute implication dans la planification, la direction, le soutien ou l’exécution d’attaques contre les Casques bleus de la MINUSCA peut justifier l’imposition de sanctions conformément aux résolutions du Conseil », rappelle encore le communiqué.

Troisième attaque meurtrière cette année

Il s’agit de la troisième attaque meurtrière contre la mission onusienne depuis le début de l’année. Une tendance jugée alarmante par les membres du Conseil, qui dénoncent une détérioration progressive de la situation sécuritaire dans le nord-est du pays.

Les quinze pays membres du Conseil s’inquiètent en particulier du rôle joué par des réseaux transfrontaliers de trafics illicites, qui continuent de financer et d’approvisionner les groupes armés. Ils souligne la nécessité d’intensifier les enquêtes pour démanteler ces filières.

Les effets de la crise soudanaise

Par ailleurs, le Conseil de sécurité alerte sur les répercussions de la guerre civile au Soudan voisin, en particulier dans les zones frontalières du nord-est de la République centrafricaine. Les incursions répétées sur le territoire centrafricain des Forces de soutien rapide (RSF), opposées à l’armée soudanaise depuis plus d’un an, et leur possible collaboration avec des groupes armés locaux, nourrissent l’instabilité régionale et aggravent une situation humanitaire déjà précaire.

Soutien renouvelé à la MINUSCA

Malgré ces défis, les membres du Conseil réitèrent leur soutien à la MINUSCA et saluent l’engagement des pays contributeurs de troupes et de policiers. Ils insistent sur la nécessité de doter la mission des capacités adéquates pour remplir son mandat et assurer la sécurité de son personnel.

Enfin, le Conseil de sécurité renouvelle son appui à la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine, Valentine Rugwabiza, et affirme sa volonté d’accompagner les autorités et le peuple centrafricains dans leurs efforts pour instaurer une paix durable dans le pays.