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Ukraine : l’ONU condamne de nouvelles frappes russes meurtrières

Des secouristes fouillent les décombres d’un bâtiment bombardé à Kyiv, en Ukraine.
© Mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine / Anastasiia Honcharuk
Des secouristes fouillent les décombres d’un bâtiment bombardé à Kyiv, en Ukraine.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a appelé lundi à un arrêt immédiat des tueries et des destructions quotidiennes en Ukraine, suite à un weekend d'attaques meurtrières qui ont fait au moins 14 morts parmi les civils - dont trois enfants - et des dizaines de blessés à travers le pays.

La majorité des personnes tuées ou blessées se trouvaient dans des grandes villes telles que Kyïv, Kharkiv et Mykolaiv, ou dans des zones peuplées d'autres régions.

Par ailleurs, un grand nombre de drones à longue portée lancés en Russie par les forces armées ukrainiennes ont blessé au moins 11 civils au cours du week-end, selon les autorités russes.

Faire taire les armes

Le Haut-Commissaire a souligné l'urgence de mettre fin aux hostilités.

« Il est temps de mettre fin à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, de s'engager en faveur d'un cessez-le-feu global - et de le mettre en œuvre - qui mette fin aux tueries et aux destructions quotidiennes, et d'entamer de véritables négociations de paix, fondées sur le respect du droit international », a déclaré Volker Türk.

Le chef des droits humains a l’ONU a souligné que, même au milieu des hostilités en cours, les personnes privées de liberté doivent être protégées. Les exécutions sommaires, la torture et toutes les formes de traitement inhumain et dégradant des prisonniers sont toujours interdites, quelles que soient les circonstances, et doivent cesser immédiatement.

En outre, les détenus civils doivent être libérés dès que le motif légal de leur détention cesse d'exister et leur protection contre le refoulement doit être assurée, a-t-il ajouté.

Danger des armes explosives en zones peuplées

La Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine (HRMMU) a dénoncé une vague meurtrière de frappes russes par missiles et drones ayant causé des pertes civiles. Selon la Mission, cette attaque illustre les risques graves liés à l’utilisation d’armes explosives puissantes dans des zones peuplées.

L’assaut nocturne, survenu dans la nuit entre samedi et dimanche, est décrit comme l’un des plus importants depuis le début de l’invasion russe à grande échelle en février 2022. Il a provoqué des pertes civiles et endommagé des habitations et infrastructures dans dix régions d’Ukraine, y compris la capitale, Kyiv.

Au moins trois enfants figurent parmi les morts et neuf autres ont été blessés. La Mission procède actuellement à la vérification de l’ampleur des pertes et des dégâts.

« Avec au moins 78 personnes tuées ou blessées dans le pays, l’attaque d’hier soir démontre tragiquement le danger constant et mortel que représente l’usage d’armes puissantes dans les zones urbaines, y compris celles éloignées de la ligne de front », a déclaré la cheffe de la HRMMU, Danielle Bell, dans un communiqué publié dimanche.
« C’est une nouvelle tragédie qui s’ajoute au lourd tribut humain que cette guerre continue d’imposer à la population civile ».

« Aucun endroit n’est sûr »

Le Coordinateur humanitaire de l’ONU pour l’Ukraine, Matthias Schmale, a lui aussi exprimé sa profonde inquiétude face aux souffrances des civils.

« Je suis horrifié que, une fois de plus, des civils – dont des enfants – aient été tués dans les attaques massives de la nuit dernière », a-t-il écrit sur la plateforme X. « Partout en Ukraine, aucun endroit n’est sûr. Des maisons et des infrastructures civiles ont été touchées. Je remercie les ONG humanitaires et les services de l’État qui soutiennent immédiatement les personnes touchées. Les civils ne doivent jamais être une cible ».

Des frappes de grande ampleur

Les autorités ukrainiennes ont signalé que les forces armées russes avaient lancé au moins 367 missiles et de « drones kamikazes » au cours de la nuit, lors d’une attaque coordonnée par voie terrestre, maritime et aérienne. Cette attaque a fait suite à une frappe similaire la nuit précédente, concentrée sur la région de Kyïv.

La HRMMU souligne que l’utilisation d’armes à longue portée en zones urbaines a été une cause majeure de pertes civiles en mars et avril. Si le nombre de victimes en mai était jusque-là inférieur à celui d’avril, le bilan des frappes du week-end vient alourdir les statistiques du mois.