Aller au contenu principal

Naufrage au large des Comores : six migrants morts, cinq portés disparus selon l’OIM

L'archipel des Comores, dans l'océan Indien.
PNUD Comores//James Stapley
L'archipel des Comores, dans l'océan Indien.
Au moins six personnes sont mortes et cinq autres sont toujours portés disparus en mer, au large de l’archipel des Comores, après le naufrage de deux embarcations le 13 mai dernier, a annoncé lundi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Selon l’OIM, l’incident tragique s’est produit lorsque deux bateaux traditionnels, appelés kwassas, ont chaviré dans une mer agitée. Les victimes tentaient de rejoindre l'île de Mayotte.

Le premier bateau, transportant 16 personnes, a lancé un appel de détresse lorsqu’il s’est trouvé en difficulté. Un second bateau est arrivé et a réussi à sauver 6 passagers, mais les deux bateaux ont tragiquement chaviré.

Parmi les victimes se trouvaient deux enfants âgés de sept et huit ans. Leur mère, qui faisait partie des personnes secourues, est décédée plus tard à l’hôpital. Cinq autres passagers sont toujours portés disparus et présumés morts.

363 décès depuis 2015

« Cet incident déchirant souligne les risques mortels encourus par les migrants sur cette route maritime tristement dangereuse. Derrière ces statistiques se cachent de vraies personnes et des familles à la recherche de meilleures opportunités qui ont payé le prix ultime », a déclaré dans un communiqué, Sonia Rosi, Représentante de l’OIM aux Comores.

Mayotte subit une forte pression migratoire venant principalement d'îles de l'Union des Comores, situées à 70 kilomètres à peine de ses côtes. Les migrants empruntent des embarcations de fortune, les « kwassa-kwassa », pour rallier Mayotte, parfois au péril de leur vie.

Cette dernière tragédie s’ajoute au nombre croissant de victimes dans ce que l’on appelle le corridor Anjouan-Mayotte. Le Projet Migrants Disparus de l’OIM a documenté 69 décès de migrants sur la route de l’Océan Indien occidental pour la seule année 2024, contribuant à 363 décès depuis 2015.

Entre 7.000 et 10.000 morts de 1995 à 2011

Ces chiffres ne représentent que des estimations minimales, car de nombreux incidents ne sont pas signalés. Un rapport du Sénat français de 2012 a estimé que ces traversées ont causé « entre 7.000 et 10.000 morts entre 1995 et 2011», soulignant « les dangers de longue date de cette route ».

L’OIM plaide pour la nécessité urgente d’établir des voies d’accès sûres et légales pour les migrants afin de réduire les dangers auxquels sont confrontés les enfants, les femmes et les hommes le long de cette route lors de voyages en mer risqués.

« Une fois de plus, l’OIM exhorte les gouvernements et la communauté internationale à donner la priorité à la création de voies de migration sûres et légales afin d’éviter de nouvelles tragédies et de protéger les migrants vulnérables en quête d’une vie meilleure », a fait valoir Mme Rosi.