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Face à une crise mondiale du développement, le chef de l’ONU lance un appel à l’action et à la solidarité

Les 17 Objectifs de développement durable sont tous interconnectés. Par exemple, les progrès réalisés dans le cadre de l’ODD 2 visant à mettre fin à la faim sont étroitement liés aux avancées en matière de santé et d’éducation.
© ILO/Fauzan Azhima
Les 17 Objectifs de développement durable sont tous interconnectés. Par exemple, les progrès réalisés dans le cadre de l’ODD 2 visant à mettre fin à la faim sont étroitement liés aux avancées en matière de santé et d’éducation.
Alors que l’Organisation des Nations Unies fête cette année ses 80 ans, le Secrétaire général de l’ONU a souligné mardi la dure réalité que traverse le système international, à moins de cinq ans de l’échéance des Objectifs de développement durable (ODD). 

S’exprimant lors d’un débat du Conseil économique et social des Nations Unies (EOCOSOC) sur les activités opérationnelles de développement, António Guterres a rappelé que cet anniversaire est marqué par une crise du développement sans précédent.

Selon lui, à moins de cinq ans de l’échéance de 2030, le monde connaît un retard alarmant dans la réalisation des objectifs de développement durable, ainsi qu’une menace de voir s’effondrer les gains acquis.

En 2015, les Etats membres des Nations Unies ont adopté le Programme de développement durable à l'horizon 2030, avec 17 objectifs visant notamment à éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous.

L’avenir de millions de gens est en jeu

Dix ans après, « face à la pauvreté, à la faim, aux inégalités, à la crise climatique, aux infrastructures en déclin et au manque de ressources dans l’éducation et la protection sociale, les progrès demeurent trop lents », a estimé le Secrétaire général, pour qui « cette crise du développement est aussi une crise humaine » car « la vie et l’avenir de millions de personnes sont en jeu ».

Un autre enjeu crucial demeure le financement, alors que « les contributions financières versées en 2023 au système des Nations Unies pour le développement ont chuté de 9 milliards de dollars, soit 16 % ». Il a observé que l’ONU est de plus en plus amenée à faire « plus avec moins » et a évoqué la mise en place de nouvelles initiatives pour améliorer l’efficacité du système.

Malgré ces difficultés, le chef de l’ONU a exprimé un message d’espoir : « cet espoir repose sur plusieurs éléments », notamment la réforme du système onusien, « plus efficace et plus cohésif », et l’Initiative ONU80, qui doit conduire à des changements profonds. Il a appelé à continuer de soutenir et de renforcer cette dynamique.

Le Pacte pour l’avenir

Il a également jugé important de continuer à appuyer « le Pacte pour l’avenir » et ses engagements, comme la réforme de la gouvernance et la mobilisation accrue de ressources. Il a souligné la nécessité d’une « transformation audacieuse » pour accélérer la réalisation des ODD dans des domaines cruciaux tels que l’alimentation, l’énergie, la connectivité numérique et le commerce.

Le Secrétaire général a également salué les progrès réalisés dans l’adaptation des opérations sur le terrain : « 87 % des pays hôtes – et 83 % des pays donateurs – considèrent que les entités des Nations Unies collaborent plus qu’avant la réforme ». Pourtant, il a averti que « le cadre de gestion et de responsabilité n’est pas appliqué de manière uniforme » et a appelé au renforcement des mécanismes de responsabilisation.

Financement

Concernant le financement, il a exprimé sa préoccupation : « les contributions aux ressources de base des organismes de développement ne représentent plus que 16,5 % du financement total ». Tout en saluant la décision récente de soutenir financièrement le système des coordonnateurs résidents, il a insisté sur la nécessité de mobiliser « des sources de financement souples, durables, prévisibles et innovantes », invitant à la mise en œuvre du « nouveau pacte de financement ».

Enfin, il a souligné l’impact des réformes internes : « nous avons réalisé plus de 592 millions de dollars d’économies en 2024 », et a lancé un appel à poursuivre « un examen rigoureux de l’exécution des mandats et des réformes structurelles » pour répondre aux besoins des populations.

Tout en concluant sur la nécessité d’unité et de solidarité, il a affirmé que « l’ONU doit rester fidèle à ses valeurs fondamentales et s’adapter pour mieux agir ». Les États membres sont donc invités à soutenir ces efforts pour bâtir une organisation plus forte, prête à relever « les défis d’aujourd’hui et de demain ».