Aller au contenu principal

Haïti : l’école à l’épreuve de la violence de gang

On estime qu'un million d'enfants ne sont pas scolarisés en Haïti en raison de l'insécurité et d'autres facteurs.
© UNICEF
On estime qu'un million d'enfants ne sont pas scolarisés en Haïti en raison de l'insécurité et d'autres facteurs.
Les violences armées et l’insécurité croissante qu'elles engendrent ont un impact dramatique sur le système éducatif en Haïti, notamment dans les départements du Centre, de l’Ouest, de l’Artibonite et du Nord, ont averti jeudi les Nations Unies.

Selon l’OCHA, le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, plus de 1.600 écoles ont été contraintes de fermer leurs portes, fin avril, privant 243.000 enfants d’accès à l’apprentissage, une hausse de 60 % par rapport au début de l’année.

Les fermetures se concentrent principalement dans les départements de l’Ouest et du Centre, où la violence, les déplacements massifs et l’occupation d’écoles par des gangs ou par des personnes déplacées se sont intensifiés.

« Plus de 80 écoles servent aujourd’hui de refuges collectifs, et 166 établissements ont été relocalisés, souvent dans des conditions précaires, sans infrastructures de base, ni eau potable, ni matériel scolaire », souligne l’OCHA.

L’interruption scolaire rend les enfants plus vulnérables

Exploitation, abus sexuels, recrutement par des gangs, les enfants haïtiens sont également exposés à des risques de protection graves et l’interruption de leur scolarité les rend encore plus vulnérables.

Des enseignants ont été déplacés, et l’insécurité ainsi que l’état des routes compliquent l’accès aux rares écoles encore fonctionnelles.

Le financement fait défaut

Le Plan de réponse humanitaire 2024 pour Haïti prévoit plus de 61 millions de dollars pour soutenir l’éducation. A ce jour moins de 6 millions ont été reçus, malgré l’aggravation de la crise.

« Un soutien urgent est indispensable pour éviter une crise éducative générationnelle », alerte l’OCHA.

Parmi les priorités, l’ONU cite la création d’espaces d’apprentissage temporaires, la distribution de kits scolaires pour 100.000 enfants, un soutien psychosocial pour les élèves et enseignants, un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement, ainsi que des mesures de sécurisation des écoles.

L’OCHA affirme poursuivre sa coordination avec les autorités haïtiennes et les partenaires éducatifs pour garantir aux enfants leur droit fondamental à l’éducation, même en situation de crise.