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A Gaza, la poursuite des attaques israéliennes dégrade davantage le système de santé

Un enfant est traité pour des blessures dans un hôpital à Gaza (photo d'archives).
© WHO
Un enfant est traité pour des blessures dans un hôpital à Gaza (photo d'archives).
Les hostilités à Gaza se sont intensifiées dans la nuit de mardi à mercredi, avec une attaque des forces israéliennes contre l'Hôpital européen à Khan Younis, tuant et blessant plusieurs personnes, a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

« Une équipe de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) se trouvait à l'intérieur de l'hôpital lors de l'attaque. Les locaux de l'hôpital ont de nouveau été touchés ce matin, faisant apparemment de nouvelles victimes », a dit le porte-parole adjoint du Secrétaire général de l'ONU, Farhan Haq, lors d’un point de presse à New York.

« Ces attaques non seulement dégradent davantage le système de santé déjà décimé de Gaza, mais traumatisent également davantage les patients et le personnel médical de ces établissements », a-t-il ajouté.

Escalade des activités militaires

Depuis octobre 2023, l'OMS a recensé au moins 686 attaques ayant eu un impact sur les soins de santé dans la bande de Gaza.

L'escalade des activités militaires et la contamination croissante par les engins explosifs augmentent les risques pour la sécurité des civils, y compris les travailleurs humanitaires.

« L’OCHA souligne une fois de plus que les civils et les établissements de santé doivent toujours être protégés », a dit M. Haq.

Dans le nord de Gaza, deux nouveaux ordres de déplacement – ​​touchant huit quartiers – ont été émis depuis mardi soir, suite à des tirs de roquettes palestiniens. En moins de deux mois, depuis le 18 mars, on estime que plus de 436.000 personnes ont été déplacées vers différentes zones de Gaza.

Parallèlement, l'interdiction d'entrée de toute cargaison, y compris l'aide humanitaire, à Gaza a entraîné une diminution des stocks sur les marchés locaux et une hausse des prix des rares denrées encore disponibles. Pour ne citer qu'un exemple : durant la première semaine de mai, à Gaza-ville, un sac de farine de blé de 25 kilos se vendait l'équivalent de plus de 415 dollars. Cela représente une augmentation de plus de 3.000 % par rapport à la dernière semaine de février, a indiqué l’OCHA.

Un enfant porte de l'eau dans Gaza ravagée par la guerre
© UNICEF/Eyad El Baba
Un enfant porte de l'eau dans Gaza ravagée par la guerre

Distribution de repas

Le blocus entrave également la distribution de repas chauds : seuls environ 250.000 repas individuels sont désormais distribués chaque jour par quelque 65 cuisines communautaires. À titre de comparaison, le 25 avril, il y a moins de trois semaines, 180 cuisines communautaires produisaient près de 1,1 million de repas par jour.

« Nos partenaires humanitaires ont prépositionné plus de 171.000 tonnes de nourriture dans la région, prêtes à être livrées dès la levée du blocus à l'entrée des fournitures. Cette quantité est suffisante pour subvenir aux besoins de l'ensemble de la population, soit environ 2,1 millions de personnes, pendant quatre mois », a indiqué le porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU.

« L'ONU et ses partenaires humanitaires se tiennent prêts à intervenir à grande échelle dès la réouverture des points de passage. Nous appelons tous les États membres influents à garantir le respect du droit international et la mise en œuvre des opérations humanitaires sans plus tarder », a-t-il ajouté.