Fil d'Ariane

Etats-Unis : l’OIM affirme ne pas faciliter pas les « déportations » de migrants

Si Washington détermine sa propre politique migratoire, l’intervention de l’agence onusienne ne commence qu’une fois qu’un migrant a donné « son consentement éclairé pour recevoir de l’aide » au départ des Etats-Unis.
« A ce moment-là, nous veillons à ce que les personnes aient accès à des informations exactes et à des services essentiels, conformément aux normes internationales », a précisé l’OIM dans son communiqué relatif à l’aide au retour volontaire des migrants aux Etats-Unis.
L’agence onusienne basée à Genève rappelle qu’à la demande du gouvernement américain, elle fournit cette aide au retour aux personnes aux Etats-Unis qui s’inscrivent pour retourner volontairement dans leur pays d’origine. Elle explique que son rôle est de veiller à ce que les personnes qui n’ont pas les moyens de rentrer par leurs propres moyens puissent le faire en toute sécurité, dans la dignité et en connaissance de cause.
Demande croissante d’aide au retour
« Cela reflète le mandat mondial de l’OIM qui consiste à protéger les personnes vulnérables, à défendre la dignité humaine et à veiller à ce que la migration - que ce soit vers un nouveau pays ou dans le cadre d’un retour - soit sûre, ordonnée et fondée sur les droits », a fait valoir l’OIM relevant que ce dispositif permet « aux migrants confrontés aux défis d’un système migratoire mondial complexe de retrouver leur autonomie et de prendre des décisions en connaissance de cause ».
Depuis son retour à la Maison Blanche fin janvier, le président américain répète vouloir mettre en place l’une des promesses phares de sa campagne avec la mise en place d’un programme massif d’expulsion d’immigrés en situation irrégulière. Washington a annoncé fin avril sa volonté de trouver d’autres pays que le Salvador pour y renvoyer des migrants.
Cette précision intervient plus de trois mois après l’annonce de l’OIM sur « une forte augmentation des demandes d’aide au retour volontaire » aux Etats-Unis. Face à cette demande croissante d’aide au retour dans toute l’Amérique latine et les Caraïbes, l’OIM a ainsi multiplié les efforts pour aider les migrants à rentrer chez eux.
Retour volontaire
Dans un communiqué publié en février, l’OIM avait annoncé la reprise de ses programmes régionaux d’aide au retour volontaire, notamment au Mexique, au Guatemala, au Honduras et au Panama.
En Haïti, où des milliers de personnes sont renvoyées chaque semaine, l’OIM indique avoir fourni depuis longtemps une gamme de services aux migrants de retour, notamment une aide d’urgence à l’arrivée, des abris temporaires et un soutien pour aider les rapatriés à se réintégrer dans leurs communautés.
Depuis des décennies, l’OIM soutient ces programmes dans plus de 100 pays, afin d’aider les personnes dépourvues de ressources, d’options juridiques ou de soutien à retourner dans leur pays d’origine en toute sécurité et dans la dignité.
Au cours des dernières décennies, l’OIM a facilité le retour volontaire de plus de 1,5 million de migrants dans le monde, soulignant ainsi « son engagement de longue date en faveur d’un retour et d’une réintégration durables en tant que pierre angulaire d’une gestion saine des migrations ».