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Sécurité routière : l’OMS appelle à protéger piétons et cyclistes pour sauver des milliers de vies

Les piétons, les cyclistes et les autres usagers de la route sont confrontés à un « risque aigu et croissant de décès ».
© Unsplash/Javier de la Maza
Les piétons, les cyclistes et les autres usagers de la route sont confrontés à un « risque aigu et croissant de décès ».
Chaque année, près de 1,2 million de personnes perdent la vie sur les routes, dont plus d’un quart se déplaçaient à pied ou à vélo, a souligné lundi l’agence sanitaire de l’ONU à l’occasion de la 8e Semaine mondiale des Nations Unies pour la sécurité routière, appelant à renforcer la sécurité pour les piétons et cyclistes. 

« La marche et le vélo sont bons pour la santé et rendent les villes plus durables. Chaque pas et chaque coup de pédale contribuent à réduire les embouteillages, la pollution de l’air et les maladies », a déclaré le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Mais nous devons garantir la sécurité des déplacements à pied et à vélo pour que davantage de personnes optent pour ces moyens de transport plus sains et plus écologiques ».

La Semaine mondiale des Nations Unies pour la sécurité routière a ainsi été placée cette année sous le thème « Sécurité des déplacements à pied et à vélo ».

Une nouvelle boîte à outils

Seules 0,2 % des routes dans le monde sont équipées de pistes cyclables, et les communautés sont beaucoup trop nombreuses à ne pas disposer de services de base comme des trottoirs ou des passages piétons sûrs.

Aussi, malgré leurs avantages, moins d’un tiers des pays ont mis en place des politiques nationales visant à promouvoir les déplacements à pied et à vélo. 

« Il est urgent de rendre plus sûrs ceux qui devraient être nos moyens de transport les plus naturels. C’est primordial pour la sécurité routière, mais aussi pour la santé, l’équité et le climat », a pour sa part fait valoir le Directeur du Département Déterminants sociaux de la santé de l’OMS, Etienne Krug.

L’OMS a lancé une nouvelle boîte à outils pour aider les gouvernements à promouvoir la mobilité active, tout en renforçant la sécurité. Elle met en avant des conseils pratiques, fondés sur des données probantes à la disposition des responsables de l’élaboration des politiques, des urbanistes, des défenseuses et défenseurs de la santé, ainsi que de la société civile.

La boîte à outils préconise de mener des actions « audacieuses » y compris :

  • Intégrer la marche et le vélo dans les politiques relatives aux transports, à la santé, à l’environnement et à l’éducation.
  • Bâtir des infrastructures garantissant la sécurité, tels que des trottoirs, des passages piétons et des pistes cyclables protégées.
  • Fixer et faire respecter des limites de vitesse plus sûres conformément aux meilleures pratiques mondiales.
  • Promouvoir la sécurité sur les routes par l’intermédiaire de campagnes de sensibilisation et de campagnes visant à faire évoluer les comportements.
  • Utiliser des incitations financières pour encourager la mobilité active.
Une piste dédiée aux cyclistes sur la rue Talaat Harb, dans le centre du Caire.
UN Egypt/ Mahmoud Hossam
Une piste dédiée aux cyclistes sur la rue Talaat Harb, dans le centre du Caire.

Un danger croissant malgré une évolution positive

Même si le nombre de décès de piétons dans le monde a légèrement baissé et que le nombre de décès de cyclistes a stagné entre 2011 et 2021, l’OMS souligne que les tendances régionales montrent un danger croissant.

Dans la Région OMS de l’Asie du Sud-Est, le nombre de décès de piétonnes et piétons a augmenté de 42 %, alors que le nombre de décès de cyclistes dans la Région européenne de l’OMS a connu une hausse de 50 % et de 88% dans la Région du Pacifique occidental.

Cette semaine, l’OMS se joint à des centaines d’organisations et de gouvernements du monde entier, dont l’Alliance mondiale des ONG pour la sécurité routière, pour exiger une action urgente en matière de sécurité routière.

L’OMS lance ainsi un appel « à tous les secteurs – transports, santé, éducation et d’autres encore – pour que la marche et le vélo deviennent universellement accessibles en toute sécurité ».