Fil d'Ariane

Les gants ne remplacent pas l’hygiène des mains, prévient l'OMS

L’édition 2025 de la Journée est placée sous le thème « Les gants, parfois. L’hygiène des mains, toujours ».
Bien que les gants médicaux soient essentiels pour prévenir la transmission d’infections, par exemple lorsqu’il existe un risque d’exposition au sang et aux liquides corporels, ils ne remplacent pas le nettoyage des mains lorsque celui-ci s’impose.
« Les gants médicaux peuvent réduire le risque d’infection, mais ils ne remplacent jamais l’hygiène des mains », a déclaré le Dr Bruce Aylward, Sous-Directeur général de l’OMS chargé de la couverture sanitaire universelle et du parcours de vie.
Une façon rentable de sauver des vies
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) exhorte les gouvernements, les établissements de santé et les personnels de santé en première ligne, partout dans le monde, à accorder davantage d’attention à l’hygiène des mains – une intervention rentable et dont l’efficacité est prouvée pour protéger à la fois les patients et les soignants.
Alors que chaque dollar investi dans l’hygiène des mains peut rapporter jusqu’à 24,6 dollars, deux établissements de santé sur cinq ne disposent toujours pas de services d’hygiène des mains de base là où les soins sont dispensés, souligne l'OMS. Cette lacune met en danger 3,4 milliards de personnes.
Par ailleurs, l’utilisation incorrecte des gants non seulement nuit à la lutte anti-infectieuse, mais elle augmente considérablement la quantité de déchets issus d’activités de soins. Une grande partie de ces déchets serait évitee avec une bonne hygiène des mains et l’utilisation de gants uniquement lorsqu'ils sont nécessaires.
Les gants ne protègent pas contre tout
Les gants peuvent être contaminés, tout comme les mains, et sont souvent mal utilisés. Par exemple, parfois les soignants ne les changent pas entre chaque patient ou entre chaque acte sur le même patient.
De plus, l’utilisation excessive de gants contribue à la dégradation de l’environnement. Un hôpital universitaire moyen dans un pays développé produit 1634 tonnes de déchets issus d’activités de soins de santé chaque année, ce qui équivaut à plus de 360 éléphants d’Afrique.
Une grande partie de ces déchets ne seraient pas produits si les gants étaient utilisés à bon escient et si les règles d’hygiène des mains étaient respectées, pointe l’OMS. La plupart des gants usagés sont considérés comme des déchets infectieux et doivent être incinérés à haute température ou subir un traitement spécialisé, ce qui représente une contrainte supplémentaire pour les systèmes de gestion des déchets déjà surchargés.
Agir immédiatement
L’OMS exhorte les responsables nationaux et le secteur de la santé à prendre les mesures suivantes pour rendre plus rationnelles l’utilisation des gants et l’hygiène des mains dans les établissements de santé :
- Faire du respect des règles d’hygiène des mains un indicateur de performance des systèmes de santé nationaux d’ici à 2026, conformément au Plan d’action mondial et au cadre de suivi pour la lutte anti-infectieuse 2024-2030.
- Fonder les démarches nationales en matière d’hygiène des mains sur les lignes directrices de l’OMS relatives à l’hygiène des mains dans le cadre des soins de santé.
- Former les personnels de santé à l’utilisation appropriée des gants et aux Cinq moments pour l’hygiène des mains, de l’OMS.
- Veiller à éviter l’utilisation inutile de gants afin de réduire autant que possible la production de déchets issus d’activités de soins ; fournir les ressources nécessaires pour qu’il soit possible d’appliquer les règles d’hygiène des mains sur les lieux de soins.
- Éviter l’utilisation excessive des gants en gardant à disposition suffisamment de gants de bonne qualité.