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RDC : l’ampleur des déplacements nécessite une action urgente, selon l’OIM

De la nourriture et des articles ménagers sont livrés aux personnes qui sont rentrées chez elles à Buhumba, dans l'est de la RD Congo.
© UNOCHA/Francis Mweze
De la nourriture et des articles ménagers sont livrés aux personnes qui sont rentrées chez elles à Buhumba, dans l'est de la RD Congo.
En visite République démocratique du Congo (RDC), une haute responsable des Nations Unies a prévenu que l’ampleur des déplacements dans le pays nécessite une action urgente de la communauté internationale.
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« L'ampleur des déplacements massifs en RDC exige une attention mondiale renouvelée et une action coordonnée », a déclaré SungAh Lee, Directrice générale adjointe de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) chargée de la gestion et de la réforme. « Il s'agit d'un moment crucial pour agir en solidarité avec le peuple congolais et contribuer à tracer la voie vers une paix et un relèvement durables ».

Au cours de sa visite, Mme Lee a rencontré des partenaires de développement et des représentants gouvernementaux, afin de renforcer les partenariats institutionnels et l'engagement des parties prenantes en faveur de l'élaboration de solutions durables.

Résilience

« Ces derniers jours, j'ai été témoin de l'extraordinaire résilience des communautés congolaises et des besoins urgents qui restent non satisfaits », a dit SungAh Lee. « L'OIM continuera de se tenir aux côtés de la RDC, œuvrant pour accroître l'aide vitale, renforcer les institutions et investir dans des solutions qui permettent aux communautés de se relever et de prospérer ».

La RDC est confrontée à l'une des crises de déplacement les plus urgentes et les plus complexes au monde, avec près de sept millions de personnes déracinées par les conflits, l'instabilité et les chocs climatiques persistants.

La situation dans l'est de la RDC est particulièrement désastreuse. Depuis janvier 2025, plus de 660.000 personnes ont été déplacées à nouveau dans la seule région de Goma, nombre d'entre elles n'ayant pas accès aux services essentiels, notamment à un abri sûr, aux soins de santé ou à une protection. Les femmes, les enfants et les personnes handicapées sont parmi les plus durement touchés, confrontés à des risques accrus dans des sites de déplacement surpeuplés et sous-financés.

Des lacunes critiques persistent en matière de santé, de protection et d'accès aux services de base. L'OIM continue d'intensifier ses efforts pour garantir que l'aide vitale parvienne à ceux qui en ont besoin, tout en soutenant les réformes institutionnelles susceptibles de renforcer la résilience à long terme.

Epidémie d'anthrax au Nord-Kivu

Un centre de santé soutenu par l'UNFPA à Goma, au Nord-Kivu.
© UNFPA/Jonas Yunus
Un centre de santé soutenu par l'UNFPA à Goma, au Nord-Kivu.

Par ailleurs, les autorités sanitaires congolaises, avec le soutien de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), intensifient leurs efforts d'intervention d'urgence pour contrôler une épidémie d'anthrax. 16 cas humains suspects et un cas confirmé ont été signalés dans la province du Nord-Kivu, à l'est du pays.

Un décès est à déplorer. L'épidémie a touché quatre zones de santé autour du lac Édouard, à la frontière entre la RDC et l'Ouganda. Elle est liée à celle qui sévit du côté ougandais du lac, où sept cas humains suspects ont été signalés dans le district occidental de Kabale. Les efforts de riposte se poursuivent, notamment la vaccination du bétail.

En RDC, l'OMS mène une évaluation pour déterminer le risque de propagation de l'infection et aide les autorités sanitaires à renforcer la riposte, notamment par la surveillance et l'investigation de la maladie afin d'identifier la source de l'épidémie et les chaînes de transmission, ainsi que par la fourniture de fournitures médicales et de traitements. L'OMS facilite également la coordination transfrontalière entre la RDC et l'Ouganda afin d'améliorer la riposte à l'épidémie.

« Nos efforts visent à interrompre rapidement la transmission de l'animal à l'homme. Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement, les communautés et nos partenaires afin de renforcer les mesures de riposte et de protéger la santé publique, aujourd'hui et à l'avenir », a déclaré le Dr Boureima Sambo, Représentant de l'OMS en RDC.

Infection bactérienne

L'anthrax est une infection bactérienne qui touche principalement les animaux. L'homme peut contracter la maladie directement ou indirectement par contact avec des animaux infectés, ou par exposition à des produits animaux infectés ou contaminés. L'anthrax chez l'homme n'est généralement pas considéré comme contagieux, bien que de rares cas de transmission interhumaine aient été signalés.

La maladie se présente sous trois formes chez l'homme, nécessitant toutes une prise en charge médicale rapide. La plus courante est l'anthrax cutané, qui survient lorsque des spores entrent en contact avec une peau lésée, provoquant une bosse prurigineuse qui se transforme en plaie noire. Cette forme peut également provoquer des maux de tête, des douleurs musculaires, de la fièvre et des vomissements. L’anthrax gastro-intestinal survient lors de la consommation de viande infectée, provoquant des symptômes similaires à ceux d'une intoxication alimentaire, qui peuvent s'aggraver en douleurs abdominales intenses, vomissements sanglants et diarrhée. La forme la plus rare et la plus grave est l’anthrax par inhalation, qui résulte de l'inhalation des spores et se manifeste d'abord par des symptômes pseudo-grippaux avant d'évoluer rapidement vers de graves problèmes respiratoires et un état de choc. Tous les cas humains d’anthrax nécessitent une hospitalisation.

La maladie se traite par des antibiotiques. Il existe des vaccins pour le bétail et les humains. Cependant, les vaccins humains sont en quantité limitée et utilisés principalement pour la protection de certaines personnes susceptibles d'être exposées professionnellement au charbon.

Les premières alertes concernant l'épidémie en RDC ont été émises le 22 mars 2025 dans le parc national des Virunga, où des dizaines de buffles et d'hippopotames sont morts. Des efforts sont déployés pour vacciner le bétail dans les communautés riveraines, tandis que les équipes vétérinaires éliminent les carcasses d'animaux en toute sécurité afin d'éviter toute infection potentielle. Des campagnes de sensibilisation du public sont également menées pour renforcer les mesures préventives.