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Est de la RDC : l'ONU supervise l'évacuation de centaines de militaires et policiers désarmés

Les soldats de la paix de la MONUSCO patrouillent dans les rues de Goma.
MONUSCO/Aubin Mukoni
Les soldats de la paix de la MONUSCO patrouillent dans les rues de Goma.
Plusieurs centaines de membres des forces de sécurité congolaises, sous la protection des Nations Unies depuis plus de trois mois à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont commencé à être évacués vers la capitale, Kinshasa.
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Ces forces de sécurité congolaises avaient déposé les armes lors de la prise de la métropole du Nord-Kivu, fin janvier, par les rebelles du M23, avant de trouver refuge avec leurs familles auprès de la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC (MONUSCO).

Au total, ils étaient plus de 1.400 à s’entasser dans les installations de la mission à Goma, par crainte des représailles du M23, qui occupe désormais la ville. Une situation qualifiée, dès le mois de février, d’« intenable » par la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita. Car si le droit humanitaire impose à la mission de venir en aide aux individus non armés cherchant refuge à l’intérieur de ses bases, celles-ci ne sont pas équipées pour subvenir aux besoins quotidiens d’une telle population.

« Le travail effectué par nos équipes sur le terrain pour protéger ces personnes, dans un contexte aussi tendu, démontre l'engagement de la MONUSCO à remplir son mandat, même dans les circonstances les plus critiques », a estimé Bruno Lemarquis, qui assume la direction par intérim de la mission onusienne, dans un communiqué de presse publié mercredi. 

Une opération sensible

Le transfert des forces congolaises désarmées et de leurs proches, qui nécessite de traverser des territoires sous le contrôle du M23, représente une issue négociée à cette situation épineuse. M. Lemarquis a notamment salué le rôle « crucial » du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui fait office « d’intermédiaire neutre » dans le cadre de cette opération « sensible », menée en étroite coordination avec les autorités congolaises.

Le transport vers Kinshasa s'effectuera par le biais de convois successifs, étalés sur plusieurs jours. La MONUSCO précise que toutes les personnes transférées le seront « avec leur consentement » et bénéficieront, une fois dans la capitale, « du soutien » du gouvernement congolais.

La situation à Goma demeure très instable, sur fond de regain des violences dans les provinces de l’est du pays, notamment au Nord-Kivu et dans l’Ituri voisine, où la MONUSCO fait face à une méfiance croissante de la population, en raison des campagnes de désinformation dont elle fait l’objet. 

Dans ce climat tendu, la mission appelle toutes les parties concernées à respecter le droit international humanitaire et à « tout mettre en œuvre pour assurer le succès de cette opération complexe ».