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Cambodge : des experts appellent à un environnement électoral libre et équitable

Une quinzaine d’experts indépendants des Nations Unies se sont alarmés, jeudi, des restrictions imposées au droit des partis politiques de participer aux élections au Cambodge, appelant à ce que les prochaines élections générales de juillet 2023 se déroulent conformément aux normes minimales pour des élections libres et équitables.

Ils ont exhorté les autorités cambodgiennes à garantir un processus électoral inclusif, authentique et pacifique, dans le plein respect des droits de l’homme, y compris les droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression pour tous les acteurs politiques, la société civile et les électeurs.

« C’est essentiel pour garantir la volonté librement exprimée du peuple cambodgien », ont déclaré dans un communiqué seize experts indépendants onusiens dont Vitit Muntarbhorn, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Cambodge.

Ils ont noté que, pas plus tard que la semaine dernière, la Commission électorale nationale du Cambodge (CNE) a rejeté l’enregistrement du Candlelight Party et du Khmer United Great Nation Party pour se présenter aux élections nationales du 23 juillet, citant la non-conformité avec les lois électorales, les règlements et les notifications de la CNE.

« La CNE a mis l’accent sur des modalités qui semblent avoir été discriminatoires à l’égard d’un ou de plusieurs des principaux partis politiques du pays », ont affirmé les experts. « Associé à l’intimidation des membres de l’opposition, cela pourrait être interprété comme une restriction supplémentaire de la participation politique », ont-ils ajouté.

Régression de la liberté d’expression et la liberté de la presse

Par ailleurs, les experts ont réitéré leur appel aux autorités cambodgiennes pour qu’elles libèrent immédiatement M. Kem Sokha - qui a fait l’objet de l’avis du groupe de travail sur la détention arbitraire - et d’autres membres du parti d’opposition, et pour qu’elles garantissent le plein respect des droits de l’homme, y compris le droit à un procès équitable et à une participation pleine et entière à la conduite des affaires politiques.

Les experts ont aussi exhorté les autorités cambodgiennes à annuler la décision de retirer la licence de la Voix de la Démocratie, à protéger les droits civils et politiques de tous et à garantir un environnement favorable à la société civile, y compris aux médias indépendants. « Nous sommes préoccupés par le fait que la liberté d’expression et la liberté de la presse continuent de régresser », ont-ils conclu.

Outre les cinq membres du groupe de travail sur la détention arbitraire et ceux du Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles, ce communiqué a été endossé par Vitit Muntarbhorn, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Cambodge ; Irene Khan, Rapporteure spéciale sur la promotion de la liberté d’opinion et d’expression ; Nyaletsossi Clément Voule, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique; Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Tomoya Obokata, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage ; Margaret Satterthwaite, Rapporteure spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats.

NOTE

Les Rapporteurs spéciaux et Experts indépendants font partie de ce que l’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand corps d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies, est le nom général donné aux mécanismes indépendants d’établissement des faits et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations spécifiques à des pays, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel.