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Somalie : des cas de choléra dans un contexte de sécheresse et de déplacements croissants

Alors que plus de 3,8 millions de personnes sont actuellement déplacées en Somalie, les cas présumés de choléra augmentent en Somalie dans un contexte de mouvement de populations, dont beaucoup dans des camps dépourvus d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, a alerté mercredi l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.

La Somalie a connu une transmission ininterrompue du choléra dans 28 districts touchés par la sécheresse depuis 2022 et dans la région de Banadir depuis la période de sécheresse de 2017. Selon le dernier décompte (au cours de la semaine 19) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un total de 7.973 cas suspects de choléra, dont 26 décès associés, ont été signalés dans 28 districts de Somalie depuis le début de l’année.

Près de 530 nouveaux cas suspects et deux décès associés ont été signalés dans les 28 districts touchés par la sécheresse. Le nombre de cas de choléra signalés a diminué de 12% à Belethawa, tandis qu’à Luuq, le nombre de cas a augmenté de 40 % au cours des deux dernières semaines.

Selon l’OMS, le taux de létalité global (CFR) de 0,3% signalé dans 28 districts touchés par la sécheresse est inférieur au seuil d’urgence de 1%.

Eau potable, assainissement et services d’hygiène

Depuis le début de l’année 2023, un taux d’attaque cumulé de 302 cas pour 100.000 habitants a été signalé. Belethawa (2089 cas pour 100.000), Afmadow (1010 cas pour 100.000), Dolow (621 cas pour 100.000) et Luuq (453 cas pour 100.000) ont signalé le taux le plus élevé parmi tous les districts touchés.

Cette mise à jour intervient alors qu’environ 8 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, à l’assainissement et aux services d’hygiène en Somalie, où la sécheresse et l’insécurité ont provoqué le déplacement de 1,4 million de personnes en 2022.

« Les déplacements conduisent les gens dans des camps où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est extrêmement limité », a averti le Représentant de l’OMS en Somalie, le Dr Mamunur Rahman Malik.

L’année dernière, l’OMS a traité plus de 130.000 cas de maladies diarrhéiques aiguës, dont 15.600 cas de suspicion de choléra dans les centres de traitement du choléra. Il s’agit du nombre le plus élevé depuis cinq ans, bien que davantage de cas n’aient probablement pas été signalés dans ce pays de la Corne de l’Afrique en raison d’une sous-déclaration et d’autres faiblesses du système de surveillance des maladies.

Lors de leur admission au centre de traitement de l’hôpital général de Bayhow, à Baidoa, les patients réhydratés par voie orale et intraveineuse, mais aussi sur la base d’un traitement aux antibiotiques. Ils reçoivent également des suppléments de zinc, qui réduit « la gravité et la durée de la diarrhée chez les enfants souffrant du choléra ».

Inquiétudes dans les camps de déplacés

Selon l’OMS, le choléra est une maladie endémique en Somalie. Une transmission ininterrompue est en cours dans certaines parties de la Somalie depuis 2017. Cette situation s’est exacerbée ces derniers temps en raison d’une grave sécheresse dans le pays et actuellement, des niveaux élevés de transmission sont en cours dans quatre districts de la Somalie.

Alors que la saison humide de cette année commence avec de fortes pluies et des crues soudaines dans certaines régions, l’OMS est très préoccupée par le fait que les cas de choléra pourraient augmenter fortement parmi les personnes déplacées de force en raison de la propagation rapide au sein de la communauté. D’autant que les organismes du choléra se développent et survivent dans l’eau contaminée.

« Le choléra est présent et il existe un risque sérieux de flambée explosive qui s’avérerait difficile à contenir si des actions précoces et des mesures de santé publique recommandées, telles que la disponibilité d’eau potable et de services d’assainissement, l’amélioration de l’hygiène et l’amélioration de l’accès au traitement, n’étaient pas mises en place », a ajouté le Dr Malik.

Dans une course à la prévention, l’OMS travaille en étroite collaboration avec le ministère de la Santé et des services sociaux pour veiller à ce que toute personne souffrant de diarrhée aqueuse aiguë ait accès à un traitement et à des soins précoces. En outre, elle améliore l’accès aux services de soins de santé primaires et collabore avec ses partenaires tels que l’UNICEF pour améliorer l’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires adéquates pour les populations à haut risque.