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Les droits de l’homme sont le levier pour sauver le Programme de développement durable et si le monde ne parvient pas à inverser la trajectoire actuelle concernant les changements climatiques, la réalisation des ODD sera compromise, est-il rapporté au Conseil

Compte rendu de séance

Après avoir achevé, en entendant plusieurs délégations*, son dialogue autour du rapport du Haut-Commissaire aux droits de l’homme sur l’accès aux vaccins pour lutter contre la pandémie de COVID-19, le Conseil des droits de l’homme a entendu, ce matin, la présentation de nombreux rapports dont il est saisi au titre du point de l’ordre du jour relatif à la promotion et la protection de tous les droits de l’homme. Le Conseil a ensuite entamé, en entendant de très nombreuses délégations**, son débat général au titre de ce même point de l’ordre du jour.

Présentant le Rapport du Haut-Commissariat concernant la cinquième réunion intersessions pour le dialogue et la coopération sur les droits de l’homme et le Programme de développement durable à l’horizon 2030, tenue en janvier dernier, M. Galib Israfilov, Président de ladite réunion, a fait observer que le monde est confronté à l’inversion d’années de progrès en matière d’éradication de la pauvreté et de la faim, d’amélioration de la santé et de l’éducation, et de fourniture de services de base. La cinquième réunion intersessions a souligné que les droits de l’homme sont le levier pour sauver le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a fait observer M. Israfilov. Les participants ont également noté que si le monde ne parvenait pas à inverser la trajectoire mondiale actuelle concernant les changements climatiques, la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) sera compromise, a-t-il ajouté. La lutte contre la crise climatique et la réalisation du droit à un environnement sain, propre et durable devraient être une priorité absolue, a insisté M. Israfilov.

Présentant le rapport sur la huitième session du Groupe de travail intergouvernemental sur les sociétés transnationales et autres entreprises et les droits de l’homme, tenue en octobre dernier, M. Emilio Rafael Izquierdo Miño, Président-Rapporteur du Groupe de travail, a rappelé que ce Groupe a été créé avec pour mandat « d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant pour réglementer, dans le cadre du droit international des droits de l’homme, les activités des sociétés transnationales et autres entreprises ». Il a reconnu qu’il reste encore du travail à faire pour définir les aspects qui permettraient l’adoption d’un texte inclusif et équilibré. Afin que le Groupe puisse s’acquitter pleinement de son mandat, une participation large et constructive de tous les acteurs, en particulier des États, est nécessaire, a souligné le Président-Rapporteur.

Mme Peggy Hicks, Directrice de la Division de l'engagement thématique, des procédures spéciales et du droit au développement du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, a, quant à elle, présenté plusieurs rapports thématiques du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, du Haut-Commissariat et du Secrétaire général concernant : l’Étude sur la situation des violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits qui résultent de pratiques préjudiciables associées à des accusations de sorcellerie et à des agressions rituelles, ainsi que de la stigmatisation ; les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques ; le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les victimes de la torture ; le Fonds spécial créé par le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; les personnes portées disparues ; la lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence visant certaines personnes en raison de leur religion ou de leurs convictions ; les mesures prises pour appliquer la résolution 9/8 du Conseil des droits de l’homme et les obstacles à son application, y compris les recommandations visant à améliorer encore l’efficacité, l’harmonisation et la réforme du système des organes conventionnels ; et les conclusions et recommandations des titulaires de mandat au titre des procédures spéciales.

 

Cet après-midi, à partir de 15 heures, le Conseil poursuivra son débat général au titre de la promotion et de la protection de tous les droits de l’homme.

 

Fin du dialogue autour du rapport du Haut-Commissaire aux droits de l’homme sur l’accès aux vaccins pour lutter contre la pandémie de COVID-19

Aperçu du dialogue

Plusieurs délégations ont relevé que le rapport dont [présenté hier après-midi] dont est ici saisi le Conseil souligne l’importance d’une meilleure coopération internationale - sur les plans technique et financier - pour apporter des réponses plus efficaces face à des pandémies comme celle de la COVID-19. Le rapport met aussi l’accent sur la nécessité de mettre en place un système de santé plus coordonné et résilient qui donne la priorité à un accès équitable aux vaccins, a-t-il également été observé.

Nombre d’intervenants ont reconnu l’urgence de disposer de vaccins en temps opportun afin d’enrayer la pandémie ; de ce point de vue, l'accessibilité, la disponibilité et l'universalité, ainsi que la non-discrimination et l'égalité, doivent être les principes qui régissent les réponses apportées aux niveaux national et international, a-t-il été souligné. La pandémie de COVID-19 a révélé les lacunes et les faiblesses du système international, y compris le manque de solidarité, a-t-il été ajouté.

Les inégalités existantes entre les pays face à la pandémie ont notamment été exacerbées par le fossé numérique et par les effets combinés des changements climatiques, des crises humanitaires et des conflits internationaux de longue durée, a fait observer un intervenant. De telles crises nécessitent aux niveaux mondial et régional des actions fermes, coordonnées, globales et justes, fondées sur la solidarité internationale, pour promouvoir et protéger les droits de l'homme et soutenir des efforts de relèvement justes et globaux pendant et après la pandémie, a-t-il été souligné.

*Liste des intervenants : Bénin, Trinité-et-Tobago, Serbie, Pakistan, République islamique d’Iran, Arabie saoudite, Cambodge, Algérie, Commission nationale des droits de l'homme de l'Inde, Action Canada for Population and Development, Medical Support Association for Underprivileged Iranian Patients, International Catholic Child Bureau

Associazione Comunita Papa Giovanni XXIII, iuventum e.V., Minority Rights Group, Amnesty International, Tourner La Page, Rahbord Peimayesh Research & Educational Services Cooperative, China Society for Human Rights Studies (CSHRS).

Réponses et remarques de conclusion

MME PEGGY HICKS, Directrice de la Division de l'engagement thématique, des procédures spéciales et du droit au développement du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, a expliqué que l’objectif des stratégies nationales de lutte contre la pandémie est d’évaluer les besoins et d’identifier les groupes vulnérables, ainsi que d’apporter un suivi continu tout au long du processus de vaccination, tout en s’adaptant aux situations locales. Personne ne devrait être exclu du processus de vaccination, au motif de son âge, de son handicap, de sa religion, de son statut migratoire, de son ascendance ou de tout autre critère discriminatoire, a-t-elle souligné.

Mme Hicks a par ailleurs insisté sur l’importance de la participation réelle des acteurs de la société civile aux niveaux local et national.

La pandémie a mis en évidence que les partenariats public-privé pouvaient rapprocher et engager les gouvernements, les entreprises pharmaceutiques et d’autres dans un seul et même but, à savoir produire et distribuer des vaccins. De tels partenariats permettent le partage des coûts ; ils limitent un certain nombre de risques et facilitent l’accès aux soins de santé et aux vaccins pour le plus grand nombre, a fait valoir Mme Hicks. En même temps, a-t-elle souligné, toutes les entreprises, y compris les entreprises pharmaceutiques, ont la responsabilité de respecter les droits de l’homme et doivent prendre des mesures effectives pour prévenir, atténuer et pallier tout impact négatif [de leurs activités] de ce point de vue.

Interpellée sur le rôle joué par le Haut-Commissariat en ce qui concerne l’accès aux vaccins, Mme Hicks a indiqué qu’il était présent pour aider les États à garantir cet accès : pendant la pandémie, a-t-elle précisé, le Haut-Commissariat a, à cette fin, produit toute une série de lignes directrices et a effectué un important travail de contrôle du respect des droits de l’homme. Le Haut-Commissariat a également apporté un soutien technique aux États pour l’élaboration de leurs politiques de santé et de leurs politiques d’urgence, a ajouté Mme Hicks.

Mme Hicks a en outre fait savoir que le Haut-Commissariat suivait les travaux préparatoires en vue de l’élaboration d’un traité sur les pandémies. La notion des droits de l’homme doit impérativement figurer dans le futur traité, tout comme le principe selon lequel les vaccins doivent être abordables et accessibles, et leur accès universel et non discriminatoire. Il est indispensable d’assurer un système multilatéral plus inclusif et une participation plus forte de toutes les parties prenantes, a conclu Mme Hicks.

Présentation de rapports au titre de la promotion et de la protection de tous les droits de l’homme

Rapport du Groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée sur les sociétés transnationales et autres entreprises et les droits de l’homme

Le Conseil est saisi du Rapport sur la huitième session du Groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée sur les sociétés transnationales et autres entreprises et les droits de l’homme (A/HRC/52/41).

Présentant ce rapport, M. EMILIO RAFAEL IZQUIERDO MIÑO, Président-Rapporteur du Groupe de travail sur les sociétés transnationales et autres entreprises et les droits de l’homme, a précisé que la huitième session du Groupe s’est tenue du 24 au 28 octobre 2022. Il a rappelé que ce Groupe de travail a été créé par la résolution 26/9, adoptée en 2014 par le Conseil des droits de l’homme, avec pour mandat « d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant pour réglementer, dans le cadre du droit international des droits de l’homme, les activités des sociétés transnationales et autres entreprises ». Depuis lors, a-t-il ajouté, le Groupe de travail a tenu huit sessions annuelles, auxquelles ont participé de plus en plus les États et d’autres acteurs concernés.

Depuis 2018 – année au cours de laquelle l’avant-projet d’instrument et les versions révisées successives ont été présentés – le processus a bénéficié d’une avancée importante, avec un niveau technique qui démontre qu’il est possible de générer des solutions juridiques, d’application obligatoire, pour prévenir les violations des droits de l’homme dans le cadre des activités des entreprises, et assurer l’accès des victimes à une justice et à des réparations effectives, a fait valoir le Président-Rapporteur.

M. Izquierdo Miño a ensuite indiqué avoir guidé les négociations sur la base de la version révisée issue de la septième session du Groupe avec les propositions de texte spécifiques faites par les États. Le rapport adopté à l’issue de la huitième session du Groupe contient un certain nombre de recommandations du Président-Rapporteur pour faire avancer les travaux durant les périodes intersessions et lors de la neuvième session en octobre prochain, a-t-il indiqué.

Enfin, M. Izquierdo Miño a reconnu qu’il reste encore du travail à faire pour définir les aspects qui permettraient l’adoption d’un texte inclusif et équilibré. Afin que le Groupe puisse s’acquitter pleinement du mandat qui lui a été confié par le Conseil, une participation large et constructive de tous les acteurs, en particulier des États, est nécessaire afin d’enrichir le processus par leur vision et leur contribution, a conclu le Président-Rapporteur.

Rapport du Haut-Commissariat concernant la cinquième réunion intersessions pour le dialogue et la coopération sur les droits de l’homme et le Programme de développement durable à l’horizon 2030

Le Conseil est saisi du rapport du Haut-Commissariat présentant le résumé de la cinquième réunion intersessions pour le dialogue et la coopération sur les droits de l’homme et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (A/HRC/52/54, à paraître en français).

Présentant ce rapport, M. GALIB ISRAFILOV, Président de la cinquième réunion intersessions, a rappelé que cette cinquième réunion s’est tenue le 19 janvier 2023. Il a précisé que le thème de la réunion de cette année était « Surmonter les crises multiples : réaliser les ODD [objectifs de développement durable] grâce à une économie renforçant les droits de l’homme », en mettant l’accent sur l’ODD n°6 relatif à l’eau potable et l’assainissement, l’ODD n°11 relatif aux villes et communautés durables et l’ODD n°17 relatif au renforcement des moyens de mise en œuvre et à la revitalisation du partenariat mondial pour le développement durable, ainsi que sur la promesse du Programme 2030 de ne laisser personne de côté et d’atteindre d’abord ceux qui sont le plus à la traîne.

La réunion a examiné comment des crises multiples et interdépendantes mettent gravement en péril le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a précisé M. Israfilov. Le monde est confronté à l’inversion d’années de progrès en matière d’éradication de la pauvreté et de la faim, d’amélioration de la santé et de l’éducation, et de fourniture de services de base, a-t-il déploré.

La réunion a en outre souligné que les droits de l’homme sont le levier pour sauver le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a fait observer M. Israfilov. Les participants ont également noté que si le monde ne parvenait pas à inverser la trajectoire mondiale actuelle concernant les changements climatiques, la réalisation des ODD sera compromise tout en affectant de manière disproportionnée les couches les plus marginalisées et défavorisées de la population, parmi lesquelles les femmes et les filles. La lutte contre la crise climatique et la réalisation du droit à un environnement sain, propre et durable devraient être une priorité absolue, a insisté M. Israfilov.

Autres rapports thématiques du Secrétaire général des Nations Unies et du Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Le Conseil est saisi de différents rapports thématiques du Secrétaire général des Nations Unies et du Haut-Commissariat aux droits de l’homme qui ont été présenté par MME PEGGY HICKS, Directrice de la Division de l'engagement thématique, des procédures spéciales et du droit au développement du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

S’agissant du rapport du Haut-Commissariat intitulé « Étude sur la situation des violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits qui résultent de pratiques préjudiciables associées à des accusations de sorcellerie et à des agressions rituelles, ainsi que de la stigmatisation » (A/HRC/52/47), Mme Hicks a indiqué qu’il souligne que ces violations sont principalement commises contre des personnes en situation de vulnérabilité. Il s’agit notamment de femmes, d’enfants, de personnes âgées, de personnes handicapées, de personnes atteintes d’albinisme, de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, de demandeurs d’asile et de réfugiés, de victimes de la traite et de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées.

À cet égard, le rapport recommande un certain nombre de mesures. Il s’agit notamment d’élaborer et de mettre en œuvre des cadres globaux de prévention ; d’enquêter rapidement sur les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits et de poursuivre les auteurs de tels actes ; de collecter et de publier des informations, y compris des données ventilées actualisées ; d’examiner et de mettre à jour les orientations pertinentes en matière de politique d’asile ; ainsi que de mener de nouvelles recherches sur la prévention et les réponses.

S’agissant du Rapport annuel du Haut-Commissaire sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques (A/HRC/52/53), Mme Hicks a indiqué qu’il couvre les actions entreprises pour renforcer la protection des droits des minorités et pour commémorer le trentième anniversaire, en 2022, de l’adoption de la Déclaration sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques. Cet anniversaire a été l’occasion d’examiner et de réfléchir à la mise en œuvre de cette Déclaration, tant en termes de progrès réalisés que de défis restant à relever, ainsi que de sensibiliser davantage à son contenu et aux droits des minorités en particulier, a précisé Mme Hicks.

Au cours des nombreuses activités et manifestations organisées par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme tout au long de cette année anniversaire, il a été clairement indiqué que les minorités continuent de souffrir de violence, de discrimination et d’exclusion des processus décisionnels, ce qui renforce les griefs et peut créer un terreau fertile pour la violence et les conflits. Cela renforce l’importance de la Déclaration, a fait observer Mme Hicks : en effet, grâce à son principe selon lequel la promotion et la protection des droits des minorités contribuent à la stabilité politique et sociale des États, la Déclaration sert effectivement d’outil de prévention des conflits, a-t-elle souligné.

S’agissant du rapport du Secrétaire général sur le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les victimes de la torture (A/HRC/52/57), qui décrit les activités du Fonds en 2022, Mme Hicks a indiqué que la torture continue de briser la vie de personnes dans le monde entier. Grâce à 195 subventions annuelles et d’urgence recommandées pour des projets dans 90 pays, le Fonds veille à ce que des milliers de survivants retrouvent leur santé et leur dignité, obtiennent justice et subviennent aux besoins de leur famille. Une aide essentielle parvient aux victimes, grâce aux contributions de plus de 9,5 millions de dollars émanant d’une vingtaine d’États. Malgré ce soutien, le déficit de financement se creuse, a regretté Mme Hicks. Le Fonds reçoit plus de demandes que jamais. Les dons devraient suivre pour éviter que le Fonds n’ait à refuser des demandes valables, laissant des milliers de victimes sans surveillance, a insisté Mme Hicks.

Concernant le rapport du Secrétaire général sur le Fonds spécial créé par le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (A/HRC/52/58), Mme Hicks a souligné que ce Fonds spécial est un mécanisme unique de prévention de la torture et qu’il est le seul fonds opérationnel établi par un traité international relatif aux droits de l’homme (en l’occurrence le Protocole à la Convention contre la torture). En 2022, a-t-elle précisé, des subventions d’un montant de 525 790 dollars ont été accordées pour soutenir 18 projets de prévention de la torture dans 16 États parties, lors de leur mise en œuvre en 2023.

Tout en se félicitant des contributions versées au Fonds spécial et de l’intérêt que les États Membres portent à ses activités, le Secrétaire général note l’écart grandissant entre les contributions reçues et les besoins et demandes davantage d’appui à la prévention de la torture, a souligné Mme Hicks.

S’agissant du rapport du Secrétaire général sur les personnes portées disparues (A/HRC/52/59), Mme Hicks a indiqué qu’il contient des détails sur le cadre juridique et institutionnel international applicable ; les mesures législatives et préventives adoptées pour prévenir la disparition de personnes ; les mesures prises pour élucider le sort des personnes disparues et le lieu où elles se trouvent ; la situation des enfants disparus ; les enquêtes et poursuites pénales dans les cas de personnes disparues ; l’identification des restes des personnes disparues ; et le statut juridique des personnes disparues et le soutien aux familles.

Le rapport conclut que les États et les autres parties prenantes concernées ont continué de prendre des mesures concernant les personnes disparues. Cependant, le nombre de personnes disparues reste alarmant.

Concernant le rapport du Haut-Commissaire sur la lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence visant certaines personnes en raison de leur religion ou de leurs convictions (A/HRC/52/79), Mme Hicks a indiqué que ce rapport souligne que les discours de haine en ligne et hors ligne ont particulièrement ciblé les membres de minorités religieuses ou de conviction à travers le monde. Il souligne également que les États doivent promouvoir la liberté de religion ou de conviction, agir rapidement contre les crimes de haine et protéger les minorités religieuses ou de conviction, y compris leurs lieux de culte. En outre, les dirigeants politiques et religieux devraient dénoncer fermement et rapidement l’intolérance, les stéréotypes discriminatoires et les discours de haine.

S’agissant du rapport du Secrétaire général sur les mesures prises pour appliquer la résolution 9/8 du Conseil des droits de l’homme et les obstacles à son application, y compris les recommandations visant à améliorer encore l’efficacité, l’harmonisation et la réforme du système des organes conventionnels (A/HRC/52/20), Mme Hicks a relevé que le rapport traite notamment de l’impact de la COVID-19 sur le travail des organes conventionnels et identifie les défis restants et les idées et propositions émergentes, y compris de la part des Présidents desdits organes. Le rapport conclut que le mandat des organes conventionnels en matière de prévention et d’alerte rapide est un outil précieux pour identifier les signes d’une détérioration de la situation des droits de l’homme en vue d’y remédier dès ses débuts. Il note également que le système des organes conventionnels risque d’être érodé en raison, notamment, de l’insuffisance des ressources, et demande que des mesures soient prises pour assurer un financement durable.

Enfin, s’agissant du rapport du Secrétaire général contenant les conclusions et recommandations des titulaires de mandat au titre des procédures spéciales (HRC/52/19), Mme Hicks a relevé que ce rapport donne un aperçu complet des rapports présentés par les titulaires de mandat au Conseil des droits de l’homme et à l’Assemblée générale au cours de l’année écoulée. Il énumère tous les thèmes abordés par les titulaires de mandat dans leurs rapports thématiques et leurs rapports de visite de pays, et met en lumière le travail accompli sur plusieurs questions cruciales : il s’agit notamment de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, des changements climatiques, des migrations, des droits humains des femmes et du genre, des nouvelles technologies, de la prévention des violations des droits de l’homme, de la sécurité, des conflits et de la consolidation de la paix, ainsi que de la pandémie de COVID-19, a précisé Mme Hicks.

Débat général au titre de la promotion et de la protection de tous les droits de l’homme

Le point 3 de l’ordre du jour du Conseil – consacré à la « promotion et protection de tous les droits de l’homme, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement » – soulève des questions cruciales, telles que les effets des changements climatiques, les technologies modernes, le droit au développement ou encore l’impact des activités des sociétés transnationales, a-t-il été souligné. Ce point de l’ordre du jour offre d’importantes opportunités pour les États Membres de dialoguer sur des thématiques des droits de l’homme en vue de surmonter les nombreux défis auxquels sont confrontés nos sociétés, a insisté une délégation.

Les changements climatiques, précisément, ont été au cœur des préoccupations d’un grand nombre d'interventions faites ce matin au titre du débat général sur ce point de l’ordre du jour. Les changements climatiques, a-t-il été souligné, accroissent les vulnérabilités et aggravent l’insécurité alimentaire de populations souvent durement frappées par les conflits. Les sécheresses, les inondations, la désertification et bien d’autres phénomènes liés aux changements climatiques menacent des millions de personnes à travers le monde et les privent de leurs droits fondamentaux, en particulier les droits à l’alimentation, à l’eau, à l’assainissement et à la santé, a-t-il été observé. Il est essentiel d’intégrer une approche centrée sur les personnes et sur les droits de l’homme dans la lutte contre les impacts négatifs des changements climatiques, a-t-il été souligné.

L’accent a en outre été mis sur la nécessité de promouvoir l’avènement de sociétés plus résilientes, afin de lutter durablement contre les pandémies, l’insécurité alimentaire et les inégalités économiques croissantes.

Il a par ailleurs été rappelé que cette année marque le 25ème anniversaire de l’adoption la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme – laquelle a marqué un jalon, reconnaissant pour la première fois les droits des défenseurs dans l’exercice de leur travail, qu’ils accomplissent avec persévérance et solidarité, souvent malgré les menaces et les attaques, pour protéger les droits de l’homme et en particulier ceux des personnes vulnérables.

L’attention a en outre été attirée sur l’urgente nécessité de promouvoir la paix, la tolérance, la compréhension mutuelle et la coopération entre tous les individus, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances, et entre toutes les sociétés. Dans ce contexte, a-t-il été affirmé, il est urgent de prendre en compte les spécificités nationales et régionales et les diverses réalités historiques, culturelles et religieuses.

D’aucuns ont rappelé que l’année dernière avait marqué le trentième anniversaire de la Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques. À cet égard, a été soulignée l’importance de respecter et de promouvoir le contenu de cette Déclaration, depuis l’alerte précoce et la prévention jusqu’aux efforts législatifs en vue de lutter contre l’exclusion de personnes appartenant à des minorités. L’accent a été mis sur la nécessité de promouvoir l’égalité des personnes, y compris leur participation égale, notamment à la vie politique.

Une délégation a appelé à une meilleure protection du droit à l’éducation et des libertés académiques, le jugeant essentiel à l’accomplissement des objectifs de développement durable.

La liberté, a-t-il été souligné, inclut la liberté de la presse et celle de vivre selon ses choix personnels.

Une intervenante a fait part des préoccupations de son Gouvernement concernant ce qu’elle a qualifié de normalisation de l’islamophobie sous prétexte de liberté de parole et d’expression. Elle a exhorté la communauté internationale à prendre toutes les mesures pour s’attaquer à ce problème qui sape les droits humains fondamentaux.

Enfin, un groupe de pays a attiré l’attention du Conseil sur les conséquences dévastatrices de la guerre d’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine. Il a été observé que cette agression a exacerbé les défis multiples auxquels le monde est confronté. Des zones civiles ont été touchées et les enfants privés de leur droit à l’éducation, a-t-il notamment été souligné.

**Liste des intervenants : Qatar (au nom d’un groupe de pays), Argentine (au nom d'un groupe de pays), Oman (au nom d’un groupe de pays), Suède (au nom d’un groupe de pays), Azerbaïdjan (au nom d’un groupe de pays), Pakistan (au nom d’un groupe de pays), République islamique d’Iran (au nom d'un groupe de pays), Maroc (au nom d'un groupe de pays), Costa Rica (au nom d'un groupe de pays), République arabe syrienne (au nom d'un groupe de pays), République de Corée (au nom d'un groupe de pays), Chine (au nom d'un groupe de pays), Samoa (au nom d'un groupe de pays), Soudan (au nom d'un groupe de pays), Pérou (au nom d'un groupe de pays), Bolivie (au nom d'un groupe de pays), Ukraine (au nom d'un groupe de pays), Bangladesh (au nom d'un groupe de pays), Inde (au nom d'un groupe de pays), Bangladesh (au nom d'un groupe de pays), Côte d'Ivoire (au nom d’un groupe de pays), États-Unis (au nom d'un groupe de pays), Fédération de Russie (au nom d'un groupe de pays), Arabie saoudite (au nom d'un groupe de pays), Pérou (au nom d'un groupe de pays), Finlande, États-Unis, Chine, Luxembourg, France, Népal, Malaisie, Afrique du Sud, Maldives, Kazakhstan, Géorgie, Gambie, Algérie, Chili, Malawi, Roumanie, Bolivie, Pakistan, Cuba, Ukraine, Inde, Tunisie, Fédération de Russie, Équateur, ONU Femmes, Burkina Faso, Colombie, Venezuela, République-Unie de Tanzanie, Iraq, Arménie.

 

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