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Alors que nous célébrons son soixante-quinzième anniversaire, la Déclaration universelle des droits de l’homme est attaquée de toutes parts, relève le Secrétaire général de l’ONU à l’ouverture de la 52 ème session du Conseil des droits de l’homme

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l’homme a ouvert ce matin, à Genève, les travaux de sa cinquante-deuxième session, qui doit durer jusqu’au 4 avril prochain, en entendant successivement des déclarations de son Président, M. Václav Bálek ; du Président de la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Csaba Kőrösi ; du Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres ; du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Volker Türk ; et du Chef du Département fédéral des Affaires étrangères de la Confédération suisse, M. Ignazio Cassis.

Alors que nous célébrons son soixante-quinzième anniversaire, la Déclaration universelle des droits de l’homme est attaquée de toutes parts, a d’emblée souligné le Secrétaire général de l’ONU. « L'invasion russe de l'Ukraine a déclenché les violations des droits de l'homme les plus massives que nous connaissons aujourd'hui », a-t-il rappelé. Le mépris en public et le dédain en privé dont font aujourd’hui l’objet les droits de l'homme sont un signal d'alarme, a déclaré M. Guterres, avant d’ajouter que « le moment est venu de se tenir du bon côté de l'histoire », de défendre les droits humains de chacun, partout.

« Nous devons revitaliser la Déclaration universelle et assurer sa pleine mise en œuvre pour faire face aux nouveaux défis d'aujourd'hui et de demain », a-t-il déclaré, avant d’indiquer que son Appel à l'action pour les droits de l'homme, lancé il y a trois ans dans cette enceinte du Conseil, est la voie à suivre. Les droits de l'homme ne sont pas un luxe qui peut être laissé de côté jusqu’à ce que nous trouvions une solution aux autres problèmes du monde : ils sont la solution à bon nombre des autres problèmes du monde, a souligné le Secrétaire général.

M. Guterres a indiqué qu’en juillet de cette année, il lancerait avec le Haut-Commissaire aux droits de l’homme un nouvel « Agenda pour la protection ». Cette importante initiative visera à renforcer le soutien de l'ensemble du système des Nations Unies aux États Membres pour protéger les personnes et leurs droits, en temps de paix autant qu'en période de crise et de conflit, a-t-il précisé.

M. Türk a pour sa part rappelé que les droits de l'homme sont « le langage commun de notre humanité partagée ». L'oppression du passé peut revenir, sous divers déguisements, a-t-il mis en garde, évoquant « le vieil autoritarisme, avec ses limites brutales aux libertés au sens large, et la camisole de force étouffante du patriarcat » ainsi que « les guerres d'agression, comme nous l'avons encore vu en Europe avec l'invasion insensée de l'Ukraine par la Fédération de Russie ».

Le Haut-Commissaire a également évoqué la nouvelle intelligence artificielle soulevant des risques inexplorés, ainsi que « le monde en ligne tumultueux où les tromperies virales menacent nos élections, notre santé, notre sécurité, et plus encore ». « Espérons que 2023 sera le moment où nous ferons enfin pencher la balance de l'exploitation de la technologie numérique à des fins de profit et d'oppression, vers un investissement […] dans l'innovation numérique pour relever nos plus grands défis – la pauvreté, le changement climatique et les inégalités », a déclaré M. Türk.

Il est de mon devoir de vous renvoyer la réalité que nous constatons grâce à nos observations soigneuses et méthodiques et de travailler avec vous pour contribuer à une amélioration, a déclaré le Haut-Commissaire à l’intention des États. « Et je me dois de dénoncer les tendances préjudiciables aux droits de l'homme », a-t-il ajouté.

M. Cassis a pour sa part déploré que « depuis 368 jours maintenant, les forces armées russes violent de manière flagrante la Charte de l'ONU ». « Les rapports d’enquête », a-t-il constaté à cet égard, relèvent « des massacres de civils, des violences sexuelles, des camps de détention et de torture, la déportation d'enfants et d'adolescents, et la répression et emprisonnement des opposants ». « L’Ukraine est en première ligne aujourd’hui, mais je n’oublie pas tous les drames humains dont ce Conseil est saisi », a ajouté M. Cassis. « Nous constatons toujours un écart entre les engagements des États et la réalité », a-t-il regretté, estimant que le Conseil jouait un rôle capital pour « aborder ici et maintenant les sujets désagréables ».

M. Kőrösi a quant à lui fait observer que le monde se trouvait en plein désarroi et était touché par toutes sortes de crises qui s’entremêlent. Déplorant la crise de confiance dans le multilatéralisme, il a souligné que le Conseil se trouve à la croisée des chemins et a plaidé en faveur de la recherche du consensus pour gérer ces crises qui s’entremêlent. Les solutions qui ne respectent pas les droits de l’homme ne sont pas des solutions, a-t-il déclaré. La transformation urgente nécessaire pour nos sociétés doit être fondée sur les droits humains, faute de quoi il n’y aura pas de transformation, a-t-il conclu.

Dans sa déclaration d’ouverture de la session, le Président du Conseil a rappelé qu’une atmosphère constructive et un esprit de coopération étaient essentiels au bon fonctionnement des travaux du Conseil.

En début de séance, sur demande de M. Muhammadou M.O. Kah, Représentant permanent de la République de Gambie auprès des Nations Unies à Genève et Vice-Président du Conseil, le Conseil a observé une minute de silence à la mémoire des victimes du tremblement de terre survenu en Türkiye et en Syrie.

 

Le Conseil poursuit ses travaux ce matin en entamant son débat de haut niveau.

 

Aperçu des déclarations

M. VACLAV BALEK, Président du Conseil des droits de l’homme, s’est dit honoré d’ouvrir cette cinquante-deuxième session du Conseil. Il a rappelé qu’une atmosphère constructive et un esprit de coopération sont essentiels au bon fonctionnement des travaux du Conseil. Il a en outre fait savoir que le Conseil accueillait chaleureusement durant cette session la présence de quatorze représentants gouvernementaux dont la participation a été rendue possible grâce à la générosité du Fonds d'affectation spéciale pour l'assistance technique à l’appui de la participation des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement aux travaux du Conseil. Il a en outre salué la participation de délégations en ligne, rendue possible grâce à l’utilisation de technologies modernes.

M. CSABA KOROSI, Président de la 77ème session de l'Assemblée générale, a fait observer que le monde se trouvait en plein désarroi et était touché par toutes sortes de crises qui s’entremêlent. Outre la crise de l’anthropocène, le monde est encore loin d’avoir récupéré de la pandémie de COVID-19, sans parler de la situation des femmes, tandis que nombre de pays sont toujours accablés par la dette publique et que l’objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030 - visant à créer un monde sûr - est encore loin d’être atteint ; à quoi s’ajoute l’agression menée par un membre du Conseil de sécurité contre un pays voisin.

Déplorant la crise de confiance dans le multilatéralisme, il a souligné que le Conseil se trouve à la croisée des chemins : va-t-on trouver un consensus pour modifier la façon de faire et de gérer ces crises qui s’entremêlent, a-t-il interrogé, plaidant pour une transformation et un changement d’approche dans la gestion des crises qui s'entremêlent. Les solutions qui ne respectent pas les droits de l’homme ne sont pas des solutions, a souligné M. Kőrösi.

« Je vous demande de continuer à défendre les droits de ceux qui sont marginalisés et en situation de vulnérabilité » et de faire en sorte que les femmes soient pleinement égales et impliquées dans les décisions prises sur le plan politique, a indiqué le Président de l’Assemblée générale. La transformation urgente nécessaire pour nos sociétés doit être fondée sur les droits humains, faute de quoi il n’y aura pas de transformation, a conclu M. Kőrösi.

« Alors que nous célébrons son soixante-quinzième anniversaire, la Déclaration universelle [des droits de l’homme] est attaquée de toutes parts », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, M. ANTONIO GUTERRES. « L'invasion russe de l'Ukraine a déclenché les violations des droits de l'homme les plus massives que nous connaissons aujourd'hui », a-t-il souligné. Elle a déclenché la mort, la destruction et des déplacements à grande échelle, a-t-il rappelé, ajoutant que les attaques contre les civils et les infrastructures civiles ont causé de nombreuses victimes et de terribles souffrances. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a documenté des dizaines de cas de violences sexuelles liées aux conflits contre des hommes, des femmes et des filles, a-t-il poursuivi. De graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme à l’encontre des prisonniers de guerre – et des centaines de cas de disparitions forcées et de détentions arbitraires de civils – ont également été documentées, a-t-il indiqué.

Malheureusement, a déploré le Secrétaire général, la Déclaration universelle des droits de l'homme – qui devrait être notre modèle commun – fait trop souvent l'objet d'abus ; elle est exploitée à des fins politiques et est ignorée, souvent par les mêmes personnes.

Le mépris en public et le dédain en privé dont font aujourd’hui l’objet les droits de l'homme sont un signal d'alarme, a poursuivi M. Guterres, avant d’ajouter que « le moment est venu de se tenir du bon côté de l'histoire », de défendre les droits humains de chacun, partout. « Nous devons revitaliser la Déclaration universelle et assurer sa pleine mise en œuvre pour faire face aux nouveaux défis d'aujourd'hui et de demain », a-t-il déclaré, avant d’indiquer que son Appel à l'action pour les droits de l'homme, lancé il y a trois ans dans cette salle, est la voie à suivre. Les droits de l'homme ne sont pas un luxe qui peut être laissé de côté jusqu’à ce que nous trouvions une solution aux autres problèmes du monde : ils sont la solution à bon nombre des autres problèmes du monde, a souligné le Secrétaire général.

En 1900, environ 80 % des personnes dans le monde vivaient dans la pauvreté, a rappelé M. Guterres, avant de faire observer qu’en 2015, ce chiffre était tombé à moins de 10% ; il a ajouté que l’espérance de vie moyenne était, elle, passée de 32 ans à 70 ans, alors que le taux d’analphabétisme était passé de 70% à moins de 20%. « Au lieu de poursuivre cette progression, nous avons fait marche arrière », a fait observer le Secrétaire général, relevant que « l'extrême pauvreté et la faim augmentent pour la première fois depuis des décennies ». Près de la moitié de la population mondiale, soit 3,5 milliards de personnes, vit dans des points chauds climatiques, a-t-il ajouté. Un nombre record de cent millions de personnes ont été forcées de fuir à cause de la violence, des conflits et des violations des droits humains, a-t-il également souligné.

Pas plus tard qu'hier, a par ailleurs rappelé le Secrétaire général, un autre horrible naufrage en Méditerranée a coûté la vie à des dizaines de personnes à la recherche d'un avenir meilleur pour elles-mêmes et leurs enfants. Les droits des réfugiés et des migrants sont des droits humains ; ils doivent être respectés sans discrimination, a rappelé M. Guterres. « Nous avons besoin d'itinéraires sûrs, ordonnés et légaux pour les migrants et les réfugiés », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que « nous devons faire tout notre possible pour éviter les pertes de vie en assurant la recherche, le sauvetage et les soins médicaux - en tant qu'impératif humanitaire et en tant qu'obligation morale et légale ».

Chaque jour apporte de nouvelles preuves de violations des droits humains – des exécutions sommaires et de la torture aux disparitions forcées et aux violences sexuelles, a poursuivi M. Guterres. A travers le monde, l'antisémitisme, le sectarisme antimusulman, la persécution des chrétiens, le racisme et l'idéologie suprémaciste blanche sont en marche. Les minorités religieuses, linguistiques et ethniques, LGBTQI+ et d'autres communautés minoritaires sont la cible de harcèlement et de haine. Les droits sexuels et reproductifs des femmes sont bafoués ; la discrimination et la violence fondées sur le sexe sont endémiques. La liberté d'expression est en chute libre. Le nombre de travailleurs des médias tués dans le monde l'année dernière a augmenté de 50 %. Des inégalités de toutes sortes divisent de plus en plus profondément les sociétés. « La cohésion sociale et la confiance s'épuisent à travers le fossé béant entre les nantis et les démunis », a souligné le Secrétaire général.

À moins que l'humanité ne mette fin à sa dépendance aux combustibles fossiles maintenant, des points de basculement climatiques critiques écraseront les droits de l'homme des générations à venir, a averti M. Guterrres. L’utilisation à mauvais escient de nouvelles technologies pourrait menacer les droits de l’homme à une échelle que nous ne pouvons même pas imaginer et les générations futures pourraient hériter d'un monde sans aucune protection contre la mésinformation, la désinformation et les mensonges, a-t-il ajouté.

Ce Conseil [des droits de l’homme] et ses différents mécanismes, y compris l’Examen périodique universel, les procédures spéciales et les organes de suivi des traités, ainsi que le Haut-Commissariat [aux droits de l’homme], sont essentiels pour créer une dynamique de progrès, a souligné le Secrétaire général. « Vos missions d’établissement des faits, vos commissions d’enquête et vos experts indépendants sont essentiels aux principes de justice et de responsabilité », a-t-il déclaré.

La Cour internationale de Justice occupe un rôle unique en matière de justice et de responsabilité internationales, a ajouté M. Guterres ; elle incarne la vocation de placer les auteurs des crimes les plus graves face à leurs responsabilités, a-t-il rappelé, avant de se réjouir des progrès accomplis afin que les violations des droits humains soient poursuivies aux niveaux national et régional – y compris les violations commises par le secteur privé. Les actions en justice à l’encontre des entreprises qui détruisent le climat constituent une avancée importante, a-t-il souligné. « Les producteurs de combustibles fossiles et leurs financiers doivent comprendre une vérité élémentaire : la poursuite de méga-profits, alors que tant de personnes perdent leur vie et leurs droits, aujourd’hui et à l’avenir, est totalement inacceptable », a affirmé M. Guterres.

« Alors que nous célébrons l’impact de la Déclaration universelle des droits de l’homme, notre pire ennemi est la complaisance », a déclaré le Secrétaire général. « Nous devons continuer à faire des droits humains une réalité dans la vie des populations du monde entier », a-t-il affirmé. « Nous devons protéger et promouvoir le consensus mondial autour de la Déclaration universelle et entrer dans une nouvelle ère des droits de l'homme pour tous ». Cela nécessite à la fois une focalisation sur les droits que nous avons déjà reconnus et un bond en avant vers une nouvelle génération de droits, a-t-il indiqué, renvoyant à son rapport intitulé « Notre programme commun », qui présente une vision de l'avenir centrée sur les personnes et leurs droits, ainsi qu’à son Appel à l'action pour les droits de l'homme, qui définit sept domaines nécessitant une attention urgente.

M. Guterres a indiqué qu’en juillet de cette année, il lancerait avec le Haut-Commissaire aux droits de l’homme un nouvel « Agenda pour la protection ». Cette importante initiative visera à renforcer le soutien de l'ensemble du système des Nations Unies aux États Membres pour protéger les personnes et leurs droits, en temps de paix autant qu'en période de crise et de conflit, a-t-il précisé.

La société civile, les défenseurs des droits humains, les personnes en situation de handicap, les femmes, les filles et les jeunes du monde entier sont déjà dans la rue, et exigent la protection de tous les droits humains, pour toutes et pour tous. « Je suis à leurs côtés. Nous devons tous être à leurs côtés », a conclu le Secrétaire général.

M. VOLKER TÜRK, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a d’abord rappelé que les droits de l'homme sont « le langage commun de notre humanité partagée » et que nous disposons aujourd’hui, à cet égard, d’un système fondé sur des traités et de toute une architecture institutionnelle pour la promotion et la protection des droits de l'homme, y compris le Conseil et ses procédures innovantes d'examen périodique universel et de procédures spéciales. En même temps, nous assistons à la montée « d'autres mouvements innovants favorables aux principes des humains », a poursuivi M. Türk. Parmi eux, les mouvements pour les droits des peuples autochtones, Black Lives Matter, #MeToo, a-t-il indiqué. Les jeunes, en particulier, s'expriment systématiquement dans le langage des droits de l'homme lorsqu'ils font part de leurs préoccupations, a fait remarquer le Haut-Commissaire.

Les droits de l'homme sont donc « une force avec laquelle il faut compter, non pas parce qu'ils servent les intérêts des puissants, mais parce qu'ils ont captivé l'imagination des plus humbles », a poursuivi M. Türk. Pourtant, comme nous le savons trop bien aujourd'hui, l'oppression du passé peut revenir, sous divers déguisements, a-t-il mis en garde, évoquant « le vieil autoritarisme, avec ses limites brutales aux libertés au sens large, et la camisole de force étouffante du patriarcat » ainsi que « les guerres d'agression, comme nous l'avons encore vu en Europe avec l'invasion insensée de l'Ukraine par la Fédération de Russie, alors que nous pensions que cette époque était révolue. »

Le Haut-Commissaire a également évoqué « la nouvelle intelligence artificielle souple, brouillant les faits et la fiction et soulevant des risques inexplorés », ainsi que « le monde en ligne tumultueux où les tromperies virales menacent nos élections, notre santé, notre sécurité, et plus encore ». « Espérons que 2023 sera le moment où nous ferons enfin pencher la balance de l'exploitation de la technologie numérique à des fins de profit et d'oppression, vers un investissement […] dans l'innovation numérique pour relever nos plus grands défis – la pauvreté, le changement climatique et les inégalités », a déclaré M. Türk.

Les institutions onusiennes, qui existent pour faire progresser tous les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, sur un pied d'égalité – ainsi que le droit au développement et le droit à un environnement propre, sain et durable – sont dans une position unique pour reconstruire le respect partagé de la dignité de chacun, a ajouté M. Türk.

M. Türk a ensuite souligné l’importance de la confiance, en particulier la confiance entre les États : qu'ils agissent dans le respect du droit international et des accords qu'ils ont eux-mêmes élaborés, et qu'ils travaillent ensemble pour faire avancer le bien commun, a-t-il indiqué, plaidant pour que les droits de l'homme soient utilisés « non pas comme une arme dans le contexte d'un conflit géopolitique […] mais comme […] une solution pour nous aider à sortir des maux qui détruisent notre monde ». Le Haut-Commissaire a notamment demandé aux États de « raviver l'esprit d'universalité qui est le fondement de notre travail, et de veiller à ce que les discussions importantes sur les situations préoccupantes auxquelles aucun pays n'échappe, ainsi que sur le racisme et le droit au développement, progressent, dans l'intérêt de tous ».

Il est de mon devoir de vous renvoyer la réalité que nous constatons grâce à nos observations soigneuses et méthodiques et de travailler avec vous pour contribuer à une amélioration, a déclaré le Haut-Commissaire à l’intention des États. « Et je me dois de dénoncer les tendances préjudiciables aux droits de l'homme », a-t-il ajouté. Soulignant l’importance de s'engager dans un dialogue sincère, de « rechercher des dénominateurs communs, même au milieu de profonds désaccords », M. Türk a assuré qu’il ferait tout son possible pour répondre aux demandes de coopération, de bons offices et de conseils des États.

M. IGNAZIO CASSIS, Chef du Département fédéral des affaires étrangères de la Confédération suisse, a déploré que « depuis 368 jours maintenant, les forces armées russes violent de manière flagrante la Charte de l'ONU ». « Les rapports d’enquête », a-t-il constaté à cet égard, relèvent « des massacres de civils, des violences sexuelles, des camps de détention et de torture, la déportation d'enfants et d'adolescents, et la répression et emprisonnement des opposants ».

M. Cassis a rappelé qu’en 1948, en adoptant la Déclaration universelle des droits de l’homme, « les États fondateurs de l'ONU se sont engagés ensemble à protéger l'individu contre l'arbitraire ». Malheureusement, depuis 1948, des millions de femmes, d’hommes et d’enfants sont encore privés de leurs droits individuels absolus, et nombre de personnes sont encore contraintes de fuir en raison de leur genre, de leur identité ou de leur religions. « L’Ukraine est en première ligne aujourd’hui, mais je n’oublie pas tous les drames humains dont ce Conseil est saisi », a assuré M. Cassis.

Certes, au cours des soixante-quinze dernières années, a poursuivi M. Cassis, des progrès importants ont été réalisés en matière de droits de l'homme, et de plus en plus d'États ratifient les conventions pour « protéger leurs citoyens contre la loi du plus fort ». L'un des plus grands progrès est (…) la création des différents tribunaux spéciaux, sans oublier la Cour pénale internationale, a relevé le Chef du Département fédéral des affaires étrangères. « Cependant, nous constatons toujours un écart entre les engagements des États et la réalité », a-t-il regretté, estimant que le Conseil jouait un rôle capital pour « aborder ici et maintenant les sujets désagréables ».

« L’agression militaire russe en Ukraine montre qu’en matière de droits de l’homme nous faisons souvent un pas en avant, puis deux pas en arrière. Mais cela ne signifie pas qu'il faille baisser les bras », a ajouté M. Cassis, estimant qu’il fallait « nommer les choses telles qu'elles sont » et documenter les violations des droits de l'homme dans le monde entier. Il faut « utiliser la meilleure arme : le dialogue », a-t-il conclu, indiquant que la Suisse était prête à chercher et trouver des solutions au sein du Conseil.

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.

Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.

 

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