Aller au contenu principal

La situation en Ukraine reste au cœur des débats au Conseil des droits de l’homme alors que ce dernier poursuit son segment de haut niveau

Compte rendu de séance

 

Le Conseil des droits de l’homme a poursuivi, cet après-midi, son débat de haut niveau en entendant les déclarations de plus d’une vingtaine de hauts dignitaires. Comme c’est le cas depuis l’ouverture de cette quarante neuvième session du Conseil, la situation actuelle en Ukraine a continué de retenir particulièrement l’attention des intervenants.

Alors que « des informations sur les violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international commises par la Fédération de Russie s'accumulent d'heure en heure (…), nous devons envoyer un message résolu et uni pour que le président Poutine mette fin sans condition à cette attaque non provoquée et retire immédiatement les forces russes d'Ukraine », a déclaré le Secrétaire d’État des États-Unis, M. Anthony Blinken. Il a rappelé l'obligation de la Fédération de Russie, « même lors de son invasion illégale », de respecter le droit humanitaire international, y compris en ce qui concerne la protection des civils dans le conflit.

Le Président du Comité international de la Croix-Rouge a insisté sur l’importance, pendant un conflit, de faire en sorte que les infrastructures civiles essentielles soient activement protégées et non attaquées. Il convient en particulier d'éviter l'utilisation d'armes explosives lourdes dans les zones densément peuplées, l'utilisation d'armes aussi puissantes en milieu urbain comportant en effet une forte probabilité d'effets indiscriminés, a mis en garde M. Maurer. Il a en outre souligné que le CICR, en tant qu'intermédiaire neutre, est prêt à faciliter les contacts entre belligérants pour répondre aux besoins humanitaires les plus pressants.

Un risque de déstabilisation dans les Balkans a par ailleurs été évoqué cet après-midi, tandis que plusieurs intervenants ont plaidé pour la recherche d’une résolution pacifique de la crise actuelle en Ukraine, par la diplomatie.

D’autres situations de droits de l’homme jugées préoccupantes ont été mentionnées cet après-midi et de nombreux intervenants ont attiré l’attention sur les conséquences de la crise sanitaire liée à la COVID-19 et sur les mesures qu’ils ont prises pour y faire face.

Ont fait des déclarations des hauts dignitaires des pays suivants : Bosnie-Herzégovine, Guinée équatoriale, Italie, États-Unis, Pays-Bas, Malaisie, Libye, Chili, Gabon, Équateur, Nicaragua, Bangladesh, Indonésie, Bénin, Cameroun, Slovénie, Inde, Saint-Siège, Mexique, Iraq, Monaco et Égypte. Le Président du Comité international de la Croix-Rouge et la Directrice générale de l’Organisation internationale de droit du développement ont également fait des déclarations.

 

Le débat de haut niveau doit se poursuivre demain matin, à partir de 10 heures.

 

Suite du débat de haut niveau

MME BISERA TURKOVIC, Vice-Présidente du Conseil des Ministres et Ministre des affaires étrangères de la Bosnie-Herzégovine, a rappelé qu’immédiatement après la proclamation de l’indépendance de son pays, il y a trente ans, l’agression contre Sarajevo commençait et que quelque 11 000 personnes avaient été tuées, dont plus de mille enfants, et 50 000 blessées, pendant le siège de Sarajevo, en plein cœur de l’Europe. « Plus jamais », a-t-on alors dit après la fin de la guerre ; mais l’histoire apprend que l’on n’apprend jamais rien et voilà où nous en sommes aujourd’hui : la guerre en plein cœur de l’Europe, a déploré Mme Turkovic.

En tant que pays multiculturel et multireligieux, la Bosnie-Herzégovine s’engage à lutter contre toutes les formes d’intolérance et est attachée au respect de ses obligations internationales en matière de droits de l’homme, a poursuivi la Ministre. Mais la réalité est que malgré cette détermination, il nous manque encore 7000 personnes portées disparues du fait de la guerre, a-t-elle regretté, déplorant que les mères de Srebrenica meurent sans avoir pu identifier les restes de leurs proches tués pendant le génocide, il y a vingt-sept ans.

Aujourd’hui, a poursuivi Mme Turkovic, la guerre en Ukraine augmente la peur d’une tendance néfaste dans les Balkans occidentaux, en particulier en Bosnie-Herzégovine. La Ministre a évoqué le risque d’une interventions extérieure dans son propre pays pour créer de l’instabilité en Europe, « sachant que la Fédération de Russie est opposée aux progrès de la Bosnie-Herzégovine vers l’OTAN et l’Union européenne ».

M. ALFONSO NSUE MOKUY, Troisième Vice-Premier Ministre du Gouvernement de Guinée équatoriale, a fait part de l’engagement de son Gouvernement à poursuivre ses efforts pour élever les normes nationales en matière de promotion et de protection des droits de l’homme. Il a expliqué que la révision du Code pénal de son pays prévoyait l’abolition de la peine de mort, et qu’une attention particulière était portée à la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants. Il a en outre signalé le fort engagement de son Gouvernement en faveur de l’adoption de mesures économiques visant à renforcer le système de protection sociale et de soutien aux PME pendant la crise sanitaire liée à la COVID-19.

Nous n’ignorons pas la crise profonde à laquelle le monde est confronté – et plus particulièrement les zones touchées par les conflits armés et les attaques contre les populations civiles, a poursuivi M. Mokuy, appelant les États Membres à interdire la vente d’armes aux mercenaires et autres entités qui violent les droits de l’homme. Il a conclu son propos en rappelant la catastrophe naturelle survenue le 7 mars 2021 dans son pays, qui a provoqué des centaines de morts et d’importants dégâts matériels ; il a tenu à remercier les pays qui ont offert leur assistance au Plan de réponse du Gouvernement équato-guinéen.

M. BENEDETTO DELLA VEDOVA, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération internationale de l’Italie, a indiqué que son pays était choqué par ce qui se passe ces derniers jours sur le sol européen. Il a condamné l’offensive militaire russe contre l’Ukraine, qui constitue une violation flagrante du droit international et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et a souligné que c’est la raison pour laquelle l’Italie, sous sa présidence du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, a apporté son soutien à la décision – adoptée à une écrasante majorité – de suspendre la Fédération de Russie du Conseil de l’Europe.

Tout cela affecte des zones civiles densément peuplée et des civils innocents et sans défense, a poursuivi le Sous-Secrétaire d’֤État, soulignant que l’impact sur les droits de l’homme sera catastrophique. L’Italie se tient aux côtés du peuple ukrainien et appelle la Fédération de Russie à pleinement respecter le droit international humanitaire et à cesser immédiatement ses actions militaires. Le Sous-secrétaire d’État a ensuite indiqué qu’en tant qu’État observateur au Conseil, l’Italie continuera d’œuvrer pour faire avancer le respect des droits de l’homme et fera campagne avec détermination contre la peine de mort. Elle continuera en outre de défendre l’égalité entre les sexes et de lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence fondées sur le genre. Le Sous-Secrétaire d’État a par ailleurs fait part des profondes préoccupations de son pays à l’égard des situations de droits de l’homme dans de nombreuses régions du monde, évoquant plus particulièrement les situations de l’Afghanistan, du Myanmar, de la Syrie, du Yémen, de la Libye, du Bélarus, ou encore du Nicaragua.

M. ANTONY J. BLINKEN, Secrétaire d’État des États-Unis, a déclaré que les informations sur les violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international commises par la [Fédération de] Russie s'accumulaient d'heure en heure. « Les frappes russes touchent des écoles, des hôpitaux et des bâtiments résidentiels. Elles détruisent des infrastructures essentielles, qui fournissent de l'eau potable à des millions de personnes en Ukraine, du gaz pour les empêcher de mourir de froid, et de l'électricité. (…) Et les victimes continuent de s'accumuler, y compris les nombreux civils tués et blessés dans les tirs de roquettes monstrueux qui ont touché un complexe d'appartements à Kharkiv, hier », a indiqué le Secrétaire d’État.

« Nous devons envoyer un message résolu et uni pour que le Président Poutine mette fin sans condition à cette attaque non provoquée et retire immédiatement les forces russes d'Ukraine. Nous devons condamner la tentative de la [Fédération de] Russie de renverser un gouvernement démocratiquement élu (…) Et nous devons prendre des mesures pour que les responsables répondent de leurs actes », a demandé M. Blinken. Il a rappelé l'obligation de la Fédération de Russie, même dans le cadre de cette invasion illégale, de respecter le droit humanitaire international, y compris en ce qui concerne la protection des civils dans le conflit.

D’autre part, M. Blinken a demandé les membres du Conseil cessent d’utiliser un langage laissant entendre que toutes les parties portent une responsabilité égale pour l'attaque non provoquée d'une partie ; il s’est également insurgé contre ceux qui argumentent, de manière erronée, que dénoncer des violations des droits de l'homme revient à « politiser » la situation. Nous devons rejeter la tentative russe de justifier cette attaque par la défense des droits de l’homme, a insisté M. Blinken. Il faut faire pression sur le Kremlin pour qu'il respecte les droits de l'homme de tous les Russes, y compris le droit des citoyens d'exprimer pacifiquement leur désaccord et celui des journalistes de rapporter l'information et de fournir des informations aux familles des soldats russes, qui méritent de connaître le sort de leurs proches, a ajouté le Secrétaire d’État.

Alors même que nous nous concentrons sur la crise en Ukraine, ce n’est pas le seul endroit du monde qui mérite de retenir l’attention du Conseil, a poursuivi M. Blinken, avant de souligner qu’au Bélarus, le « régime de Loukachenko » réprime brutalement la société civile et le mouvement pro-démocratique. En Chine, a également déclaré M. Blinken, « le Gouvernement continue de commettre un génocide et des crimes contre l'humanité au Xinjiang contre les Ouïghours majoritairement musulmans et d’autres groupes minoritaires », le Secrétaire d’État a exhorté la Haute-Commissaire aux droits de l’homme à publier sans délai son rapport sur la situation dans cette région.

Le Secrétaire d’État a également demandé de « redoubler d'efforts pour faire face à la crise humanitaire croissante en Afghanistan et faire pression sur les Taliban pour qu'ils respectent les droits de tous les Afghans ». Il a évoqué d’autres crises des droits de l'homme – « en Birmanie, à Cuba, en République populaire démocratique de Corée, en Iran, au Nicaragua, au Soudan du Sud, en Syrie, en Venezuela et au Yémen, entre autres » – qui, selon lui, « exigent l'attention continue du Conseil ». « Dans chacun de ces pays, nous devons non seulement dénoncer les abus, mais aussi travailler pour les faire cesser et tenir les auteurs responsables », a déclaré le Secrétaire d’État.

En septembre dernier, a fait savoir M. Blinken, les États-Unis ont lancé une invitation officielle et permanente à tous les experts des Nations Unies qui font des rapports et donnent des conseils sur des questions thématiques relatives aux droits de l'homme. Ces derniers jours, a-t-il conclu, « des gens de tous les continents sont allés manifester contre l'invasion de la Fédération de Russie et pour les droits des Ukrainiens. Ils ont compris que si nous permettons que les règles de l'ordre international soient piétinées de manière flagrante où que ce soit, nous les affaiblissons partout. »

M. WOPKE B.HOEKSTRA, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a rappelé que depuis des décennies, la communauté internationale travaillait à renforcer l’ordre fondé sur des règles, chacun étant convaincu de ne pas vouloir vivre dans un monde où la force l'emporte. Les pires violations des droits humains surviennent pendant les conflits, a-t-il également rappelé, soulignant que nous devons tout mettre en œuvre pour protéger ce que nous avons bâti ensemble au cours des 75 dernières années. Le Ministre néerlandais a rappelé la nécessité et le devoir de la communauté internationale de protéger les cadres juridiques qui visent à assurer la paix et la justice. A cet égard, les Pays-Bas condamnent l’attaque russe contre l’Ukraine, qui constitue une attaque contre la Charte des Nations Unies, et rappellent que les attaques aveugles parmi les civils représentent des crimes de guerres, dont les auteurs doivent répondre de leurs actes. La Cour pénale internationale a indiqué qu’elle allait enquêter sur tous les crimes de guerre commis en Ukraine depuis le 20 février dernier, a rappelé le Ministre. Il a indiqué que les Pays-Bas appuient pleinement l’établissement d’une commission d’enquête de l’ONU chargée d’assurer une surveillance indépendante et impartiale et entendent fournir un appui d’un million d’euros à la création d’un mécanisme de recueil de preuves aux fins de la reddition de comptes. Être membre du conseil des droits de l’homme s’accompagne de responsabilités et l’une d’elles est de veiller à ce que la justice et la reddition des comptes ne soient pas juste des paroles, a conclu le Ministre néerlandais.

M. SAIFUDDIN ABDULLAH, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a estimé que l’on était encore loin d’avoir vaincu la pandémie de COVID-19 alors que nous entrons dans la troisième année de ce virus. Le virus et ses variants se propagent en outre plus rapidement et plus largement que le rythme de distribution des vaccins dans le monde, a-t-il ajouté. Pour aider les personnes et les entreprises touchées par la pandémie, la Malaisie, dans le cadre du plan de relance national, a alloué une aide d'une valeur totale de 127 milliards de dollars américains. De plus, le pays a fait un don de près de 900 000 doses de vaccin et de 23 millions d'unités d’équipement, notamment des masques et gants médicaux, aux pays dans le besoin. Le Ministre a par ailleurs rappelé que son pays avait coparrainé, en octobre dernier, la résolution novatrice reconnaissant que la jouissance d’un environnement propre, sain et durable est un droit de l'homme.

Le Ministre malaisien a ensuite appelé les parties au conflit en Ukraine à assurer la désescalade des tensions. Il a rappelé que son pays était particulièrement touché par cette question depuis l’abattage du vol MH17 en 2014 au-dessus de l'Ukraine. Nous ne voulons pas de victimes supplémentaires, a déclaré le Ministre, appelant toutes les parties à respecter les droits humains et à déployer tous leurs efforts pour trouver une solution pacifique. Il a ensuite attiré l’attention sur plusieurs défis humanitaires persistants, évoquant notamment les aspirations des Palestiniens à un État de Palestine libre et indépendant et la situation difficile des réfugiés rohingya. M. Abdullah a conclu en remerciant la communauté internationale pour avoir soutenu la candidature de la Malaisie afin qu’elle soit membre du Conseil des droits de l'homme pour la période 2022-2024.

MME NAJLA MOHMAD, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Gouvernement d’unité nationale de la Libye, a déclaré que notre monde se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins. L’attaque contre la souveraineté ukrainienne nous alerte tous sur l'importance du respect de la souveraineté, de l'indépendance et de la souveraineté des États et de la prévention de l'utilisation de la force pour régler les différends, a-t-elle dit. Elle a ajouté que la Libye aussi souffre encore des contrecoups de la guerre par procuration, et même si elle a pu, par le dialogue et avec le soutien des Nations unies et des pays amis, sortir de la guerre pour aller vers la paix, elle est encore à une étape « sensible » de son histoire. La Libye cherche à atteindre la stabilité et à jeter les bases de la démocratie et de l'état de droit, après la conclusion de l'accord de Genève, au début de l'année dernière, qui a mis fin au conflit armé et ouvert la voie à la formation d'un gouvernement d'unité nationale qui fonctionne, a rappelé la Ministre. Cependant, a-t-elle reconnu, ce dernier n’a pu organiser les élections (présidentielles et parlementaires) qui devaient avoir lieu le 24 décembre de l'année dernière, pour des raisons logistiques et législatives. En dépit de cela, le Gouvernement d’unité nationale, avec une large participation des différentes composantes de l'éventail politique libyen, s'emploie à créer le climat propice à la tenue desdites élections dans les meilleurs délais, a assuré la Ministre.

La Ministre libyenne a indiqué que le Gouvernement est attelé à d’autres tâches, notamment afin de promouvoir les droits de l'homme et de garantir que les citoyens jouissent de leurs droits fondamentaux sans discrimination. Il s’active par exemple au retour des personnes déplacées et a préparé une loi visant à criminaliser le discours de haine, a-t-elle précisé. Le Gouvernement a en outre coopéré avec le pouvoir judiciaire afin d'accélérer le rythme des enquêtes, en particulier pour les violations qui ont touché des civils. Il coopère pleinement à cet égard avec la Mission internationale indépendante d'établissement des faits mise en place par ce Conseil. S’agissant de la question migratoire, la Ministre a rappelé qu’en raison de sa situation, la Libye est un point de transit majeur ; elle a souligné que cette question fait peser des charges supplémentaires sur son pays et ses ressources nationales. De ce fait, la Libye ne peut faire face seule à ce phénomène mondial, a insisté la Ministre, appelant à un effort international pour l’aider.

MME CAROLINA VALDIVIA, Ministre des affaires étrangères par intérim du Chili, a condamné l'agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine et la violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de ce dernier pays, avant d’appeler au dialogue pour trouver une solution pacifique au conflit, comme le prévoit l'article 2 de la Charte des Nations unies. La Fédération de Russie et l'Ukraine sont toutes deux membres du Conseil des droits de l'homme et, à ce titre, elles se sont engagées à respecter les normes les plus élevées en matière de protection des droits de l'homme, a rappelé Mme Valdivia.

Pour le Chili, a poursuivi la Ministre par intérim, le Conseil des droits de l'homme est le principal forum de coopération, de dialogue et de consensus sur les droits de l'homme au sein des Nations Unies. Le Chili préconise le renforcement des mécanismes multilatéraux de promotion et de protection des droits de l'homme, tant universels que régionaux.

L’égalité entre les sexes étant une priorité pour le Chili au sein du Conseil, Mme Valdivia a informé les membres du Conseil que le Chili avait finalement ratifié en mars 2020 le Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Par ailleurs, depuis 2009, le Chili a adressé une invitation ouverte et permanente aux procédures spéciales du Conseil, a-t-elle rappelé. Mme Valdivia a en outre indiqué que le Chili avait présenté sa candidature pour être membre du Conseil des droits de l'homme pour la période 2023-2025.

MME ERLYNE ANTONELA NDEMBET DAMAS, Ministre de la justice du Gabon, a indiqué que son pays n’avait ménagé aucun effort pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et avait adopté une stratégie nationale de vaccination qui a permis de réduire considérablement la propagation du virus. Sur le plan international, la Ministre a notamment indiqué que son pays avait récemment présenté des rapports devant le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et devant le Comité des disparitions forcées et qu’il allait également se présenter devant l’Examen périodique universel.

La Ministre a ensuite détaillé les nombreuses mesures prises par son Gouvernement en faveur des droits de l’homme, du renforcement de la politique publique de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes. Enfin, la Ministre gabonaise de la justice a en outre rappelé que son pays avait entamé sa deuxième année comme membre du Conseil des droits de l’homme ; elle a indiqué que le Gabon soutenait l’élaboration d’outils en vue de renforcer le travail du Conseil.

M. JUAN CARLOS HOLGUÍN, Ministre des affaires étrangères et de la mobilité humaine de l’Équateur, a souligné que son pays, qui est très attaché à la promotion et à la protection de tous les droits de l'homme, était partie à tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme. L’Équateur a par ailleurs réussi sa politique de santé et de lutte contre la pandémie de COVID-19, a-t-il ajouté ; à ce jour, plus de 83% de la population équatorienne est vaccinée, y compris les peuples autochtones qui vivent à l’écart de la modernité.

Très actif également dans la lutte contre les discriminations, le Gouvernement équatorien a multiplié par quatre son budget consacré à la prévention des violences et discriminations faites aux femmes, a poursuivi le Ministre. L’Équateur va par ailleurs continuer de travailler à l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant sur les entreprises transnationales et les droits de l'homme, en tant que pays présidant le Groupe de travail dédié à cette question, a-t-il fait savoir.

MME WENDY CAROLINA MORALES URBINA, Procureure générale du Nicaragua, a critiqué les « mises à jour » établies pour le Conseil des droits de l’homme concernant la situation des droits de l’homme dans le monde, estimant qu’elles ne reflètent que les intérêts des grands pays colonialistes et qu’elles constituent des ingérences dans les affaires intérieures des États. « Il est facile de poser des jugements de valeur, plus difficile d’assurer la mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels », a dit la Procureure générale, avant d’assurer que son pays avait enregistré de nombreux succès dans ce dernier domaine, s’agissant notamment de la lutte contre la pauvreté. « Il ne saurait y avoir de droits humains sans une démocratisation de la richesse », à laquelle le Gouvernement nicaraguayen est attaché, a-t-elle ajouté.

La Procureure générale du Nicaragua a assuré que les mesures coercitives unilatérales et illégales visant son pays ne le décourageraient pas d’œuvrer pour atteindre les niveaux les plus élevés de démocratie. Elle a demandé que l’hostilité envers son peuple cesse.

M. A. K. ABDUL MOMEN, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a rappelé que son pays était né d’une longue lutte contre l’injustice, la discrimination et l’oppression. Le Bangladesh est attaché aux notions de droits de l’homme et de libertés fondamentales ; sa démocratie a pu prospérer grâce à un Parlement élu, un système judiciaire indépendant, des médias libres et une société civile dynamique, a en outre souligné le Ministre. Il a ajouté que son Gouvernement demeure vigilant et continue de combattre l'extrémisme violent, le terrorisme, la traite d'êtres humains et l'usage de stupéfiants.

Le Ministre a rappelé que son pays continuait de fournir un abri à plus d’un million de Rohingya venus du Myanmar et déplacés de force. Malgré des défis énormes, nous continuons d’accueillir ces personnes persécutées et d’assurer leur sécurité, a-t-il insisté, avant d’ajouter que son pays exhorte de nouveau la communauté internationale à contribuer à la mise en œuvre des recommandations de la Commission consultative sur l'État de Rakhine, à faire en sorte que les responsabilités soient établies et que justice soit rendue, et à créer un environnement propice au retour des Rohingya déplacés de force au Myanmar. La crise des Rohingya a été créée par le Myanmar et sa solution lui incombe également, plutôt que d’en imposer le fardeau au Bangladesh, a souligné le Ministre.

Enfin, rappelant l’attachement de son pays aux travaux du Conseil, le Ministre a estimé que certains problèmes mondiaux requièrent une plus grande attention de la part du Conseil – notamment les changements climatiques, les pandémies, les inégalités, ainsi que la vulnérabilité des migrants encore trop souvent la cible de discriminations.

MME RETNO L.P. MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a jugé « inacceptable » l'attaque militaire russe contre l'Ukraine et a appelé à l’arrêt de l’offensive. Une résolution pacifique par la diplomatie doit être proposée et la Charte des Nations Unies ainsi que le droit international doivent être respectés, a-t-elle ajouté. La situation des droits de l'homme en Ukraine mérite toute l'attention du Conseil, a-t-elle insisté, plaidant pour que la sécurité et le bien-être des personnes soient la priorité absolue.

Mme Marsudi a également souligné que la pandémie de COVID-19 avait aggravé les inégalités. Le chômage mondial s’est accru de plus de 200 millions de personnes et plus d'un milliard de personnes pourraient vivre dans l'extrême pauvreté d'ici 2030, a-t-elle indiqué, soulignant que la discrimination et les inégalités sévissent. Cependant, la pandémie ne doit pas détourner notre attention des situations des droits de l'homme dans le monde, a poursuivi la Ministre indonésienne. Elle a affirmé que les efforts pour promouvoir et protéger les droits de l'homme dépendent de la capacité à relever ces défis de manière collective et urgente. Il faut aider ceux qui en ont besoin et défendre fermement les droits de l'homme, en particulier dans trois domaines : s’assurer que tout le monde a une chance égale de vaincre la COVID-19 ; défendre les valeurs démocratiques en relevant les défis mondiaux ; et faire progresser la protection des droits des femmes, a conclu la Ministre.

M. AURÉLIEN AGBENONCI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Bénin, a déclaré que son pays s’était toujours illustré par son attachement aux valeurs universels de la Charte des Nations Unies, de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, dont les dispositions sont inscrites dans sa Constitution. Le Ministre béninois a fait état d’améliorations dans son pays dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité sociale, avec notamment la création d’un système de cantines scolaires qui offre deux repas chauds aux enfants scolarisés. Le Bénin a aussi adopté des mesures en faveur des droits des personnes handicapées, a-t-il indiqué. Quant aux femmes, elles bénéficient d’une protection accrue, grâce notamment à l’adoption d’une loi sanctionnant plusieurs formes de violences à leur encontre, y compris les mutilations génitales féminines.

Des efforts considérables ont aussi été consentis dans la fourniture d’eau potable et d’énergie électrique, a fait valoir le Ministre. Grâce aux progrès dans ces domaines et à une bonne gouvernance, le Bénin est entré dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, a-t-il souligné. En tant que membre du Conseil, le Bénin participera aux activités de cet organe, à un moment où resurgissent les démons qui nuisent aux droits de l’homme, a en outre affirmé le Ministre. Le Bénin veillera, au sein du Groupe africain, à ce que les préoccupations et les aspirations des populations africaines soient entendues, défendues et réalisées, s’agissant notamment du droit à un environnement propre et de la protection des droits de l’homme dans le contexte du changement climatique.

M. FELIX MBAYU, Ministre délégué auprès du Ministre des relations extérieures du Cameroun et chargé des relations avec le Commonwealth, a mis l’accent sur la reconduction de son pays en tant que membre du Conseil des droits de l’homme pour la période 2022-2024. Il a indiqué que les travaux du Conseil se déroulent dans un contexte international marqué par un fort sentiment d’optimisme, notamment en vue de vaincre la pandémie de COVID-19. Toutefois, a-t-il nuancé, l’ordre du jour de cette session montre que de nombreux défis restent à relever, notamment pour limiter les sources de tension dans le monde.

Le Cameroun, a poursuivi M. Mbayu, a été marqué ces dix dernières années par des manœuvres répétitives de déstabilisation, par lesquelles la paix et la stabilité sont constamment menacées. Toutefois, grâce à l’appui des Nations Unies et du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le Cameroun est presque sorti de cette spirale infernale, et la situation dans les régions en crise s’est considérablement améliorée, a fait valoir M. Mbayu. La situation sécuritaire est désormais sous contrôle, même s’il existe encore quelques cas isolés d’actes terroristes, notamment les attaques de Boko Haram dans certaines régions, a-t-il précisé. En dépit des difficultés endogènes et exogènes, le Cameroun est et restera un État soucieux du respect de la protection et de la promotion des droits de l’homme, a conclu le Ministre.

M. STANISLAV RAŠČAN, Secrétaire d'État au Ministère des affaires étrangères de la Slovénie, s’est dit « profondément attristé et consterné » par les « événements horribles » en Ukraine causés par une attaque russe non provoquée. L'agression militaire de la Fédération de Russie sur le territoire de l'Ukraine a déjà entraîné des violations massives et graves des droits de l'homme, a-t-il souligné. La Slovénie soutient dans ce contexte le débat urgent du Conseil sur la "situation des droits de l'homme en Ukraine résultant de l'agression russe". Avec d’autres, la délégation slovène va promouvoir dans ce contexte une résolution établissant une commission d'enquête, a indiqué le Secrétaire d’État.

M. Raščan a par ailleurs souligné que, la pandémie de COVID-19 ayant emmené la nature des défis contemporains « encore plus loin », il faudrait choisir la coopération plutôt que la polarisation pour y répondre ; dans ce contexte, nous devons placer les droits de l'homme au premier plan, a-t-il indiqué. Il a d’autre part dit être préoccupé par le niveau accru de politisation des droits de l'homme. Dans un environnement mondial difficile, nous devons compter sur le multilatéralisme et le dialogue, a-t-il insisté. Le Conseil des droits de l'homme peut être une plate-forme qui nous unit, a-t-il déclaré, ajoutant soutenir l’appel du Président du Conseil en faveur d’un dialogue stratégique.

MME REENAT SANDHU, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Inde, a déclaré que la « démocratie dynamique et inclusive » de son pays n’était pas seulement un système de gouvernance, mais « un article de foi », « source d'inspiration pour des milliards de personnes dans le monde ». Elle a ensuite affirmé que la communauté internationale devait prendre des mesures résolues contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, afin de prévenir et d'arrêter la violation des droits de l'homme et des libertés fondamentales des victimes innocentes du terrorisme. La Vice-Ministre a aussi esquissé un bilan de l'engagement de l'Inde dans la lutte contre la pandémie de COVID-19. L’Inde a ainsi contribué à l'action mondiale contre la pandémie en fournissant les médicaments et les vaccins nécessaires à plus de 150 pays et en administrant plus d’1,7 milliard de doses de vaccins en un peu plus d'un an, tandis qu’une aide alimentaire directe a été fournie à 800 millions de personnes en Inde, a fait valoir Mme Sandhu.

L’Inde s’efforce de rendre son développement durable, inclusif et écologique, a déclaré Mme Sandhu. Ses succès en matière de développement ont largement contribué à la jouissance des droits humains fondamentaux par son peuple. L’Inde soutient la pleine réalisation du droit au développement, a rappelé Mme Sandhu.

L’archevêque PAUL RICHARD GALLAGHER, Secrétaire pour les relations avec les Etats du Saint-Siège, s’est associé à la déclaration du pape concernant la situation en Ukraine et a appelé à l’ouverture immédiate de corridors humanitaires et à la résolution pacifique des différends. Poursuivant sa déclaration, il a rappelé qu’en 2021 le Conseil a tenu cinq sessions extraordinaires d’urgence sur les situations au Myanmar, en Palestine, en Afghanistan, au Soudan, ainsi qu’[au Tigré] en Éthiopie et que parallèlement les conflits se sont prolongés au Yémen, en Syrie, au Cameroun, en République démocratique du Congo, au Mozambique, au Nigéria et en Colombie.

L’archevêque Gallagher a regretté que la crise sanitaire ait été parfois instrumentalisée en vue de promouvoir des politiques idéologiques qui privent les personnes déplacées de leurs droits humains fondamentaux. De même, a-t-il relevé, une forte augmentation des abus et des violations des droits civils et politiques a été enregistrée pendant cette pandémie et ce, dans un contexte d’impunité. L’archevêque a ensuite attiré l’attention sur le fardeau disproportionné assumé par certains pays qui accueillent un nombre important de réfugiés et de migrants, ainsi que sur les attaques de plus en plus fréquentes à l’encontre de lieux de culte. Dans ce contexte, il a plaidé en faveur d’une diplomatie multilatérale plus inclusive comme évoqué par le pape François. Les différences d’opinion peuvent apparaître, mais elles doivent être résolues dans un esprit de bonne volonté et de respect mutuel, a-t-il conclu.

MME MARTHA DELGADO PERALTA, Sous-Secrétaire pour les affaires multilatérales et les droits de l'homme au Ministère des affaires étrangères du Mexique, a condamné l’invasion du territoire ukrainien, qui contrevient aux principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies. Elle a indiqué que le Mexique contribuerait avec d’autres au suivi de cette situation en ayant à l’esprit le strict respect du droit international. Le Mexique s’emploiera également à travers les canaux diplomatiques à promouvoir une issue diplomatique de cette crise, a-t-elle insisté.

La Sous-Secrétaire a rappelé que le Mexique est membre du Conseil de sécurité, du Conseil économique et social et du Conseil exécutif de l’UNESCO, prouvant ainsi son attachement au multilatéralisme en tant que solution commune aux problèmes de la communauté internationale. Le pays s’emploiera à ce que les droits de chacun, quel qu’il soit – personne handicapée, LGBTIQ+, migrants ou autres – soient respectés. En tant que pays à diplomatie féministe, le Mexique est préoccupé par les reculs dans ce domaine, a ajouté la Sous-Secrétaire.

M. KAHTAN TAHA JANABI, Sous-Secrétaire aux affaires juridiques et aux relations multilatérales de l’Iraq, a présenté les réalisations les plus marquantes de son Gouvernement au cours de l'année écoulée. Il a cité, en particulier, l'organisation en octobre 2021 d'élections législatives anticipées qui, selon les organisations internationales de surveillance des élections et la Mission des Nations Unies en Iraq, ont été caractérisées par l'intégrité, la transparence et la justice et se sont déroulées dans une atmosphère sûre et stable.

Autre progrès évoqué par M. Janabi : dans le cadre de la lutte contre les répercussions des crimes de l’État islamique, le Conseil iraquien des représentants a approuvé en mars 2021 la loi sur les survivants yézidis, qui fournit un cadre juridique pour indemniser les nombreux survivants et survivantes des crimes de cette organisation terroriste. M. Janabi a aussi évoqué le problème des enfants de familles des combattants de l'organisation terroriste, indiquant que son Gouvernement cherchait à renvoyer les enfants d'origine non iraquienne dans leur pays d'origine ; à ce jour, l'Iraq a renvoyé 1102 enfants, a-t-il précisé.

MME ISABELLE BERRO-AMADEÏ, Conseiller de Gouvernement-Ministre des relations extérieures et de la coopération de la Principauté de Monaco, a rappelé que la pandémie de COVID-19 avait entravé la réalisation des droits de l’homme et surtout impacté les femmes, les enfants et les personnes vulnérables. Cette crise n’a toutefois pas éclipsé les autres qui ont marqué l’année 2021 et ont nécessité la tenue de cinq sessions extraordinaires du Conseil des droits de l’homme, a-t-elle souligné.

Aujourd’hui encore, les femmes et les filles se retrouvent particulièrement exposées à cette pandémie, mais également aux changements climatiques ou aux conflits armés, a poursuivi Mme Berro-Amadeï, indiquant que Monaco est particulièrement préoccupé par le recul de leurs droits dans plusieurs régions du monde – et plus particulièrement en Afghanistan, où les avancées de ces vingt dernières années ont été remises en question en quelques jours.

Mme Berro-Amadeï s’est en outre félicitée de la résolution historique adoptée par le Conseil concernant le droit à un environnement sûr, sain, propre et durable et a précisé que ce droit est inscrit depuis 2017 dans la Constitution de la Principauté.

M. SAMEH HASSAN SHOKRY SELIM, Ministre des affaires étrangères de la République arabe d'Égypte, a fait part du lancement dans son pays de la première stratégie nationale des droits de l'homme, sous l'égide du Président égyptien, après des consultations approfondies avec les organisations de la société civile. L'Égypte adopte une approche globale de la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales, a-t-il précisé ; elle veille à ce que chacun puisse exercer ses droits sans discrimination, y compris pour ce qui est du droit de participer à la vie politique et publique, du droit à la liberté d'opinion et d'expression, et du droit à la liberté et à l'intégrité physique.

L'Égypte fait également des progrès constants dans la promotion du droit à la liberté de religion et de conviction, a poursuivi le Ministre. Il a indiqué que son Gouvernement, en coopération avec les institutions religieuses, déploie des efforts inlassables pour défendre les valeurs de citoyenneté, de tolérance et de dialogue, ainsi que pour lutter contre l'incitation à la violence et à la discrimination, et pour lutter contre l'extrémisme et les revendications haineuses. La loi réglementant la construction et la restauration des églises facilite les procédures de construction de nouvelles églises, a en outre précisé le Ministre.

Parallèlement, a poursuivi le Ministre, le Gouvernement égyptien met tout en œuvre pour garantir que les citoyens jouissent de leurs droits économiques, sociaux et culturels, dans le cadre d'une stratégie nationale globale de développement incarnée dans la Vision 2030 de l'Égypte. Il a alloué des ressources pour fournir des logements adéquats et des infrastructures et a étendu le développement des réseaux d'eau, d'égouts, d'électricité et de routes. Il a en outre amélioré les systèmes de santé et d'éducation, de même que l’accès aux services sociaux de base. De nombreuses autres mesures ont visé l’autonomisation des femmes dans tous les aspects de la vie et leur protection contre la discrimination, les crimes violents, le harcèlement et les mutilations génitales féminines.

L'Égypte tient également à s'acquitter de ses obligations internationales relatives aux droits de l'homme, notamment en coopérant avec les mécanismes conventionnels et d'autres mécanismes affiliés au Conseil des droits de l'homme. Elle estime toutefois que l'action multilatérale, centrée sur les droits de l'homme, doit être fondée sur le consensus et le dialogue et éviter la politisation et la sélectivité, a souligné le Ministre.

MME JAN BEAGLE, Directrice générale de l’Organisation internationale de droit du développement (IDLO), a déploré que le fléau de la guerre soit revenu en Europe, l'Ukraine ayant rejoint la longue liste croissante des foyers de crise mondiaux, parmi lesquels on compte l'Afghanistan, le Myanmar et le Sahel. Pour protéger les droits de l'homme et promouvoir la paix et le développement durable, il faut investir dans l'état de droit, a souligné Mme Beagle. Les droits de l'homme et l'état de droit entretiennent une relation symbiotique, et les femmes et les hommes qui ont rédigé la Déclaration universelle des droits de l'homme avaient compris que les droits sans recours ne sont guère plus que des promesses, a-t-elle rappelé.

L'état de droit sera essentiel pour catalyser les progrès dans l'ensemble du Programme de développement durable à l’horizon 2030, car de nombreux objectifs de développement durable nécessitent la création de nouveaux cadres juridiques et de nouvelles capacités institutionnelles pour leur mise en œuvre, a fait observer la Directrice générale. Il est urgent d'accroître le soutien politique et financier à l'état de droit, a insisté Mme Beagle.

M. PETER MAURER, Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a souligné que, depuis des décennies, le CICR adressait toujours les mêmes messages aux parties à un conflit : ne prenez pas pour cible les civils et ne recourez pas à des attaques indiscriminées ou disproportionnées ; ne ciblez pas les infrastructures civiles, telles que les hôpitaux, les services essentiels et les écoles ; et n’utilisez pas les civils comme boucliers humains. Il est impératif que les infrastructures civiles essentielles soient activement protégées et non attaquées, a insisté M. Maurer. Il convient en particulier d'éviter l'utilisation d'armes explosives lourdes dans les zones densément peuplées, l'utilisation d'armes aussi puissantes en milieu urbain comportant en effet une forte probabilité d'effets indiscriminés, a-t-il mis en garde.

M. Maurer a appelé toutes les parties et tous les États à permettre et à faciliter le travail des organisations humanitaires neutres, impartiales et indépendantes, telles que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, afin qu’elles puissent aider en toute sécurité celles et ceux qui en ont besoin. Le CICR, en tant qu'intermédiaire neutre, est prêt à faciliter les contacts entre belligérants pour répondre aux besoins humanitaires les plus pressants, a déclaré le Président du Comité international de la Croix-Rouge.

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel.

Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.

 

HRC22.007F