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Conseil des droits de l’homme : les conséquences de la crise environnementale préoccupent les délégations

Compte rendu de séance

 

Le Conseil des droits de l’homme a poursuivi, cet après-midi, son débat général sur les rapports et mises à jour présentés hier par la Haute-Commissaire aux droits de l’homme. Il a entendu dans ce cadre les interventions de très nombreuses délégations*.

Ont particulièrement été débattues les conséquences de la triple crise environnementale évoquée hier par la Haute-Commissaire dans sa déclaration d’ouverture devant le Conseil.

Les pays les moins responsables du changement climatique sont aujourd’hui les plus touchés par ses effets, a-t-il été rappelé. De nombreux intervenants ont demandé au Conseil et au Haut-Commissariat d’aider les pays à faire face aux méfaits du changement climatique. Dans ce contexte, la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le changement climatique et les conclusions de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, qui doit se tenir le 11 octobre prochain, seront essentielles pour la survie de l’humanité. Plusieurs intervenants se sont dits favorables à la création par le Conseil d'une nouvelle procédure spéciale sur la promotion et la protection des droits de l'homme dans le contexte du changement climatique.

Ont également été abordées les situations des droits de l’homme en Afghanistan, au Venezuela, au Nicaragua et à Sri-Lanka – quatre pays au sujet desquels Mme Bachelet avait présenté hier des mises à jour – ainsi que dans de nombreux autres pays de diverses régions du monde.

 

Le Conseil poursuivra ce débat général demain matin, à partir de 10 heures.

 

Suite du débat général sur les rapports et mises à jour de la Haute-Commissaire aux droits de l’homme

De nombreuses délégations ont fait des recommandations visant à prévenir les violations des droits de l’homme suite à l’avènement du nouveau gouvernement de transition des Taliban, qui a notamment été invité à garantir les droits de toutes les forces vives de la société afghane. Le sort des femmes et des filles afghanes a suscité de nombreuses inquiétudes et l’accent a été mis sur l’importance que revêtent leur accès à l’éducation, à l’emploi et à la vie publique, ainsi que la préservation de leur dignité et de leur sécurité. La réaction des Afghanes, dont certaines sont sorties manifester, a été qualifiée de courageuse et héroïque. La communauté internationale demandera aux Taliban de rendre compte de leurs actes, a-t-il été souligné.

La persistance de la répression au Nicaragua a en outre été jugée préoccupante par plusieurs intervenants, qui ont joint leurs voix à celle de la Haute-Commissaire, Mme Bachelet, pour demander que soient libérées toutes les personnes arrêtées et détenues lors de manifestations pacifiques. Les délégations ont insisté sur l’importance du droit à la liberté d’expression et d’opinion et ont encouragé le Gouvernement nicaraguayen à saisir l’occasion de conduire des élections justes et équitables. Le Nicaragua a également été exhorté à entamer un dialogue constructif avec le Haut-Commissariat et à amorcer des réformes visant à l’instauration d’un système démocratique.

Certains intervenants ont pour leur part estimé que la vague actuelle de pressions extérieures sur le Nicaragua, en particulier les restrictions financières et humanitaires « illégales », poursuivait l’objectif de faire tomber le Gouvernement légitime de ce pays.

La crise humanitaire au Venezuela ne peut se résoudre qu’à travers un processus de consultation entre le Gouvernement et l’opposition, qui a débuté au Mexique, a souligné une délégation, avant d’insister sur la nécessité de créer un bureau du Haut-Commissariat (au Venezuela) pour le suivi de cette situation. Plusieurs délégations ont, quant à elles, dénoncé des violations systématiques des droits de l'homme au Venezuela, ainsi que ce qu’elles ont indiqué être la plus grande crise de migration et de réfugiés en Amérique latine du fait de la grave situation humanitaire, économique et politique dans ce pays. Les élections doivent être libres au Venezuela, ont en outre demandé plusieurs délégations.

Sur la question de la coopération durant la période post-conflit à Sri Lanka, il convient d’œuvrer de concert pour garantir l’égalité des représentants de tous les groupes ethniques, a-t-il par ailleurs été souligné. Les efforts de Sri Lanka en faveur des droits de l’homme ont été salués par certains intervenants.

Le coup d’État en Guinée a été condamné à plusieurs reprises. Quant au Ghana, il a été encouragé à rejeter un projet de loi sur les « valeurs familiales » qui encouragerait la discrimination et la violence contre la communauté LGBTI.

Par ailleurs, nombre de délégations se sont félicitées de la mise en garde de la Haute-Commissaire quant aux conséquences des menaces environnementales pour la jouissance des droits humains. Les pays les moins responsables du changement climatique sont aujourd’hui les plus touchés par ses effets, a-t-il été rappelé.

Une délégation a donné un exemple de la triple crise environnementale qui constitue actuellement la menace la plus grave pour l’humanité: ainsi, l’urgence humanitaire au Sahel provient-elle de la modification des régimes pluviométriques, qui aggrave les risques de déplacements importants de populations, auxquels viennent s’ajouter des attaques de groupes terroristes dans certains pays.

Des délégations ont fait état des mesures qu’elles ont prises, au niveau national, pour protéger les terres et les ressources naturelles d’une exploitation excessive et organiser des consultations et débats nationaux avec tous les groupes concernés au sein de la société. Le droit d’accès à l’eau ayant été jugé crucial, la Haute-Commissaire a été appelée à se pencher sur le problème de l’instrumentalisation des ressources hydriques à des fins politiques.

De nombreux intervenants ont demandé au Conseil et au Haut-Commissariat d’aider les pays à faire face aux méfaits du changement climatique. Dans ce contexte, la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le changement climatique et les conclusions de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (qui doit se tenir le 11 octobre prochain) seront essentielles pour la survie de l’humanité. Plusieurs intervenants se sont enfin dits favorables à la création par le Conseil d'une nouvelle procédure spéciale sur la promotion et la protection des droits de l'homme dans le contexte du changement climatique.

La position de la Haute-Commissaire sur les défenseurs des droits de l'homme et la sécurité des journalistes dans le monde a également été jugée positive : les droits à la liberté d'opinion et d'expression ainsi qu'à la liberté de réunion pacifique sont des droits humains fondamentaux qu’il faut promouvoir et protéger, a insisté une délégation.

Des délégations ont plaidé pour un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19. Plusieurs intervenants ont regretté que la pandémie ait servi de prétexte à certains pays pour cibler les défenseurs des droits de l’homme, les personnels de santé et les journalistes. Des violations graves des droits de l’homme commises en Europe pendant la pandémie de COVID-19 ont également été dénoncées.

Enfin, des délégations ont demandé que les débats au Conseil se déroulent de manière transparente et impartiale, et ont estimé que les organes des Nations Unies ne devaient pas être instrumentalisés contre les pays qui n’acceptent pas le modèle occidental. La non-ingérence dans les affaires intérieures des États ainsi que l’égalité entre tous les pays ont été posées en principes cardinaux des relations internationales.

D’autres préoccupations ont été exprimées, cet après-midi, s’agissant de situations de droits de l’homme dans des pays, territoires ou régions du Proche et Moyen-Orient, du sous-continent indien, de l’Asie centrale et orientale, de l’Afrique, des Amériques et de l’Europe occidentale et orientale.

*Liste des intervenants : Autriche, Argentine, Pays-Bas, Bahreïn, Cuba, Uruguay, Fédération de Russie, Inde, Népal, Brésil, Namibie, Chine, République tchèque, Bolivie, Pakistan, Mauritanie, Soudan, Ukraine, Philippines, Royaume-Uni, Érythrée, Burkina Faso, Bangladesh, Côte d’Ivoire, Cameroun, Togo, Tunisie, Norvège, Liechtenstein, Luxembourg, Qatar, Slovénie, Costa Rica, Émirats arabes unis, Colombie, Égypte, Suisse, Grèce, Ordre souverain de Malte, Équateur, Israël, Australie, Finlande, Espagne, Iraq, Thaïlande, Afrique du Sud, Albanie, Kenya, République populaire démocratique de Corée, Viet Nam, États-Unis, Bélarus, Zimbabwe, Maroc, République démocratique populaire lao, Turquie, Nouvelle-Zélande, Irlande, Malaisie, Belgique, Singapour, El Salvador, Croatie, Portugal, Iran, Malte, Syrie, Estonie, Vanuatu, Macédoine du Nord, Hongrie, République dominicaine, Géorgie, Islande, Afghanistan, Serbie, Jordanie, Slovaquie, Sri Lanka, Algérie, Chili, Niger, Liban, Azerbaïdjan, Mali, République de Moldova, Suède, Nigéria, Botswana, Kazakhstan, Cambodge, Panama, Timor Leste, Maldives, Tchad, Tanzanie, Soudan du Sud, Maurice et Viet Nam à nouveau.

Ont également fait des déclarations cet après-midi la Commission indépendante des droits de l’homme de l’Afghanistan, la Commission des droits de l’homme de l’Australie (au nom des institutions nationales de droits de l’homme du Pacifique) et la Commission nationale des droits de l’homme de l’Inde.

 

HRC21.109F