Aller au contenu principal

La Conférence du désarmement tient un débat sur la question d'un programme global de désarmement

Compte rendu de séance

 

L'ambassadrice du Canada assume la présidence pour quatre semaines de travaux alors que la Conférence tient sa dernière séance publique avant la pause estivale

 

La Conférence du désarmement a tenu ce matin la dernière séance publique avant une reprise des travaux dans la dernière semaine de juillet. La séance était principalement consacrée à un débat sur la question d'un programme global de désarmement, qui relève du point 6 de l'ordre du jour de la Conférence.

Assumant cette semaine la présidence pour la période du 21 juin au 13 août 2021, l'Ambassadrice Leslie Norton, du Canada, a félicité les États-Unis, la Russie et la Suisse pour le sommet historique de Genève et exprimé l'espoir que cet important sommet ouvrirait la voie à des progrès supplémentaires dans le domaine du désarmement nucléaire, et plus largement sur la paix et la sécurité internationales. Elle a souligné qu'il était urgent d'assurer des contrôles efficaces sur ces systèmes d'armes. Il est particulièrement regrettable que les travaux de la Conférence soient entravés par l'exigence d'un consensus sur les questions de procédure. Cette interprétation extrêmement restrictive de la règle du consensus a contribué en grande partie à l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence depuis des décennies. Il est clair que la présidence de la Conférence et tous ses membres doivent mener les travaux de manière différente. Mme Norton a encouragé les délégations à être aussi souples que possible, affirmant être fermement convaincue que le désarmement est réalisable si tous y contribuent de manière constructive.

Dans sa déclaration à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie, la Fédération de Russie a rappelé que l'une des leçons tirées de la deuxième guerre mondiale fut le principe selon lequel aucun pays ne devait être en mesure de favoriser l'insécurité d'autres États, principe qui est inscrit dans plusieurs instruments fondamentaux du désarmement. Aujourd'hui pourtant, les événements sur la scène internationale portent atteinte à la paix, à la Charte des Nations Unies, et à plusieurs traités fondamentaux sur le désarmement. Le renouvellement du Traité START de 2010 fait naître de l'espoir puisqu'il montre qu'une relance du dialogue était de l'ordre du possible. Le Sommet qui s'est tenu à Genève la semaine dernière est un autre signe d'espoir. La Fédération de Russie est disposée à poursuivre la discussion sur les questions stratégiques avec les États-Unis et espère que l'élan du sommet de Genève sera maintenu, compte tenu des enseignements de la Seconde Guerre mondiale.

Au cours de la séance, des délégations ont rendu hommage au sacrifice du peuple russe pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans le cadre du débat sur la question d'un programme global de désarmement, certaines délégations ont estimé qu'un accord sur cette question ne devrait pas être une condition préalable pour progresser sur d'autres points de l'ordre du jour, notamment sur le désarmement nucléaire. Plusieurs ont appelé à l'élaboration d'un programme non discriminatoire et universellement accepté, ce qui renforcerait le rôle central de l'ONU dans le domaine du désarmement. Il a aussi été souligné que le programme global devait prendre en considération les intérêts légitimes de tous les États.

La pandémie de COVID-19 a mis à nu les nouveaux défis liés à la sécurité dans le monde et aux risques posés par des armes biologiques et la proposition de la Russie en vue de l'adoption d'une convention sur les armes chimiques et biologiques a été appuyée en vue de renforcer à la fois les efforts nationaux et la coopération internationale dans ce domaine. Des délégations ont estimé que la Conférence était le lieu le plus approprié pour des négociations sur une convention sur les armes chimiques et biologiques. Le vide existant à cet égard doit être comblé sans délai.

Par ailleurs, les évolutions technologiques rapides soulèvent de nouvelles questions dans le domaine du désarmement, notamment en ce qui concerne le cyberespace et l'automatisation. Les risques et défis posés par l'intelligence artificielle ont été soulignés, mais aussi les questions liées aux progrès rapides des technologies, dont un certain nombre ouvre potentiellement la voie « à de nouvelles méthodes de vérification ou de gestion des crises ». Face à une telle problématique, il a été suggéré d'envisager la nomination d'un rapporteur spécial pour une réflexion plus poussée.

Certaines délégations sont par ailleurs intervenues au sujet de débats proposés par la présidence s'agissant des questions de genre et de la jeunesse sur la base de documents soumis par la présidence canadienne et par l'Australie. Certaines délégations ont estimé que ces thèmes n'étaient pas prioritaires alors que d'autres ont encouragé des discussions autour de ces questions, estimant notamment que l'échec de l'adoption des propositions australiennes (CD/2197) sur l'égalité des sexes renforceraient encore l'impression que la Conférence était un organe anachronique.

Les délégations des pays suivants ont pris la parole ce matin : Inde, Fédération de Russie, République arabe syrienne, Suisse, Chine, Pakistan, Cuba, États-Unis, Espagne, Iran, Mexique, Allemagne, Chili, République de Corée, Venezuela, Suède, Bulgarie, Japon, France et Pays-Bas.

La Conférence du désarmement achève cette semaine la deuxième partie de sa session de 2021. La troisième et dernière partie de la session se tiendra du 26 juillet au 10 septembre. La prochaine séance plénière publique de la Conférence du désarmement doit se tenir le mardi 27 juillet prochain, à l'occasion d'un débat sur la jeunesse et le désarmement.

 

 

HRC21.032F