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Ouverture de session au Comité des droits de l’enfant : le Président sortant attire l’attention sur le nombre alarmant d’enfants blessés et tués suite à l’escalade de la violence dans le conflit israélo-palestinien

Compte rendu de séance

 

Alors que le Comité des droits de l’enfant ouvrait ce matin les travaux de sa quatre-vingt-septième session, son Président sortant, M. Luis Ernesto Pedernera Reyna, a fait part de ses préoccupations face à l’ampleur de la violence et des guerres qui, à travers le monde, affectent les enfants, relevant l’escalade de la violence dans le cadre du conflit israélo-palestinien, en particulier parce que le nombre d’enfants blessés et tués [y] est alarmant. Les attaques qui comptent des enfants parmi leurs victimes sont inacceptables, a-t-il déclaré : elles constituent des crimes car rien ne saurait justifier que la mort et des blessures soient infligées à des enfants, a-t-il insisté, soulignant que l’on ne peut parler là de dommages collatéraux.

À l’ouverture de cette 87ème session – qui, en raison de la pandémie de COVID-19, se tient en ligne jusqu’au vendredi 4 juin prochain – le Comité a élu par acclamation Mme Mikiko Otani, du Japon, à sa présidence, ainsi que les autres membres de son bureau. Il a également adopté l’ordre du jour et le programme de travail de la session. Le Comité a par ailleurs entendu une déclaration de M. Mahamane Cissé-Gouro, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’Homme et des mécanismes de traités au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ainsi que des déclarations de représentants du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’organisation non gouvernementale Child Rights Connect qui ont chacun présenté leur travail dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’enfant.

Durant cette séance, quatre nouveaux membres du Comité ont en outre prêté serment : M. Rinchen Chopel du Boutan, Mme Sophie Kiladze de la Géorgie, Mme Zara Ratou du Tchad, et M. Benoit Van Keirsbilck de la Belgique.

Dans sa déclaration, M. Cissé-Gouro a souligné que le travail du Comité est plus pertinent que jamais pour garantir que les droits de l’enfant soient pris en considération et protégés dans le contexte de la pandémie. La COVID-19 a des conséquences graves pour les enfants, avec des restrictions d’accès aux soins de santé ou à l’éducation, et la santé mentale des enfants est elle aussi affectée, a-t-il rappelé, attirant notamment l’attention sur la situation des enfants migrants et des enfants appartenant à des groupes défavorisés. M. Cissé-Gouro a aussi déploré que les conséquences de l’épidémie sur la santé globale et la situation socioéconomique soient disproportionnées pour les enfants.

Dans sa première déclaration en tant que nouvelle Présidente du Comité, Mme Otani a identifié quatre domaines qui nécessitent, selon elle, une attention renouvelée du Comité : le mariage des enfants et plus particulièrement des jeunes filles ; les enfants soldats ; le travail des enfants ; et le changement climatique.

Outre la nouvelle Présidente, les autres membres du bureau élus par acclamation ce matin comme Vice-Présidents du Comité sont : Mme Velina Todorova de la Bulgarie, M. Philip Jaffé de la Suisse, Mme Hynd Ayoubi Idrissi du Maroc, et Mme Faith Marshall-Harris, de la Barbade.

 

Mercredi prochain à 14h, le Comité doit entamer l’examen du rapport du Luxembourg.

 

Aperçu des déclarations

M. Mahamane Cissé-Gouro, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes de traités au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme , a d’emblée souhaité la bienvenue aux quatre nouveaux membres du Comité et les a félicités pour leur élection. Il a également remercié le Président sortant du Comité, M. Luis Ernesto Pedernera Reyna, pour son travail.

M. Cissé-Gouro a ensuite souligné que le travail du Comité est plus pertinent que jamais pour garantir que les droits de l’enfant soient pris en considération et protégés dans le contexte de la pandémie. La COVID-19 a des conséquences graves pour les enfants, avec des restrictions d’accès aux soins de santé ou à l’éducation, et la santé mentale des enfants est elle aussi affectée, a-t-il rappelé, attirant notamment l’attention sur la situation des enfants migrants et des enfants appartenant à des groupes défavorisés. M. Cissé-Gouro a aussi déploré que les conséquences de l’épidémie sur la santé globale et la situation socioéconomique soient disproportionnées pour les enfants.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a estimé que 725 millions d’enfants pourraient à terme vivre dans des foyers pauvres, dont près des deux tiers en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Lors de la reconstruction (post-COVID), il faut que les Etats veillent à ce que les enfants ne soient pas laissés pour compte et à ce que les conséquences de la pandémie n’aient pas d’effets durant toute leur vie, a souligné M. Cissé-Gouro.

Dans les pays les plus pauvres, les élèves ont perdu presque 4 mois de scolarité, alors que dans les pays à revenus élevés, ils ont perdu 6 semaines, a par ailleurs observé M. Cissé-Gouro.
L’ Observation générale n°25 (2021) du Comité, relative aux droits de l’enfant en relation avec l’environnement numérique, fournit des orientations précieuses pour garantir aux enfants l’accès aux nouvelles technologies afin qu’ils puissent jouir d’un ensemble de droits, notamment économiques et sociaux, a-t-il poursuivi.

M. Cissé-Gouro a ensuite donné au Comité des informations sur les évolutions récentes du travail du Haut-Commissariat aux droits de l’homme dans le domaine des droits de l’enfant, notamment à l’occasion de la dernière session du Conseil des droits de l’homme.

Mme Imma Guerras, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme a rappelé que le Haut-Commissariat avait organisé la journée de discussion annuelle du Conseil des droits de l’homme sur les droits de l’enfant, qui s’est tenue le 1er mars dernier avec la participation de Mme Fore, Directrice générale de l’UNICEF et de nombreux experts du Comité. Des enfants sont également intervenus dans le cadre de cette journée de discussion, dont les résultats ont été transmis à l’Assemblée générale. Le Haut-Commissariat a également présenté un rapport sur l’inclusion des enfants dans les plans de réponse à la pandémie de COVID-19, a ajouté Mme Guerras. Le Haut-Commissariat vient aussi d’organiser un séminaire sur la participation des jeunes en ligne, a-t-elle indiqué.

Mme Anne Grandjean, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a félicité le bureau sortant du Comité pour son action, en particulier durant cette période de pandémie. Au cours des derniers mois, avec Child Rights Connect, l’UNICEF a fait évoluer son outil électronique en ligne afin de permettre d’inclure la participation des enfants à l’élaboration de rapports, a-t-elle indiqué. L’UNICEF a également élaboré des directives sur l’accès à la justice pour les enfants avec une approche axée sur les droits de l’enfant, a-t-elle ajouté. Mme Grandjean a également souligné que la préparation du nouveau plan stratégique pour la période 2022-2025 a bénéficié de la participation de plus de 200 000 enfants. Ce plan propose notamment de réinventer l’éducation grâce à des plates-formes numériques afin que tous les enfants aient accès à l’enseignement. Il prévoit aussi de trouver des réponses à la crise économique qui résulte de la pandémie.

M. ALEX CONTE, de Child Rights Connect, s’est réjoui que les rapports de deux pays doivent être examinés durant la présente session. Il s’est ensuite dit préoccupé par les conséquences du gel des ressources sur les travaux du Comité. L’ONU doit répondre à l’appel de l’Union européenne pour adopter une approche visant à accorder une place centrale aux droits de l’enfant dans l’ensemble de ses actions, a-t-il en outre plaidé. Il a enfin regretté les profondes lacunes qui existent concernant l’accès des enfants à la justice, soulignant que très peu est fait pour les enfants victimes de violations.

M. LUIS ERNESTO PEDERNERA REYNA, Président sortant du Comité, a remercié l’ensemble des experts du Comité pour leur travail et leur coopération durant sa présidence et a souligné s’être efforcé d’assurer une présidence ouverte. Il a ensuite rappelé avoir été le premier Latino-américain à assumer la présidence du Comité et s’est dit convaincu de la pertinence du principe de rotation régionale pour la présidence. La productivité du Comité est très satisfaisante même durant la pandémie, a-t-il par ailleurs déclaré. Il a rappelé que le Comité avait été le premier organe de traité à tenir une session en dehors de Genève, en mars 2020 au Samoa. Il a ensuite attiré l’attention sur le manque de ressources accordées aux experts pour réaliser leur travail et a souligné qu’il faut satisfaire certaines conditions minima pour pouvoir réaliser les mandats du Comité.

M. Pedernera Reyna a fait part de ses préoccupations face à l’ampleur de la violence et des guerres qui, à travers le monde, affectent les enfants, relevant l’escalade de la violence dans le cadre du conflit israélo-palestinien, en particulier parce que le nombre d’enfants blessés et tués [y] est alarmant. Les attaques qui comptent des enfants parmi leurs victimes sont inacceptables, a-t-il déclaré : elles constituent des crimes car rien ne saurait justifier que la mort et des blessures soient infligées à des enfants, a-t-il insisté. On ne peut parler là de dommages collatéraux ; il s’agit de victimes innocentes. Les enfants ont besoin d’un monde sans violence, a conclu le Président sortant du Comité, appelant les Etats à la paix.

La nouvelle Présidente du Comité, Mme MIKIKO OTANI, a exprimé sa profonde gratitude à M. Pedernera Reyna pour sa présidence. Elle s’est ensuite engagée à faciliter les travaux du Comité en écoutant les différents membres et a souligné le travail très important que réalise aussi le secrétariat du Comité.

Mme Otani a ensuite déploré les conséquences négatives que la pandémie a sur les droits des enfants, soulignant que, dans ce contexte, le Comité doit contribuer à faire de son mieux pour accomplir son mandat. Les enfants continuent d’être marginalisés et victimes dans toutes les parties du monde, a-t-elle rappelé. Elle a identifié quatre domaines qui nécessitent, selon elle, une attention renouvelée du Comité : le mariage des enfants et plus particulièrement des jeunes filles ; les enfants soldats ; le travail des enfants ; et le changement climatique. Mme Otani a assuré qu’elle ferait de son mieux pour que l’intérêt supérieur de l’enfant devienne une réalité dans le monde. Elle a enfin rappelé que le Comité allait, durant cette session, examiner les rapports du Luxembourg et de la Tunisie.

 

CRC21.003F