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La Conférence du désarmement entend les ministres des affaires étrangères de plusieurs pays dans le cadre de son débat de haut niveau

Compte rendu de séance

 

Elle entend les ministres des affaires étrangères des États-Unis, du Canada, de l’Autriche, de Cuba, de l'Iraq, de l'Argentine, du Chili, de l'Équateur et de l'Espagne

 

La Conférence du désarmement a poursuivi cet après-midi son débat de haut niveau de 2021 en entendant les déclarations des ministres des affaires étrangères des États-Unis, du Canada, de l’Autriche, de Cuba, de l'Iraq, de l'Argentine, du Chili, de l'Équateur et de l'Espagne, ainsi que le Ministre de la sécurité publique de Panama et les Vice-Ministres des affaires étrangères de la Malaisie, du Venezuela et de la Slovénie.

S'agissant du prolongement pour cinq ans du traité New START de réduction des armes stratégiques nucléaires entre les États-Unis et la Russie, dont plusieurs délégations se sont félicitées, le Secrétaire d'État des États-Unis a souligné que cette décision rendait le monde plus sûr. M. Antony Blinken a également déclaré que son pays était disposé à tenir des discussions avec la Russie sur la stabilité stratégique, le contrôle des armes et d’autres questions émergentes, tout en indiquant que son pays reste lucide quant aux défis que lance la Russie de manière plus large en matière de sécurité internationale. Il a par ailleurs demandé davantage de transparence de la part de la Chine s’agissant du développement de programmes «provocateurs et dangereux».

La question de l'interdiction des systèmes d’armes léthales autonomes a également retenu l'attention des participants. Sur le sujet de armes chimiques, des intervenants ont de nouveau dénoncé l'empoisonnement d'opposants russes avec un agent neurotoxique chimique militaire.

Plusieurs intervenants ont regretté les obstacles rencontrés pour permettre la participation de certains pays et organisations aux travaux de la Conférence en tant qu’observateurs, ainsi que pour élargir la composition de la Conférence du désarmement. Des appels ont continué d'être lancés en faveur de l'adoption dans les plus brefs délais d'un programme de travail de la Conférence de désarmement pour cette année.

 

La Conférence du désarmement poursuit demain matin, mardi 23 février, son débat ministériel qui se poursuit jusqu'au jeudi 25 février.

 

Débat de haut niveau

M. ANTONY BLINKEN, Secrétaire d'État des États-Unis, a souligné la responsabilité de la Conférence du désarmement de créer de nouveaux outils pour aborder les menaces du XXIe siècle et une obligation de protéger ce qui a été construit. Le président Biden l'a dit clairement: les États-Unis ont un impératif de sécurité nationale et une responsabilité morale de réduire et finalement d'éliminer la menace posée par les armes de destruction massive. M. Blinken a rappelé le rôle joué par M. Biden pendant des décennies pour faire progresser le contrôle international des armements et la non-prolifération.

Ainsi, le traité New START vient d'être prorogé pour cinq ans et les États-Unis sont prêts à discuter et à œuvrer avec la Fédération de Russie, une décision qui rend le monde plus sûr, a-t-il souligné. M. Blinken a également déclaré que son pays était disposé à tenir des discussions avec la Russie sur la stabilité stratégique, le contrôle des armes et d’autres questions émergentes. Il a néanmoins indiqué que son pays restera lucide sur les défis que lance la Russie de manière plus large et sur la manière dont les arsenaux des deux pays posent des menaces existentielles pour chacun d’eux. Il a par ailleurs demandé davantage de transparence de la part de la Chine s’agissant du développement de ses programmes « provocateurs et dangereux ». Il faut en outre réduire les tensions dans l’espace extra-atmosphérique, notamment en veillant à l'adoption de normes de comportement responsable de la part de la Russie et de la Chine.

Les États-Unis sont d'autre part déterminés à veiller à ce que la République islamique d’Iran n’acquiert jamais l’arme nucléaire. La diplomatie reste la meilleure voie pour y parvenir, a estimé M. Blinken, qui a dit œuvrer avec les alliés et les partenaires des États-Unis pour renforcer le Plan d’action commun et aborder d’autres questions comme le comportement déstabilisateur de l’Iran au niveau régional et le développement et la prolifération de missiles balistiques. L’Iran doit également veiller au respect des garanties de l’Agence internationale de l'énergie atomique s'agissant de son programme nucléaire.

Les menaces posées par les armes de destruction massive ne se limitent pas aux frontières nationales, a rappelé M. Blinken, ce qui fait que des traités comme celui sur l’interdiction des armes chimiques demeurent indispensables. Il a cité l’emploi de ces armes par la Syrie contre sa propre population et l'absence de coopération de la part du pays avec l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, tandis que la Russie apporte appui militaire et financier au Gouvernement syrien. Il a aussi condamné le recours à l’empoisonnement d’individus par des agents chimiques nerveux par d’autres États, notamment par la Russie contre le dirigeant de l’opposition M. Alexeï Navalny, et contre M. Sergueï Skripal et sa fille Yulia en mars 2018, rappelant que cette agression s’est déroulée sur le territoire britannique.

Enfin, M. Blinken a exhorté tous les pays à entamer les travaux de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires dans un esprit constructif et de coopération. Il a encouragé à aller au-delà des différends pour atteindre les buts partagés. Les États-Unis entendent faire de cette conférence une enceinte d’accords innovants, a-t-il conclu.

M. MARC GARNEAU, Ministre des affaires étrangères du Canada, a déploré d’emblée que l’ordre international fondé sur des règles, qui sous-tend la paix et la sécurité dans le monde depuis environ 75 ans, est sérieusement remis en question. Il a fait remarquer que plusieurs États ont accordé la priorité à des mesures internes de sécurité nationale au lieu de collaborer davantage avec les autres pays de leur région et le monde en général. M. Garneau a proposé d’envisager des mesures multilatérales relatives au contrôle et à la non-prolifération des armes et au désarmement, qui sont la « voie vers la sécurité ». Dans cette optique, il a exhorté les États à faire preuve de souplesse afin que la Conférence reprenne son mandat de négociation, et à entamer des négociations sur un traité sur les matières fissiles, dans « l'intérêt de tous ». Il faudra maintenant une volonté politique dans ce domaine car le travail de base pour ces négociations a déjà été fait et le produit final, y compris la question clé à savoir s'il s'agira d'un traité qui interdira la production de matières fissiles, sera déterminé dans le contexte des négociations. S’agissant de la sécurité dans l’espace, le Canada a invité à une réflexion sur l’interdiction des essais antisatellites produisant des débris dans l’espace.

Le Canada privilégie par ailleurs l’approche des groupes interrégionaux en tant que moyen de renforcement de la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, en particulier l’Initiative pour la non-prolifération et le désarmement et l'Initiative de Stockholm sur le désarmement nucléaire, qui ont abouti à des recommandations d’ordre pratique pour les trois piliers de la Conférence d’examen.

Le Canada a invité la Syrie à se conformer au Traité sur l’interdiction des armes chimiques ; et exigé de la Russie que les responsables de la tentative d'assassinat d'Alexei Navalny en Russie au moyen d’un agent neurotoxique Novichok soient traduits en justice. Le Canada a en outre jugé inacceptable le développement ou l'utilisation de systèmes d'armes entièrement autonomes. Le ministre canadien s'est enorgueilli que son pays ait versé plus de 1,5 milliard de dollars en vue d'appuyer des projets dans le monde entier pour lutter contre les menaces posées par les armes chimiques, biologiques et nucléaires et pour soutenir la mise en œuvre des ententes conventionnelles sur les armes.

M. ALEXANDER SCHALLENBERG, Ministre des affaires étrangères de l’Autriche, a déclaré que la pandémie, qui est loin d’être terminée, cache d’autres crises et conflits aux quatre coins du monde. L'« horloge de l'apocalypse » a récemment rappelé que les menaces existentielles des armes nucléaires se sont intensifiées ces dernières années. Il a appelé au renforcement à d’éléments essentiels du désarmement en élargissant, par exemple, les champs d’application du nouveau traité START.

Les progrès technologiques rapides soulèvent des questions juridiques, morales et de sécurité fondamentales, a poursuivi le ministre autrichien, tout particulièrement s'agissant des systèmes d'armes léthales autonomes mortels. Ce n'est pas de la science-fiction. Cela devient rapidement une réalité - une réalité que le Secrétaire général de l'ONU a à juste titre jugé à la fois «politiquement inacceptables et moralement répugnantes». Nous ne pouvons pas permettre à un algorithme de décider qui vit et qui meurt. Nous devons veiller à ce que les systèmes d’armes sans contrôle humain significatif soient interdits en vertu du droit international. Dans cette optique, l'Autriche accueillera cet automne une conférence internationale sur cette question.

Le Ministre autrichien a enfin déploré que les différends quant à savoir qui peut participer en tant qu’observateur à la Conférence du désarmement aient dominé le début de cette session. Cela va à l'encontre de l'esprit même du multilatéralisme. Chacun devrait avoir une place à la table et avoir le droit de se faire entendre. Il a aussi vivement déploré l'impasse qui empêche la Conférence de mener des négociations efficaces depuis 25 ans.

M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a pointé le fait que la pandémie de COVID-19 avait révélé la fragilité d’un monde qui ne garantit nullement l’accès universel aux services de santé de base mais qui modernise et élargit les arsenaux nucléaires en renforçant leur rôle dans les doctrines militaires de défense et de sécurité qui continuent de menacer l’humanité tout entière. S’érigeant contre les mesures coercitives unilatérales et les pressions politiques et économiques, M. Rodriguez Parrilla a prié le nouveau gouvernement des États-Unis de retirer Cuba de la liste des « États soutenant le terrorisme » où elle vient d'être inscrite par l’administration Trump.

Le Ministre cubain des affaires étrangères a exhorté la Conférence du désarmement à remplir son mandat de négocier les traités multilatéraux liés au désarmement, nucléaire en particulier, et à préserver les accords déjà conclus. Il s’est d’ailleurs félicité de la prorogation du traité START III par les États-Unis et la Fédération de Russie, de même que de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction des armes nucléaires, véritable « tournant » dans les efforts internationaux en faveur d'un monde exempt de telles armes, et que Cuba a été le cinquième pays à ratifier. Le pays a également déposé, le 4 février, l’instrument de ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Cuba réaffirme la pleine validité de la Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme zone de paix, signée par les chefs d’État et de gouvernement de toute la région. Un monde de justice, de dignité et de paix est possible lorsque prévaut la coopération entre les États et que sont respectés le droit international et les droits des peuples à la paix, au développement et à la justice.

M. FOUAD HUSSEIN, Ministre des affaires étrangères de l’Iraq, a déclaré que la question du désarmement revêtait une importance cruciale, aujourd’hui plus que jamais, car la propagation de la COVID-19 s’avère être un défi mondial qui a mis à nu les vulnérabilités dans plusieurs pays, et vient s’ajouter à d’autres crises et tensions politiques. Il a regretté que la Conférence du désarmement soit quasiment paralysée depuis des décennies, émettant l’espoir que la quatrième session extraordinaire sur le désarmement lui permettra de s’acquitter de son mandat, notamment grâce à l'ensemble de mesures pour un programme de travail soumis en 2020 lors de la présidence de l’Algérie. Toutefois, a-t-il fait remarquer, l’absence de volonté politique est la raison profonde de l’enlisement, ce qui exige une réflexion sur les voies et moyens de s’éloigner de la politisation de la Conférence du désarmement et de rechercher des solutions sur les questions de fond.

Le Ministre iraquien s’est ensuite félicité de la tenue, en novembre 2019, de la première conférence pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, et a invité à redoubler d’efforts pour le bon déroulement de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

M. FELIPE SOLÁ, Ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur et du culte de l’Argentine , a appelé à des mesures sur le droit souverain d’exploration de l’espace extra-atmosphérique à des fins exclusivement pacifiques. Il a par ailleurs encouragé à poursuivre les négociations en vue de la neuvième Conférence d’examen de la Convention sur les armes biologiques, et de la sixième Conférence d’examen sur la Convention relative à certaines armes classiques. L’Argentine a d’ailleurs présidé, à une date récente, la Conférence des États parties au Traité sur le commerce des armes et le Groupe d’experts gouvernementaux sur la transparence en matière d’armement, a-t-il encore rappelé.

Cinquante ans depuis l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, des progrès ont certes été enregistrés, mais pas suffisamment dans le domaine du désarmement nucléaire. Pourtant, les obligations juridiques figurant dans ce traité sont « on ne peut plus claires », et la ministre a invité les États à renforcer leur engagement à l'égard de ce traité et à prendre des mesures concrètes lors de la Conférence d’examen. À l’occasion du trentième anniversaire de l'Agence argentino-brésilienne de comptabilité et de vérification des matières nucléaires (ABACC), M. Solá a souligné l’expérience de cette institution en matière de vérification et d’établissement de la confiance mutuelle dont certaines régions où la méfiance perdure gagneraient à s’inspirer.

M. ANDRÉS ALLAMAND, Ministre des affaires étrangères du Chili, a indiqué que, lorsqu'il présidera la Conférence du désarmement en août et septembre prochains, le Chili aura comme priorité la recherche d’un consensus susceptible de revitaliser l’ordre du jour du désarmement et de faire avancer les accords, tout en ayant toujours à l’esprit la dimension humanitaire du désarmement, axée sur la sécurité des personnes. Il s’efforcera ainsi de favoriser le processus de négociation d’un traité non discriminatoire, multilatéral et effectivement vérifiable interdisant la production des matières fissiles pour la mise au point d'armes nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires. Il s’agira d’autre part d’entamer une discussion approfondie sur une série de défis contemporains ayant un impact sur les valeurs et la vie humaines comme la technologie numérique, la cybersécurité, l’intelligence artificielle et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins militaires.

En tant que pays non doté de l’arme nucléaire, le Chili est engagé dans le système de garanties de l’Agence internationale de l'énergie atomique et de son protocole ; et son Congrès national est en passe d’examiner le processus de ratification du Traité d’interdiction des armes nucléaires, récemment entré en vigueur et complétant le Traité de non-prolifération, a précisé M. Allamand, en appelant les États dotés des armes nucléaires de réévaluer le rôle de ces armes dans leur doctrine de sécurité nationale et de redoubler d’efforts dans la réduction de leurs arsenaux.

M. LUIS GALLEGOS, Ministre des affaires étrangères de l'Équateur, a rappelé que son expérience personnelle au sein de la Conférence du désarmement en tant qu'ambassadeur lui avait permis de constater que celle-ci avait connu, au cours de ses vingt premières années d’existence, une activité très positive dans la négociation d’accords juridiquement contraignants d’une importance cruciale. Il a avoué ne pas comprendre la raison de sa paralysie depuis plus de 20 ans, ajoutant que, faute de volonté politique et d’une forte confiance dans le multilatéralisme, tous les efforts resteront vains. Il a souligné à quel point il est absurde, face à l’impact de la pandémie de la COVID-19, de repousser les décisions sur le désarmement et d’engager des milliards de dollars dans des dépenses pour l’armement.

Le ministre équatorien a relevé que, selon l’Institut international de recherche pour la paix, à Stockholm (SIPRI), les dépenses militaires mondiales sont estimées à 1917 milliards de dollars en 2019, soit 2,2 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit 249 USD par personne. En 2019, elles ont augmenté de 3,6 % par rapport à 2018 et de 7,2 % par rapport à 2010. Or, avec toutes les réunions prévues en 2021, celle-ci pourrait devenir une année tournant en matière de désarmement sous tous ses aspects, a espéré le Ministre équatorien.

MME ARANCHA GONZÁLEZ LAYA, Ministre des affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération de l'Espagne , a déclaré que son pays avait adopté une nouvelle stratégie d’action extérieure en faveur d’un multilatéralisme efficace, notamment pour les différents régimes du désarmement, dont beaucoup subissent actuellement de sérieuses tensions et blocages. Elle a souhaité réaffirmer l’importance de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en vue de la mise en œuvre de cet instrument. La ministre a aussi estimé que la prolongation du traité New START invitait à l’optimisme «mais pas à la complaisance» car la Conférence d’examen doit aboutir à des résultats tangibles. C’est pour cette raison que l’Espagne participe à l’Initiative de Stockholm sur le désarmement nucléaire, lancée précisément pour promouvoir le succès de la Conférence, rétablir la confiance et trouver un espace de coopération par le biais de 22 mesures réalistes, pratiques et applicables.

Mme González a également qualifié de cruciale la prochaine Conférence d’examen de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, notamment à cause de la pandémie de COVID-19, d’une part, et de l’utilisation de ce type d’armes au cours de ces dernières années, d’autre part. La ministre espagnole a encouragé à l’institutionnalisation de la Convention sur les armes biologiques, en suivant l’exemple de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Enfin, l’Espagne estime qu'il convient de faire des progrès pour la tenue à Genève de la nouvelle Conférence d’examen de la Convention sur certaines armes classiques, pilier fondamental du droit international humanitaire, a indiqué la ministre qui a rappelé que son pays, avec l’Union européenne, réfléchit aussi à la menace posée par l’utilisation militaire des nouvelles technologies.

DATO’ KAMARUDIN JAFFAR, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a souligné que le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires représentait un jalon important qui complète les instruments juridiques internationaux existants relatifs au désarmement nucléaire et à la non-prolifération, en particulier le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. La prochaine conférence d'examen de ce traité au mois d'août exigera des États parties de rester engagés et à assurer son succès. La Malaisie a appuie l'appel du Secrétaire général à «inverser l'érosion du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires ». Elle se félicite par ailleurs de la prolongation par les États-Unis et la Fédération de Russie du traité new START. Pour que la Conférence progresse, tous les États membres doivent démontrer une volonté politique forte et faire preuve de souplesse.

MME DANIELA RODRÍGUEZ MARTÍNEZ, Vice-Ministre chargée des questions multilatérales au ministère du pouvoir populaire pour les affaires érangères du Venezuela , a déclaré qu'un examen complet du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires constituerait un progrès vers un monde sans armes nucléaires. Elle a souligné qu'il fallait assurer une participation équitable de tous les États à la Conférence d'examen. Le Venezuela estime par ailleurs qu'un instrument juridiquement contraignant sur l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique s'impose. e Venezuela se félicite de la ratification par Cuba du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, ainsi que de la prorogation du traité new START. La Vice-Ministre a également dit que son pays est préoccupé par les systèmes d'armes létales autonomes, y compris les véhicules aériens sans pilote qui, en 2018, ont notamment été utilisés dans une tentative d'assassinat contre le président Nicolás Maduro. Mme Martínez a aussi fait valoir que le Venezuela et les Caraïbes sont une zone de paix et une zone exempte d’armes nucléaires.

M. JUAN MANUEL PINO, Ministre de la sécurité publique du Panama, a déclaré que l'entrée en vigueur, le 22 janvier 2021, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, ratifié en 2019 par le Panama, constitue une étape majeure et sensibilise aux conséquences catastrophiques de l’utilisation des armes nucléaires.

Le ministre panaméen a également invoqué l’impact «négatif, durable et irréversible» de la course aux armements, qui porte atteinte à la fois à la paix et la sécurité internationales ainsi qu'à l’économie, et mène à une destruction «consciente et systématique de l’environnement». Dès lors, il est indispensable que les États œuvrent de concert pour établir des mesures dissuasives contre la course aux armements. Mais d’ici à l’obtention d’un désarmement total, il est indispensable que la communauté internationale établisse des mécanismes efficaces pour garantir la sécurité des États non dotées d’armes nucléaires, a-t-il argué. Dans ce but, le ministre a encouragé à jeter les bases d’un programme intégral d’élimination des armes de destruction massive. En tant qu’observateur, le Panama a en outre réaffirmé sa condamnation de toute manifestation, acte ou action portant atteinte à la paix et à la sécurité internationales.

M. STANISLAV RAŠČAN, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Slovénie, a déclaré que des négociations immédiates sur un traité d'interdiction des matières fissiles étaient une étape logique dans laquelle la Conférence du désarmement doit s'engager. La Slovénie constate par ailleurs que l’élargissement de la composition de la Conférence du désarmement se fait attendre. Se félicitant de la prorogation du traité New START, M. Raščan a également exhorté les États à tirer partie de la prochaine Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires pour réaliser des progrès concrets concernant l'article VI. D'autre part, la Slovénie exhorte tous les pays qui ne l'ont pas encore fait à ratifier la Traité d'interdiction des essais nucléaires. Réitérant son soutien au Plan d’action global conjoint, la Slovénie lance un appel à l’Iran afin que le pays s’abstienne de prendre des mesures favorisant une escalade. En ce qui concerne la République populaire démocratique de Corée, la Slovénie appelle Pyongyang à revenir à des négociations constructives. Enfin, dans le cadre de ses efforts en faveur de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes, la Slovénie soutient les initiatives visant la promotion de la participation des femmes à la maîtrise des armements, au désarmement et à la non-prolifération.

 

 

DC21.013F