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La Conférence du désarmement entend les allocutions inaugurales de sa Secrétaire générale et de son nouveau Président, ainsi que les déclarations de plusieurs délégations

Compte rendu de séance

 

Après avoir officiellement ouvert sa session de 2021 ce matin, la Conférence du désarmement a entendu, lors d’une séance plénière cet après-midi, des allocutions de son nouveau Président, l’Ambassadeur Marc Pecsteen de la Belgique, ainsi que de la Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève, Mme Tatiana Valovaya, en tant que Secrétaire générale de la Conférence et Représentante personnelle du Secrétaire général de l’ONU auprès de cette instance. Ces deux allocutions ont été suivies des déclarations de plusieurs délégations.

Dans son allocution, Mme Valovaya a relevé que depuis de nombreuses années, nous avons considéré le système de normes en matière de désarmement nucléaire, de non-prolifération et de contrôle des armements comme un « acquis ». Or, « ce système même de normes s'écroule sous nos yeux », a-t-elle mis en garde, avant d’appeler tous les États à « mettre un terme de toute urgence à cette tendance négative et à instaurer la confiance entre les nations ».

La Secrétaire générale de la Conférence a par ailleurs fait observer que l’année qui s’ouvre serait notamment marquée par l'entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, dans quelques jours, et par la Conférence d'examen – qui, l’an dernier, avait été reportée à cette année – du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Mme Valovaya a espéré que les membres de la Conférence du désarmement seraient « inspirés » par la signification critique de ces événements et sauraient faire preuve du sens de l’urgence nécessaire pour contribuer à leur succès et inverser les tendances dangereuses observées ces dernières années.

Le Président de la Conférence a, quant à lui, souligné à quel point « il n’est possible de résoudre les problèmes transnationaux que par la coopération et en unissant nos efforts individuels pour le bien commun ». En particulier, la COVID-19 « montre l’impérieuse nécessité d’un multilatéralisme robuste », une nécessité à laquelle le désarmement n’échappe pas.

Sur le modèle innovant retenu l’année dernière, les six présidents de la Conférence en 2021 (le « P6 ») conjugueront leurs efforts pour parvenir à une vision commune sur le programme de la Conférence, a annoncé M. Pecsteen. Il a dit entendre poursuivre dans la voie tracée par la présidence algérienne en 2020 : c’est sur cette base que la présidence actuelle a présenté son « paquet », comprenant un projet de programme de travail, un projet de plan de mise en œuvre et une déclaration présidentielle sur l'amélioration et l'efficacité du fonctionnement de la Conférence. La discussion sur ces documents commencera dès la semaine prochaine, a fait savoir M. Pecsteen.

Ont ensuite fait des déclarations les délégations des pays suivants, exposant notamment leurs priorités pour la session de cette année : Bulgarie, Cameroun, Canada, Chili, Brésil, Portugal (au nom de l’Union européenne), États-Unis, Pérou, Pays-Bas, Chine et Fédération de Russie.

À sa prochaine séance plénière, jeudi prochain, 21 janvier, à 10 heures, la Conférence doit entendre les déclarations d’autres délégations.

Allocutions d’ouverture

Ouvrant la séance, le Président de la Conférence, l’Ambassadeur MARC PECSTEEN de la Belgique, a souhaité la bienvenue aux États non membres de la Conférence dont la demande de participation en tant qu’observateurs a été acceptée ce matin, de même qu’à deux nouveaux collègues représentant Israël et le Venezuela.

MME TATIANA VALOVAYA,Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève, Secrétaire générale de la Conférence et Représentante personnelle du Secrétaire général de l’ONU auprès de cette instance , s’est réjouie de constater que l'esprit de coopération entre les six Présidents de la Conférence qui avait marqué la session de 2020 se poursuit aujourd'hui à travers leurs successeurs. L’intense collaboration entre les six Présidents de la Conférence pour 2021 a déjà permis la diffusion, avant même le début officiel de la session, d’un projet de proposition d’ensemble de documents (package) susceptible de fournir un cadre pour les travaux de la Conférence cette année et comprenant un projet de programme de travail, un projet de plan pour sa mise en œuvre et une déclaration présidentielle sur le fonctionnement amélioré et efficace de la Conférence, a précisé Mme Valovaya.

Depuis de nombreuses années, nous avons considéré le système de normes en matière de désarmement nucléaire, de non-prolifération et de contrôle des armements comme un « acquis », a poursuivi la Secrétaire générale de la Conférence. Or, « ce système même de normes s'écroule sous nos yeux », a-t-elle mis en garde, avant d’appeler tous les États à « mettre un terme de toute urgence à cette tendance négative et à instaurer la confiance entre les nations ».

Au sein de cette Conférence, unique instance multilatérale de négociation dans le domaine du désarmement, le moment est venu de s'éloigner des échanges qui ne contribuent pas aux questions de fond inscrites à son ordre du jour ou qui, pire encore, alimentent le déficit de confiance existant au détriment de la création d'un environnement propice au succès des négociations, a indiqué Mme Valovaya. De même, le besoin urgent se fait sentir d’un dialogue renouvelé qui aille au-delà de l'affirmation de positions nationales déjà connues pour aborder les questions de fond, sur lesquelles les États doivent se concentrer pour progresser, a demandé la Secrétaire générale de la Conférence. Les organes subsidiaires que l'adoption du package permettra peut-être de créer pourraient fournir l'espace nécessaire à un dialogue renouvelé au sein de la Conférence, a-t-elle estimé.

Cette année marque le 75ème anniversaire de la première résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, qui sollicitait des propositions pour l’élimination des armements nationaux des armes atomiques et de toutes les autres armes adaptables à la destruction massive, a rappelé Mme Valovaya. Or, 75 ans après l’adoption de cette résolution, et en dépit d’indiscutables progrès dans la réduction des arsenaux nucléaires, il s’agit d’un travail encore inachevé, a souligné Mme Valovaya, ajoutant que le besoin est urgent de se réengager en faveur de ces principes et de prendre des mesures d’application urgentes.

Mme Valovaya a d’autre part rappelé que l'Assemblée générale des Nations Unies venait d'adopter, sur recommandation de sa Première Commission, plus de soixante résolutions, dont dix-neuf mentionnent explicitement la Conférence du désarmement, avec, notamment, une nouvelle demande adressée aux membres de la Conférence pour qu’ils informent la Conférence, sur une base volontaire, de leurs politiques, stratégies et doctrines nationales de sécurité spatiales.

Si la Conférence du désarmement et l'Assemblée générale sont des instances différentes, a noté Mme Valovaya, les questions de désarmement et de sécurité internationale traitées dans les deux organes sont similaires et se chevauchent, et « les 65 délégations qui participent aux deux instances représentent les mêmes intérêts de sécurité nationale dans les deux enceintes ».

Enfin, Mme Valovaya a fait observer que l’année qui s’ouvre serait marquée par l'entrée en vigueur du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires dans quelques jours [le 22 janvier prochain] et par la Conférence d'examen – reportée [de 2020 à 2021] – du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), prévue cet été. De même, les préparatifs pour les conférences d'examen de la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques et de la Convention sur les armes biologiques auront lieu cette année.

Mme Valovaya a espéré que les membres de la Conférence du désarmement seraient « inspirés » par la signification critique de ces événements et sauraient faire preuve du sens de l’urgence nécessaire pour contribuer à leur succès et inverser les tendances dangereuses observées ces dernières années. « Il ne fait aucun doute que ce qui a manqué à cette Conférence, ce n'est ni la connaissance approfondie de ses membres, ni des sujets dignes d'intérêt, mais plutôt la volonté politique de les mettre à profit », a conclu Mme Valovaya.

Dans sa propre allocution d’ouverture, M. PECSTEEN a notamment souligné à quel point « il n’est possible de résoudre les problèmes transnationaux que par la coopération et en unissant nos efforts individuels pour le bien commun ». En particulier, la COVID-19 « montre l’impérieuse nécessité d’un multilatéralisme robuste », une nécessité à laquelle le désarmement n’échappe pas, a fait observer le Président de la Conférence.

La confiance est nécessaire pour que la Conférence puisse assumer son rôle moteur en tant qu’unique instance multilatérale de négociations dans le domaine du désarmement, a ajouté le diplomate belge. Cette exigence s’impose d’autant plus dans une année marquée « par l’échéance importante dans le domaine du contrôle des armes nucléaires stratégiques des États-Unis et de la Fédération de Russie ; par la tenue de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ; et enfin par la dégradation préoccupante dans certains dossiers de prolifération nucléaire », a insisté M. Pecsteen. Une avancée à la Conférence du désarmement pourrait donner un ton positif pour les mois à venir, a-t-il ajouté.

Sur le modèle innovant retenu l’année dernière, les six Présidents de la Conférence pour 2021 (« P6 ») conjugueront leurs efforts pour parvenir à une vision commune sur le programme de la Conférence, a indiqué M. Pecsteen. Le « P6 » organisera, avec la Chine et le Bélarus, des consultations hebdomadaires, a-t-il indiqué. Il a précisé avoir déjà tenu des consultations bilatérales et avec les groupes régionaux pour relancer les travaux de la Conférence.

S’agissant du programme de travail, M. Pecsteen a indiqué qu’il entendait poursuivre dans la voie tracée par la présidence algérienne en 2020. C’est sur cette base que la présidence actuelle a présenté son « paquet », comprenant un projet de programme de travail, un projet de plan de mise en œuvre et une déclaration présidentielle sur le fonctionnement amélioré et efficace de la Conférence. La discussion sur ces documents commencera dès la semaine prochaine, a fait savoir le Président.

Aperçu des déclarations

La Bulgarie s’est dite heureuse de faire partie du « P6 » [les six Présidents de la Conférence pour cette année] et a indiqué retenir ce format du « P6 » afin de permettre la continuité et la cohérence de l’action engagée par les présidences successives. Cette séance d’aujourd’hui démontre la volonté des Etats membres de la Conférence de poursuivre le travail et d’obtenir des résultats. Il faut maintenant trouver un terrain commun entre les membres de la Conférence afin de permettre à cette instance d’appliquer son mandat. Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires reste, pour la Bulgarie, la pierre angulaire du désarmement nucléaire. Il doit permettre d’aboutir à l’objectif partagé d’un monde exempt d’armes nucléaires. La Bulgarie a par ailleurs encouragé la Conférence à entamer le plus rapidement possible les négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles. Elle a en outre déploré la perte du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), exemple de la crise que traverse le multilatéralisme. Enfin, la Bulgarie a expliqué que l’élargissement de la Conférence devrait trouver une bonne place dans les débats de cette instance cette année, afin qu’elle soit plus en phase avec les défis du XXIème siècle.

Le Cameroun a expliqué pourquoi les questions de désarmement intéressaient beaucoup les pays en développement et a indiqué que, comme la plupart des États de sa région – où la paix est troublée par des causes diverses, dont la plus répandue reste le terrorisme – le Cameroun attend beaucoup des travaux de la Conférence.

S’agissant de la session 2021 de la Conférence, le package qui est présenté est un programme complet qui devrait permettre des avancées considérables vers la paix et la sécurité internationales, a estimé le Cameroun. La Conférence se distinguera en tenant compte des objectifs de paix, de prévention d’une course aux armements et de coopération internationale en matière de désarmement, dans une approche conforme à la Charte des Nations Unies à laquelle le Cameroun reste profondément attaché.

Le Canada a indiqué avoir travaillé en étroite collaboration avec M. Pecsteen et les autres Présidents de la Conférence pour cette année afin d'élaborer une proposition acceptable pour la session 2021 de cette instance. La proposition constate qu'il n'y a actuellement aucun point de l'ordre du jour de la Conférence sur lequel tous les États membres seraient prêts à lancer des négociations. Compte tenu de cette réalité, le « paquet » propose aux membres de la Conférence une série de réunions assez intenses sur tous les points de l'ordre du jour afin de clarifier les positions nationales et les moyens de faire avancer les négociations dans un ou plusieurs domaines.

D’autre part, si le Canada estime possible d'entamer des négociations sur la question des matières fissiles, il est ouvert à des négociations sur d'autres points essentiels de l'ordre du jour, si un consensus peut être trouvé.

Le Chili a fait observer que l’importance de la Conférence a été démontrée à travers les différents traités négociés avec succès en son sein. Le Chili a réitéré sa volonté politique de faire progresser la réalisation des objectifs pour lesquels la Conférence du désarmement a été créée, afin de renforcer ainsi par des actions concrètes le système multilatéral, en particulier l'architecture de sécurité internationale. Le Chili a par ailleurs indiqué attendre avec impatience l'entrée en vigueur, dans quelques jours, du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires. Le pays a conclu en déclarant que tous les membres de la Conférence devaient faire preuve de volonté politique pour générer la confiance qui permettra de progresser dans le domaine du désarmement et de préserver la pertinence et la crédibilité de cette instance.

Le Brésil a souligné que le « P6 » de cette année 2021 avait œuvré de manière rapprochée avec l’équipe du « P6 » de l’an dernier, au travers de multiples réunions. En 2020, la paralysie de la Conférence était réelle en raison de la pandémie qui a frappé le monde, alors que les États membres de le Conférence étaient très près d’obtenir un résultat, a regretté le Brésil. Aujourd’hui, il faut profiter de ces contributions précieuses et se lancer dans un exercice de bonne foi, a ajouté le pays. Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires vient appuyer le régime de non-prolifération, a ensuite déclaré le Brésil, avant de rappeler que le TNP demeure la pierre angulaire du système de désarmement nucléaire et que sa Conférence d’examen cette année doit permettre d’évaluer le succès de sa mise en œuvre.

Le Portugal, au nom de l’Union européenne, a jugé prioritaire la négociation sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à la Conférence. L’Union européenne appelle en outre les États mentionnés dans l’Annexe II du traité d’interdiction complète des essais nucléaires, et qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier ce traité. L’Union européenne est en outre favorable à l’application du programme « Femmes, paix et sécurité », conformément à la résolution 1325 du Conseil de sécurité.

D’autre part, le TNP est un succès historique et son application est cruciale, en particulier l’application de son article VI, a poursuivi le Portugal, toujours au nom de l’Union européenne. L’Union européenne encourage la Fédération de Russie et les États-Unis à continuer de réduire leurs arsenaux nucléaires et à poursuivre le dialogue sur les mesures de confiance et les activités de vérification. Le Portugal a enfin fait part des préoccupations de l’Union européenne face aux activités d’enrichissement de l’uranium menées par l’Iran et face à la poursuite du programme de missiles balistiques par la République populaire démocratique de Corée.

Les États-Unis ont déclaré que la Conférence a historiquement joué un rôle prédominant dans le domaine de la préservation de la paix et de la sécurité. Elle pourrait être appelée à rejouer ce rôle à l’avenir, même si le comportement de la Turquie et de l’Iran en fait douter, ont-ils poursuivi, ajoutant que « qui se ressemble s’assemble ». Les États-Unis ont un engagement sans faille en faveur de la sécurité collective et il n’y aura pas d’assouplissement de la politique des États-Unis envers l’Iran, afin que ce dernier pays rende des comptes, a poursuivi la délégation des États-Unis.

Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est un exemple de mesure contreproductive, ont ensuite affirmé les États-Unis. L’infrastructure de sécurité mondiale a été sapée par l’Iran, la Fédération de Russie et la Chine, ont-ils ajouté, avant de déclarer que seules les solutions multilatérales auront le potentiel d’être durables. Au fil des années, ont poursuivi les États-Unis, la Fédération de Russie a adopté une doctrine qui la pousse à développer son arsenal nucléaire ; les Etats-Unis sont préoccupés par cette doctrine et la Fédération de Russie doit donc rassurer la communauté internationale. En raison des projets déstabilisateurs de la Fédération de Russie, n’a pu être réaffirmée la position selon laquelle une guerre nucléaire ne devait jamais être menée car il n’y aurait aucun vainqueur et il semblerait que le Président Poutine pense qu’une guerre nucléaire puisse être remportée, ont déploré les États-Unis.

Contrairement à la Fédération de Russie, qui triche depuis plus d’une décennie et a développé des missiles de croisière intermédiaires en violation du traité FNI, les États-Unis respectent leurs engagements, a poursuivi la délégation des États-Unis, avant d’avertir qu’il y aurait des conséquences au comportement de la Fédération de Russie. Les Etats-Unis considèrent qu’il est inacceptable que des tentatives d’assassinat soient menées en utilisant des agents toxiques, comme cela a notamment été le cas contre l’opposant Alexeï Navalny, ce qui est interdit par la Convention sur les armes chimiques. Par ailleurs, la Fédération de Russie continue de mener des actions de combat en Ukraine, en violation notamment de la Charte des Nations Unies, ont ajouté les États-Unis.

L’heure est venue de conclure un nouveau traité de contrôle des armements avec la Fédération de Russie et la Chine, ont poursuivi les États-Unis. La réalité est que la Chine travaille à l’expansion de son arsenal nucléaire, ont-ils déclaré. La Chine disait n’être intéressée que par une force de dissuasion, mais cette position semble aujourd’hui être enterrée, ont indiqué les États-Unis, appelant tous les pays épris de paix à rappeler la Chine à l’ordre en permettant un contrôle efficace des armements. Les États-Unis sont impatients de travailler avec leurs amis et alliés au sein de la Conférence pour l’amélioration de l’humanité dans son ensemble, ont conclu les États-Unis.

Le Pérou s’est dit encouragé par le nombre croissant de ratifications et d'adhésions au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, « un instrument international dont l'entrée en vigueur, ces prochains jours, ne pourrait pas être plus opportune ». Pour le Pérou, la crise du coronavirus ne peut être traitée par les pays individuellement et rappelle qu'il existe d'autres menaces pour l'humanité qui requièrent également l’attention de la communauté internationale, comme le changement climatique et le risque d'une guerre nucléaire. Le Pérou a par ailleurs souligné l’importance de l'intégration de la dimension de genre dans les questions de désarmement, y compris au travers du renforcement de la participation des femmes aux travaux de la Conférence.

Les Pays-Bas ont remercié la présidence de la Conférence d’avoir diffusé bien à l’avance ses propositions pour l’organisation de la session de 2021 et ont salué les démarches des « P6 » pour assurer la continuité des travaux. La Conférence devra se concentrer sur le fond de ses travaux, ont insisté les Pays-Bas, estimant que les priorités essentielles sont d’engager les négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles et de se pencher sur la manière d’éviter la militarisation de l’espace.

Les Pays-Bas estiment en outre nécessaire de réfléchir à une meilleure application du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, en particulier par le biais de mesures de transparence et la création de canaux de communication. La délégation néerlandaise a rappelé que son pays avait toujours plaidé pour une rationalisation des travaux de la Conférence.

Dans un droit de réponse, la Chine a dit appuyer la proposition du Président de la Conférence de mener des consultations au sujet de la participation des observateurs aux travaux de la Conférence. La Chine a ensuite rejeté la déclaration la concernant faite par le représentant des États-Unis. Elle a espéré que, « dès demain, la communauté internationale n’aurait plus à entendre d’élucubrations » comme celles qui ont été prononcées cet après-midi.

Dans un droit de réponse, la Fédération de Russie a regretté les « discours incendiaires » de la part de représentants de l’actuel Gouvernement des États-Unis, des discours qui, de l’avis de la délégation russe, n’ont « rien de commun avec la pratique diplomatique servant des résultats concrets ». La Fédération de Russie a aussi condamné « la destruction par les États-Unis, depuis 2010, du régime de non-prolifération », de même que la volonté de ce pays d’« imposer au monde une perception qui n’a rien à voir avec la réalité ». La Fédération de Russie a espéré que la nouvelle administration américaine rejetterait « une approche néfaste pour le reste du monde ».

 

DC21.003F