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Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien : Mahmoud Abbas réitère son appel pour engager début 2021 les préparatifs d’une conférence internationale, alors que le Secrétaire général de l’ONU se dit profondément inquiet par les perspectives de moins en moins bonnes de résolution du conflit

Compte rendu de séance

 

«Nous réitérons […] notre disponibilité à reprendre des négociations directes avec Israël», indique M. Mahmoud Abbas dans un message transmis à la réunion spéciale de commémoration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, qui se tenait ce matin au Palais des Nations à Genève.

Dans ce message, le Président de l’Etat de Palestine réitère également son appel au Secrétaire général des Nations Unies pour engager au début de l’année prochaine, en coordination avec le Quatuor pour le Moyen-Orient et le Conseil de sécurité, les préparatifs en vue de convoquer une conférence internationale, impliquant toutes les parties concernées, pour lancer un véritable processus de paix, sur la base du droit international et des résolutions des Nations Unies.

Dans son message, dont lecture a été donnée par la Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, se déclare pour sa part profondément inquiet par les sombres réalités du territoire palestinien occupé et par les perspectives de moins en moins bonnes de résolution de ce conflit qui est au cœur des Nations Unies depuis leur création – et ce alors même que la pandémie de COVID-19 a aggravé une situation humanitaire et socioéconomique déjà désastreuse.

La levée des bouclages et la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous un gouvernement national démocratique unique sont essentielles pour répondre aux besoins de la population et rétablir la confiance dans une solution politique, insiste en outre M. Guterres, avant d’assurer que les Nations Unies restent déterminées à aider les Palestiniens et les Israéliens à résoudre le conflit. Le cadre capable de réaliser les aspirations légitimes des deux peuples est celui de deux États, vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité, sur la base des frontières de 1967, et avec Jérusalem comme capitale des deux États, précise le Secrétaire général.

Outre ceux transmis par MM. Guterres et Abbas, des messages ont également été transmis à la réunion de ce matin par des intervenants représentant le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien; le Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés; la Ligue des États arabes; l'Organisation de coopération islamique; le Mouvement des pays non alignés et l'Union africaine. Une déclaration a également été prononcée au nom des organisations non gouvernementales accréditées auprès du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

La Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève, Mme Tatiana Valovaya, a annoncé, à la fin de la séance, que des messages de solidarité à l'occasion de la Journée internationale avaient par ailleurs été reçus de la part des chefs d'État de la Turquie, du Maroc, de l’Inde, de la Malaisie, de Sri Lanka, de l’Égypte, du Qatar, de la Namibie, du Brésil et de la Jordanie.

Cette réunion spéciale se tient chaque année pour marquer la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, célébrée le 29 novembre conformément à la résolution 32/40B  adoptée par l'Assemblée générale le 2 décembre 1977.

Aperçu des déclarations

MME TATIANA VALOVAYA, Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève, a ouvert la réunion en invitant l’assistance à regarder la vidéo de l'exposition virtuelle intitulée The Writing is on the Wall: Annexation Past and Present produite par le Comité des Nations Unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien en coopération avec la Mission permanente d'observation de l'État de Palestine auprès des Nations Unies à New York.

Mme Valovaya a ensuite donné lecture d’un message du Secrétaire général des Nations Unies, M. ANTÓNIO GUTERRES.

Dans ce message, le Secrétaire général se déclare profondément inquiet par les sombres réalités du territoire palestinien occupé et par les perspectives de moins en moins bonnes de résolution de ce conflit qui est au cœur des Nations Unies depuis leur création – et ce alors même que la pandémie de COVID-19 a aggravé une situation humanitaire et socioéconomique déjà désastreuse.

Le Secrétaire général remarque que la suspension par Israël des plans d'annexion de certaines parties de la Cisjordanie a levé, pour l'instant, une menace critique pour la paix et la stabilité régionale. Toutefois, sur le terrain, ajoute M. Guterres, la construction de colonies se poursuit, tandis que les démolitions et les saisies de structures appartenant à des Palestiniens par les autorités israéliennes dans toute la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, ont atteint le taux le plus élevé documenté en quatre ans.

Ces actes sont contraires au droit international et compromettent les perspectives de création d'un État palestinien viable et contigu, met en garde le Secrétaire général dans son message. Il déplore en outre que les actes de violence, la menace constante d'une escalade à Gaza, les restrictions de mouvement et d'accès, ainsi que les violations des droits de l'homme persistent, ce qui rend la situation toujours très volatile.

La levée des bouclages, conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, et la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous un gouvernement national démocratique unique sont essentielles pour répondre aux besoins de la population et rétablir la confiance dans une solution politique, insiste en outre M. Guterres.

Seule une solution à deux États qui réalise les aspirations nationales légitimes des Palestiniens et des Israéliens peut conduire à une paix durable, poursuit le Secrétaire général, avant d’assurer que les Nations Unies restent déterminées à aider les Palestiniens et les Israéliens à résoudre le conflit. Le cadre capable de réaliser les aspirations légitimes des deux peuples est celui de deux États, vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité, sur la base des frontières de 1967, et avec Jérusalem comme capitale des deux États.

Dans sa déclaration, M. Guterres appelle également les États Membres à fournir les ressources nécessaires pour que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) puisse continuer à fournir ses services vitaux à des millions de réfugiés palestiniens.

Pour conclure, M. Guterres appelle la communauté internationale à renouveler son « engagement envers le peuple palestinien dans sa quête pour réaliser ses droits inaliénables et construire un avenir de paix, de justice, de sécurité et de dignité ».

M. COLY SECK, Représentant permanent du Sénégal auprès des Nations Unies à Genève, a donné lecture d’un message adressé à la réunion par le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien , dans lequel ce dernier exprime au peuple palestinien les condoléances du Comité pour le décès [le mois dernier] de Saeb Erekat, Secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine et négociateur en chef du processus de paix au Moyen-Orient.

Dans son message, le Président du Comité regrette ensuite que l’occupation israélienne illégale du territoire palestinien, qui dure depuis cinquante-trois ans, soit maintenant aggravée par des menaces d’annexion de jure, tandis que le peuple palestinien continue d’être privé de ses droits inaliénables, notamment du droit à l’autodétermination. Les colonies israéliennes sont illégales au regard du droit international, ajoute-t-il, jugeant impératif d’arrêter totalement leur construction et leur planification. Avec le mur de séparation construit illégalement dans le territoire occupé, ces colonies sont le signe le plus visible de l’enracinement de l’occupation et de l’annexion de facto des terres palestiniennes, relève le Président du Comité.

Dans la bande de Gaza, poursuit-il, les Palestiniennes et les Palestiniens vivent la treizième année d’un blocus israélien illégal qui continue à les isoler et à les appauvrir. Pendant la pandémie de COVID-19, le blocus prive les habitants de Gaza d’un accès adéquat à l’aide humanitaire et socioéconomique.

Le Président du Comité invite par ailleurs les États Membres à remédier d’urgence au déficit de financement de l’UNRWA, relevant que ce déficit avait atteint 115 millions de dollars en novembre et menaçait la continuité de programmes vitaux bénéficiant à 5,7 millions de réfugiés de Palestine, dont un demi-million d’écoliers.

Le Comité soutient fermement le peuple palestinien dans la poursuite de ses droits inaliénables et d’une vie dans la paix, la justice, l’égalité et la dignité, ajoute son Président. L’objectif commun demeure celui de parvenir à une solution juste et durable consistant en deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, dans les frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale de l’État de Palestine. Pour atteindre cet objectif, le Comité soutient l’appel lancé par le Président de l’État de Palestine, M. Mahmoud Abbas, en faveur d’une conférence de paix internationale sous les auspices d’un quatuor élargi pour le Moyen-Orient.

MME DAYANI MENDIS, Représentante permanente adjointe de la Mission permanente de Sri Lanka auprès de l’Office des Nations Unies à Genève , a indiqué que le Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés – que Sri Lanka préside – a présenté son 52ème rapport à l'Assemblée générale pour adoption le 2 décembre 2020. Le Comité a consacré une partie de son rapport à l'impact sexospécifique des pratiques et politiques israéliennes sur les droits humains des femmes et des filles palestiniennes et à l'impact de la COVID-19 sur les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.

Le Comité reste préoccupé par un certain nombre de questions relatives aux droits de l'homme liées à l'expansion continue des colonies israéliennes illégales. Le Comité est consterné par le fait que l'annexion de facto du territoire palestinien se poursuit avec l'expansion croissante des colonies, les confiscations et démolitions de maisons et les actes de violence et les violations des droits de l'homme à l'encontre du peuple palestinien. Le Comité reste alarmé par le fait que les plans d'annexion d'Israël n'ont pas été abandonnés. Le Comité appelle les autorités israéliennes à cesser les démolitions, les saisies de biens palestiniens et les relocalisations forcées de communautés qui sont contraires au droit international et qui compromettent la création d'un État palestinien viable et d'un seul tenant.

Le blocus de Gaza entre dans sa 14ème année et la situation reste désastreuse, a poursuivi Mme Mendis. Plus de 90% de l'eau est non potable, en raison de la contamination de l'eau, et près de la moitié de la population est au chômage et vit en dessous du seuil de pauvreté.

Le Comité appelle ainsi le Gouvernement israélien à mettre fin au blocus et à l'occupation du territoire palestinien occupé et du Golan syrien occupé, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ; à mettre en œuvre toutes les résolutions des Nations unies concernant les droits inaliénables du peuple palestinien ; à cesser toutes les activités de colonisation illégales ; à renoncer à la pratique illégale des démolitions ; à cesser tous les plans d'annexion en Cisjordanie, dans la vallée du Jourdain et dans le Golan syrien occupé ; et à enquêter sur les cas de recours excessif à la force.

M. ALI AL-SAMMAK, Observateur permanent de la Ligue des États arabes auprès des Nations Unies à Genève , a ensuite donné lecture d’une déclaration de M. AHMED ABOUL-GHEIT, Secrétaire général de la Ligue des États arabes. Le Secrétaire général y relève que si l'attention du monde entier est centrée cette année sur la nouvelle menace de la COVID-19, l'une des principales préoccupations reste la persistance des conséquences désastreuses de l'occupation israélienne qui prive le peuple palestinien de ses droits légitimes inaliénables.

En effet, ajoute dans sa déclaration le Secrétaire général de la Ligue, le peuple palestinien a dû subir cette année encore des violations de ses droits, imputables à l'occupation israélienne et ses pratiques d'apartheid, incluant la colonisation, la démolition de maisons, le blocus et l’accaparement de terres. En outre, alors même que la pandémie de COVID-19 se répand dans les territoires palestiniens occupés, la puissance d'occupation prive toujours les Palestiniens de leur droit le plus élémentaire aux soins de santé et à l'obtention des équipements médicaux nécessaires.

La communauté internationale doit donc mettre la puissance d'occupation devant sa responsabilité de mettre fin à la longue occupation et de permettre au peuple palestinien de jouir de ses droits inaliénables, notamment ses droits à l’autodétermination et au retour, demande le Secrétaire général de la Ligue des États arabes. L'appel de Mahmoud Abbas, Président de l'État de Palestine, à tenir une conférence internationale de paix en 2021, et la réponse internationale positive qui lui a été donnée, doivent être mis à profit pour la sécurité et la stabilité de la région, conclut le Secrétaire général de la Ligue dans sa déclaration.

MME NASSIMA BAGHLI, Observatrice permanente de l’Organisation de coopération islamique auprès de l’Office des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève , a déclaré qu’une fois de plus, cette réunion se déroule dans une période difficile où le territoire palestinien est toujours soumis à l'occupation israélienne, à la colonisation, au blocus et au mur de la discrimination. Les colons israéliens poursuivent leurs actes de violence et d'intimidation contre le peuple palestinien, ce qui a entraîné des pertes humaines, des dommages matériels et l'annexion de terres palestiniennes. Au cours de cette année, plus de douze mille nouvelles unités de colonies ont été construites. Une telle politique porte gravement atteinte à l'intégrité territoriale et à la contiguïté d'un futur État de Palestine, et compromet la viabilité de la solution fondée sur deux États, en plus d'être une violation flagrante du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies, a insisté Mme Baghli.

L’Organisation de coopération islamique (OCI) réaffirme que la ville de Jérusalem fait partie intégrante du territoire palestinien occupé depuis 1967 et que toutes les mesures et décisions visant à modifier son cadre historique, juridique et politique sont nulles et non avenues selon le droit international et les résolutions de l'ONU et sont rejetées par la communauté internationale.

La communauté internationale doit agir efficacement pour défendre les droits fondamentaux des prisonniers palestiniens et obliger Israël à respecter les dispositions et les principes du droit international humanitaire, a poursuivi Mme Baghli. L'OCI soutient par ailleurs pleinement l'appel du Président palestinien, Mahmoud Abbas, pour que l'ONU prenne les mesures nécessaires, en coopération avec tous les États membres du Conseil de sécurité des Nations Unies et du Quatuor international, en vue de convoquer une Conférence de paix internationale.

Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. Vaqif Sadiqov, Représentant permanent de l’Azerbaïdjan auprès de l’Office des Nations Unies à Genève , a rappelé que le Mouvement a toujours maintenu, à l'égard du peuple palestinien et de sa juste cause, une position ferme et solidaire, qui rejette l'occupation illégale des territoires palestiniens par Israël. Le Mouvement des pays non alignés exprime sa profonde inquiétude quant à la situation critique et à la vulnérabilité des réfugiés palestiniens en raison de l'instabilité et des crises qui sévissent dans toute la région. Il réitère sa grave préoccupation quant au sort de milliers de civils palestiniens et, à cet égard, souligne la nécessité d'assurer la protection de la population civile palestinienne conformément au droit international humanitaire et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité concernant la protection des civils dans les conflits armés.

La poursuite des activités illégales de colonisation israéliennes dans le territoire palestinien occupé reste un sujet de grave préoccupation. A cet égard, le Mouvement des pays non alignés souligne la nécessité d'une action urgente pour mobiliser la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, conformément aux obligations découlant de la Charte des Nations Unies, afin de contraindre Israël, la puissance occupante, à cesser complètement toutes les activités illégales de colonisation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et à respecter toutes ses obligations en vertu du droit international, notamment la quatrième Convention de Genève et les résolutions pertinentes des Nations Unies. Le Mouvement des pays non alignés condamne toute action qui légitimerait l'occupation et les colonies de peuplement illégales.

M. Georges-rémi NAMEKONG, Ministre conseiller, Chargé d’affaires par intérim à la Délégation permanente de l’Union Africaine auprès de l’Office des Nations Unies à Genève , a rappelé la ferme objection de l'Union africaine, à son plus haut niveau, à la décision des États-Unis qui considèrent El-Quds comme la capitale d'Israël, y compris le déplacement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à El-Quds. Il a exprimé la plus profonde inquiétude de l’Union africaine et la déception face au fait que l'administration américaine sortante continue à apporter son soutien aveugle aux colonies illégales israéliennes, défiant ainsi le droit international et l'ensemble de la communauté internationale qui, dans une large mesure, a condamné la récente déclaration de l'administration américaine considérant lesdites colonies comme légales.

La communauté internationale ne peut plus tolérer l'état actuel d'échec et d'indifférence de la communauté internationale, y compris des Nations Unies, pour parvenir à une solution pacifique du conflit, qui permettrait à toute une population d'exercer son droit juste et légitime à l'autodétermination. Les actions disproportionnées d'Israël visant les civils, la politique de judaïsation de Jérusalem, le mur d'apartheid, ainsi que l'expansion illégale des colonies de peuplement dans Jérusalem-Est occupée et son voisinage doivent cesser.

Le manque de respect d'Israël et de ses alliés pour les efforts régionaux et internationaux, et leur mépris des principes moraux et juridiques partagés par l'ensemble de la communauté internationale sont malheureusement des faits établis, a déclaré M. Namekong. L'incapacité de la communauté internationale dans son ensemble à protéger les droits fondamentaux de toute une population est également une autre triste réalité, a-t-il ajouté.

Cependant, a-t-il poursuivi, il faut continuer à croire au multilatéralisme et à l'engagement sincère de dirigeants et de pays raisonnables pour mettre fin à ce conflit conformément à la légalité internationale et à notre vision mondiale la plus partagée rejetant l'oppression et l'indifférence face aux malheurs des autres. Le représentant de l’Union africaine a dit vouloir rester, autant que possible, optimiste, en espérant que la nouvelle administration américaine ferait la différence grâce à des efforts de génie, aux côtés de la communauté internationale, pour résoudre une fois pour toutes le conflit au Moyen-Orient. Il a conclu en appelant la nouvelle administration américaine à adopter une nouvelle approche fondée sur la légalité internationale et les décisions pertinentes de la communauté internationale.

MME CASEY HARDEN, Secrétaire générale de l’Association mondiale des jeunes femmes chrétiennes (YWCA), s’exprimant au nom des organisations non gouvernementales accréditées par le Comité des Nations Unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a rappelé aux États Membres des Nations Unies qu'ils avaient l'obligation morale et juridique de mettre en œuvre la reconnaissance de la Palestine en tant qu'État indépendant et de faire cesser l'occupation. Elle a aussi appelé les organisations de la société civile et les individus du monde entier à rompre le silence sur les souffrances et l'oppression dont souffrent les Palestiniens.

Alors même que les Palestiniens luttent contre la propagation de la COVID-19, ils vivent dans la crainte de l'annexion imminente d’un tiers de la Cisjordanie par Israël dans le cadre du plan « Paix pour prospérité » présenté par les États-Unis. Ce plan ne fera que perpétuer l'apartheid, libérera Israël de toute responsabilité envers les réfugiés palestiniens et éliminera tout espoir d'une Palestine libre et indépendante, a mis en garde Mme Harden.

La Secrétaire générale de l’Association mondiale des jeunes femmes chrétiennes a appelé la communauté internationale à défendre les droits des Palestiniens, en particulier leur droit à l'autodétermination, à la liberté, à l'indépendance et au retour ; à reconnaître l'État palestinien sur les frontières de 1967 ; à tenir les gouvernements responsables des violations des droits de l'homme conformément au droit international et aux conventions internationales ; et à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la colonisation de la Palestine, notamment en imposant des sanctions et en interdisant le commerce avec Israël.

Enfin, dans une déclaration lue par M. IBRAHIM KHRAISHI, Observateur permanent de l’État de Palestine auprès des Nations Unies à Genève , M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’État de Palestine, rappelle que depuis leur création il y a soixante-quinze ans, les Nations Unies incarnent la promesse faite aux nations du monde de maintenir la paix et la sécurité internationales en faisant respecter le droit international. Il est donc paradoxal qu'au moment où l’Organisation adoptait sa Charte et où la communauté internationale élaborait la Déclaration universelle des droits de l'homme et les Conventions de Genève, le peuple palestinien ait été privé des droits consacrés par ces instruments. Mais le fait que le peuple palestinien vive encore sous occupation n'a pas altéré sa foi dans l'état de droit international comme base d'une juste résolution du conflit, assure le Président de l’État de Palestine dans sa déclaration lue ce matin.

M. Abbas exprime d’autre part sa profonde gratitude aux pays qui, malgré les tentatives de pression et de contrainte, ont réaffirmé leur attachement au droit international en ne reconnaissant pas la situation illicite créée par l'occupation israélienne, notamment les activités de colonisation ; en faisant la distinction entre le territoire de la puissance occupante et le territoire occupé ; et en n'apportant aucune aide aux colonies israéliennes, y compris en ce qui concerne leurs entités et produits connexes.

Toujours dans la déclaration lue ce matin, M. Abbas demande à la communauté internationale de prendre les mesures pratiques nécessaires pour traduire dans la réalité le rejet des politiques coloniales annexionnistes, d'oppression et de blocus qui n'ont fait que s'intensifier pendant la pandémie, et pour concrétiser l'exercice par le peuple palestinien de son droit à l'autodétermination, à la liberté et à l'indépendance sur le territoire de l'État de Palestine occupé depuis 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. «Nous réitérons à cet égard notre disponibilité à reprendre des négociations directes avec Israël», indique M. Abbas.

Le Président de l’Etat de Palestine réitère également son appel au Secrétaire général des Nations Unies pour engager au début de l’année prochaine, en coordination avec le Quatuor pour le Moyen-Orient et le Conseil de sécurité, les préparatifs en vue de convoquer une conférence internationale, impliquant toutes les parties concernées, pour lancer un véritable processus de paix – sur la base du droit international, des résolutions des Nations Unies – menant à la fin de l'occupation et à l'obtention par le peuple palestinien de sa liberté et de son indépendance dans son Etat avec Jérusalem-Est pour capitale, dans les frontières de 1967, et résolvant toutes les questions relatives au statut final.

« Le peuple palestinien restera sur sa terre et ne cédera jamais à l'oppression et à l'injustice », conclut M. Abbas dans sa déclaration, relevant que « le mouvement international de solidarité avec la Palestine tire sa force de la nature juste de notre cause, de la fermeté de notre peuple et de l'expérience des mouvements de libération contre le colonialisme » tout au long de l’histoire.

 

M20.005E