Aller au contenu principal

LE COMITÉ POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES OUVRE VIRTUELLEMENT LES TRAVAUX DE SOIXANTE-SEIZIÈME SESSION

Compte rendu de séance

 

Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a ouvert ce midi, lors d’une séance virtuelle, les travaux de sa soixante-seizième session, qui se tient jusqu’au jeudi 9 juillet, en adoptant son ordre du jour et en entendant une déclaration de M. Ibrahim Salama, Chef du Service des traités relatifs aux droits de l’homme au sein de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes de traités du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

M. Salama a souligné qu’il s’agissait là de la toute première session à distance du Comité. Depuis la précédente session, tenue en février dernier, le Comité a démontré comment les organes conventionnels peuvent faire avancer leur travail grâce à des méthodes de travail créatives, en dépit des défis posés par la crise de COVID-19.

La pandémie a eu un impact sur les droits humains et, en particulier, sur les droits des femmes, a fait observer M. Salama. Comme les membres du Comité l’ont souligné dans leur note d’orientation publiée en avril dernier, le confinement et d'autres restrictions à la liberté de mouvement ont exposé les femmes et les filles à un risque accru de violences domestiques, sexuelles, économiques, psychologiques et à d’autres formes de violences fondées sur le genre, de la part de partenaires abusifs, de membres de la famille, de personnels soignants, a-t-il notamment précisé. La crise de COVID-19 affecte négativement les femmes occupant des emplois peu rémunérés et des emplois informels, temporaires ou précaires, et qui n’ont pas ou peu accès à la protection sociale. Quant aux fermetures d'écoles, elles ont nui à la poursuite de l'éducation des filles et ont relégué de nombreuses femmes et filles à des rôles stéréotypés dans le travail domestique. En outre, les systèmes de santé surchargés ont entravé l'accès des femmes et des filles aux services de santé sexuelle et génésique, a ajouté M. Salama.

En tenant cette session virtuelle, le Comité continue à remplir son mandat aussi efficacement que possible pour assurer qu'il n'y a pas de lacune dans la protection des femmes et des filles pendant la crise de COVID-19, a souligné M. Salama.

En ces temps où la pertinence des institutions multilatérales est remise en question par la montée du nationalisme, du populisme et d’une crise mondiale des droits de l’homme qui évolue rapidement, il est essentiel de renforcer le système des organes des Nations Unies créés en vertu de traités internationaux relatifs aux droits de l’homme, a poursuivi M. Salama. L’examen de 2020 du système des organes de traité a été lancé le 2 juin dernier, a-t-il rappelé.

Évoquant la 44e session du Conseil des droits de l'homme, qui doit commencer demain mardi sous forme de session hybride combinant des réunions virtuelles et physiques, M. Salama a fait observer que durant cette nouvelle session du Conseil, deux panels se tiendront les 13 et 14 juillet dans le cadre de la journée de discussion annuelle sur les droits fondamentaux des femmes : le premier panel se concentrera sur «la responsabilisation des femmes et des filles dans les situations humanitaires» et le second sur «la COVID-19 et les droits des femmes».

En raison des risques pour la santé et des restrictions de voyage liés à la pandémie de COVID-19 en cours, les organes conventionnels doivent être préparés à tous les scénarios possibles, y compris – dans le pire des cas – à ce que plus aucune réunion en personne [c’est-à-dire autre que virtuelle] ne puisse être convoquée pour cette année, a déclaré M. Salama.

En outre, la crise de liquidité actuelle à laquelle les Nations Unies sont confrontées devrait aggraver cette situation. Le retard et le sous-paiement persistants des contributions fixées ont atteint le stade où la poursuite des activités est perturbée par le manque de ressources, a déploré M. Salama. Il ne faudrait pas que la pandémie paralyse le système des organes de traité au moment où l’on a le plus besoin de lui, a-t-il insisté.

Dans l’après-midi du mardi 7 juillet, les membres du Comité tiendront une réunion publique d’information avec les Etats parties au sujet du projet d’observation générale sur la traite des femmes et des fillettes dans le contexte des migrations mondiales.

Suite à cette intervention, une experte membre du Comité a relevé que cette manière de se réunir virtuellement devait rester exceptionnelle, car la Convention ne prévoit pas ce type de réunion. Une autre a estimé que ce type de réunion ne fonctionnait pas et qu’il ne pouvait s’agir là d’une réunion officielle de travail.

La Présidente a ensuite présenté le rapport d’activité des 74e et 75e sessions du Comité, en indiquant que le nombre d’ États parties à la Convention s’établissait toujours à 189 et que quelque cent quatorze États (le dernier en date étant le Chili) sont désormais parties au Protocole facultatif se rapportant à la Convention, qui reconnaît la compétence du Comité pour recevoir et examiner des communications (plaintes individuelles).

Plusieurs experts ont ensuite rendu compte des activités qu’ils ont menées depuis la précédente session du Comité.

En fin de séance, Mmes Marisa Hutchinson et Shanti Uprety, de « International Women’s Rights Action Watch Asia Pacific », ont fait une déclaration, au nom d’un groupe d’organisations non gouvernementales, concernant l’impact de la COVID-19 sur les femmes et les filles. Elles ont notamment relevé que la pandémie a été utilisée par des gouvernements pour restreindre les droits de l’homme et plus particulièrement les droits des femmes et des filles dans toute une série de domaines. Les femmes et les filles ont par ailleurs été davantage touchées par les violences basées sur le genre, y compris les violences sexuelles, durant cette période.

Cette séance d’ouverture de la session du Comité doit se poursuivre demain, de 12h30 à 13h30. Les séances publiques du Comité peuvent être suivies (webcast) sur webtv.un.org/live.

 

CEDAW20.013F