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LA SÉGRÉGATION DES ÉLÈVES PRÉSENTANT DES DÉFICIENCES INTELLECTUELLES NE FONCTIONNE PAS, SOULIGNE LE COMITÉ DES DROITS DES PERSONNES HANDICAPÉES DANS SON DIALOGUE AVEC L’ÉQUATEUR

Compte rendu de séance
Le Comité évoque d’autres problèmes concernant l'indépendance et la participation de la société civile

La nécessité d'une éducation inclusive pour les personnes présentant une déficience intellectuelle a figuré parmi les questions évoquées par les experts du Comité des droits des personnes handicapées lors de l’examen – hier après-midi et ce matin – du rapport présenté par l'Équateur sur les mesures prises par le pays en application des dispositions de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées.

Les membres du Comité ont ainsi interpellé la délégation équatorienne venue de Quito sur la pertinence de scolariser les personnes ayant une déficience intellectuelle dans des écoles spéciales. « Nous savons que cette ségrégation ne fonctionne pas », car après les « écoles spéciales », il n'existe ni « emplois spéciaux », ni « communautés spéciales », ni « société spéciale » pour les personnes concernées, ont fait remarquer les membres du Comité. Les experts ont par conséquent regretté que l'Équateur mette ces personnes en situation d’échec et ont insisté sur l’importance de l'éducation inclusive.

Le chef de la délégation équatorienne, M. Germán Xavier Torres Correa, Conseiller du Gouvernement et Président du Conseil national pour l'égalité des personnes handicapées, a souligné que les autorités équatoriennes s'employaient à assurer l'intégration des personnes présentant une déficience intellectuelle et n'encourageaient nullement la ségrégation. M. Torres Correa a précisé à ce propos que 38 446 enfants et adolescents handicapés âgés de 3 à 18 ans – soit 58 % des enfants et adolescents handicapés du pays – étaient intégrés dans le système éducatif national.

Durant le dialogue avec la délégation, les experts du Comité ont d’autre part recommandé que la participation des organisations de la société civile représentant les personnes handicapées soit élargie et encouragée plutôt qu'entravée. Selon certains membres du Comité, le fait que le Président du Conseil national pour l'égalité des personnes handicapées soit aussi Conseiller du Gouvernement pourrait entraîner un conflit d'intérêts.

Au terme du dialogue, Mme Amalia Gamio, rapporteuse du Comité chargée de l’examen du rapport de l'Équateur, a regretté que certaines terminologies problématiques dans la loi et concernant le régime de tutelle n’aient pas encore été supprimées. Elle s’est néanmoins dite convaincue qu'à l’issue de cet échange fructueux entre les experts du Comité et la délégation équatorienne, l'Équateur ferait encore davantage d’efforts pour éliminer les obstacles qui continuent d'entraver l'application intégrale des articles de la Convention.

M. Torres Correa a assuré que son Gouvernement, conscient du chemin qui reste à parcourir, entendait intensifier considérablement ses efforts. À cet égard, a précisé le chef de la délégation, les autorités équatoriennes misent sur une aide accrue aux personnes handicapées et à leur famille.

La délégation équatorienne était également composée, entre autres, du Représentant permanent de l'Équateur auprès des Nations Unies à Genève, M. Emilio Izquierdo ; de Mme María Soledad Vela Yépez, Vice-Ministre de l’inclusion sociale au Ministère de l’inclusion économique et sociale ; ainsi que de représentants du Conseil national pour l'égalité des personnes handicapées, du Secrétariat aux droits de l'homme, du Ministère de la santé publique, du Ministère de l'éducation, et de la société civile.


Le Comité se réunira à nouveau en séance publique lundi prochain, 2 septembre, à 15 heures, pour entamer l’examen du rapport initial de l'Inde (CRPD/C/IND/1).


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

CRPD19.015F