À l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, M. Guterres plaide pour le plein respect du cessez-le-feu et pour l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, ainsi que pour la solution des deux États
Une réunion spéciale s’est tenue cet après-midi à l'Office des Nations Unies à Genève pour marquer la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, célébrée chaque année le 29 novembre, conformément à la résolution 32/40B adoptée par l'Assemblée générale le 2 décembre 1977.
À cette occasion, Mme Tatiana Valovaya, Directrice générale de l'Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture d’un message transmis par M. António Guterres, Secrétaire général de l'ONU, dans lequel ce dernier souligne que cette année, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien intervient après deux années d’horribles souffrances à Gaza et le début d’un cessez-le-feu indispensable. Les survivants pleurent la mort de dizaines de milliers d’amis et de proches, dont près d’un tiers d’enfants, et des milliers de personnes ont été blessées, rappelle le Secrétaire général. La faim, les maladies et les traumatismes sévissent, tandis que les écoles, les logements et les hôpitaux gisent en ruines, ajoute-t-il.
Les injustices persistent également en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, du fait des opérations militaires israéliennes, de la violence des colons, de l’expansion des colonies, des expulsions, des démolitions et des menaces d’annexion, dénonce par ailleurs le Secrétaire général dans son message. Dans le même temps, des centaines de travailleurs humanitaires ont été tués; la majorité d’entre eux étaient des employés palestiniens de l’ONU, regrette le Secrétaire général, faisant observer que jamais, dans toute son histoire, l’Organisation n’a connu de telles pertes de personnel. Ce conflit a fait plus de morts parmi les journalistes que tout autre depuis la Seconde Guerre mondiale, ajoute-t-il.
Le cessez-le-feu récemment conclu offre une lueur d’espoir, poursuit M. Guterres dans ce message, appelant à ce que toutes les parties le respectent pleinement et travaillent de bonne foi pour trouver des solutions qui rétablissent et respectent le droit international. L’acheminement de l’aide humanitaire vitale à Gaza doit être autorisé à grande échelle, et la communauté internationale doit continuer de soutenir fermement l’UNRWA, qui est une bouée de sauvetage irremplaçable pour des millions de Palestiniens, y compris pour les réfugiés, rappelle aussi le Secrétaire général, qui réitère son appel à mettre fin à l’occupation du territoire palestinien, qui est illégale, et à progresser de manière irréversible vers la solution des deux États, conformément au droit international.
À l’issue de cette réunion spéciale, M. Ibrahim Khraishi, Observateur permanent de l’État de Palestine auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture d’un message transmis par M. Mahmoud Abbas, Président de l’État de Palestine, dans lequel ce dernier indique que cette commémoration intervient alors que le peuple palestinien continue d’affronter les conséquences de la « guerre génocidaire » menée dans la bande de Gaza, ainsi que les violations persistantes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, marquées par l’expansion des colonies, les politiques d’annexion et la violence de colons agissant sous la protection de l’armée d’occupation. Dans son message, M. Abbas dénonce de graves violations des droits humains et du droit international, ainsi qu’un climat généralisé d’impunité.
Il met en outre en avant un momentum international inédit en faveur de la reconnaissance de l’État de Palestine et remercie les pays et organisations ayant pris des mesures politiques, juridiques ou humanitaires pour mettre fin à l’agression et soutenir les droits du peuple palestinien, ainsi que les Nations Unies et leurs agences, notamment l’UNRWA, dont il salue le rôle essentiel. M. Abbas rend également hommage aux millions de personnes qui, à travers le monde, ont participé à des manifestations pacifiques rassemblant des foules immenses, exprimant leur solidarité humanitaire, demandant la fin du « génocide » à Gaza, rejetant les politiques d’oppression et appelant au respect du droit international. Les voix des peuples dans les capitales du monde témoignent que la conscience humaine est toujours vivante et que la justice ne peut être vaincue, quelle que soit la durée du combat, souligne le Président de l’État de Palestine.
Ont également été prononcés durant cette réunion spéciale des discours au nom du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, de l’Organisation de coopération islamique, de la Ligue des États arabes, de l’Union africaine, du Mouvement des non-alignés, ainsi que des organisations non gouvernementales accréditées auprès du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
En fin de séance, Mme Valovaya a annoncé que des messages de solidarité pour la Journée ont été reçus des chefs d'État ou de gouvernement des pays suivants : Malaisie, Sri Lanka, Indonésie, Égypte, Inde, Sénégal, Jordanie, République démocratique populaire lao, Émirats arabes unis, Maroc, Bangladesh, Maldives, Qatar, et Brésil.
Aperçu des déclarations
Dans un message lu par MME TATIANA VALOVAYA, Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève, M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, souligne que cette année, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien intervient après deux années d’horribles souffrances à Gaza et le début d’un cessez-le-feu indispensable. Les survivants pleurent la mort de dizaines de milliers d’amis et de proches, dont près d’un tiers d’enfants, et des milliers de personnes ont été blessées, rappelle le Secrétaire général dans son message. La faim, les maladies et les traumatismes sévissent, tandis que les écoles, les logements et les hôpitaux gisent en ruines, déplore-t-il.
Les injustices persistent également en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, du fait des opérations militaires israéliennes, de la violence des colons, de l’expansion des colonies, des expulsions, des démolitions et des menaces d’annexion, ajoute M. Guterres.
Dans le même temps, poursuit-il, des centaines de travailleurs humanitaires ont été tués. La majorité d’entre eux étaient des employés palestiniens de l’ONU. Jamais, dans toute son histoire, l’Organisation n’a connu de telles pertes de personnel, souligne le Secrétaire général. Ce conflit a fait plus de morts parmi les journalistes que tout autre depuis la Seconde Guerre mondiale, ajoute-t-il.
M. Guterres observe en outre qu’à bien des égards, cette tragédie a mis à l’épreuve les normes et les lois qui guident la communauté internationale depuis des générations. Le meurtre d’un si grand nombre de civils, le déplacement répété d’une population tout entière et l’entrave à l’aide humanitaire ne devraient jamais être tolérés, quelles que soient les circonstances, affirme-t-il.
Le cessez-le-feu récemment conclu offre une lueur d’espoir, déclare le Secrétaire général. Il est désormais essentiel que toutes les parties le respectent pleinement et travaillent de bonne foi pour trouver des solutions qui rétablissent et respectent le droit international, affirme-t-il. Il faut notamment restituer rapidement et dignement les dépouilles des otages des attentats du 7 octobre aux familles endeuillées en Israël, indique-t-il.
L’acheminement de l’aide humanitaire vitale à Gaza doit être autorisé à grande échelle, et la communauté internationale doit continuer de soutenir fermement l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui est une bouée de sauvetage irremplaçable pour des millions de Palestiniens, y compris pour les réfugiés, souligne par ailleurs le Secrétaire général. Il réitère son appel à mettre fin à l’occupation du territoire palestinien, qui est illégale, comme l’ont affirmé la Cour internationale de Justice et l’Assemblée générale, et à progresser de manière irréversible vers la solution des deux États, conformément au droit international et aux résolutions des organes de l’ONU, avec Israël et la Palestine vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de leurs frontières sûres et reconnues sur la base des frontières d’avant 1967, et avec Jérusalem comme capitale des deux États.
En cette journée internationale de solidarité, M. Guterres invite la communauté internationale à s’inspirer du peuple palestinien lui-même, « dont la résilience et l’espoir sont le reflet de la ténacité humaine ». « Ensemble, exprimons notre soutien à leur droit à la dignité, à la justice et à l’autodétermination, et œuvrons ensemble à bâtir un avenir pacifique pour toutes et tous », conclut-il.
Au nom du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. ABOUBACAR SADIKH BARRY, Représentant permanent du Sénégal auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, a rappelé que le Comité, qui célèbre cette année son 50ème anniversaire, s’est réuni à New York pour marquer la Journée de solidarité. Il a souligné que, malgré cinq décennies de plaidoyer, l’injustice persistante subie par le peuple palestinien demeure, et que la vision de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité reste non réalisée.
M. Barry a décrit la gravité de la situation à Gaza plus de deux ans après l’offensive militaire, évoquant environ 70 000 victimes, dont une majorité de femmes et d’enfants, plus de 170 000 blessés, des milliers de disparus, ainsi qu’une famine touchant près d’un tiers de la population, conséquence, selon lui, de l’usage de la famine comme méthode de guerre. Il a indiqué que plus de 80% des infrastructures civiles ont été détruites ou rendues inutilisables, rendant Gaza « délibérément inhabitable ».
M. Barry a salué le fait qu’un cessez-le-feu fragile, accompagné d’un plan de paix négocié par les États-Unis, ait mis fin à l’offensive israélienne début octobre. Il a salué la reconduction du mandat de l’UNRWA jusqu’en 2029 par la Quatrième Commission [de l’Assemblée générale des Nations Unies], ainsi que l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2803, prévoyant la reprise intégrale de l’aide humanitaire, la création d’un Conseil de la paix incluant des représentants palestiniens et le déploiement d’une force internationale de stabilisation.
M. Barry a également appelé à remédier à la détérioration de la situation en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, où – a-t-il souligné – la violence des colons entraîne déplacements forcés, expropriations et impunité. Il a exhorté à une action internationale concertée, à la pleine application du droit international et du droit humanitaire, et à la responsabilisation des auteurs de crimes, [crimes] qualifiés par certains de « génocide ». Il a rappelé que les décisions récentes de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité, de la Cour internationale de Justice et de la conférence internationale sur la paix constituent des bases solides pour avancer vers une solution durable.
En conclusion, M. Barry a réitéré l’appel du Comité en faveur de la création et de la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine, avec Jérusalem-Est pour capitale, conformément à la Déclaration de New York. Il a souligné que la reconstruction de Gaza et la protection des civils doivent désormais guider l’action internationale, estimant que la communauté internationale se trouve à un moment décisif pour rendre enfin possible la coexistence pacifique de deux États, Israël et Palestine, dans la paix, la sécurité et la dignité.
Au nom du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, MME HIMALEE SUBHASHINI ARUNATILAKA, Représentante permanente de Sri Lanka auprès de l'Office des Nations Unies à Genève , a rappelé que cette Journée de solidarité souligne, depuis 1977, la responsabilité de la communauté internationale envers un peuple dont les droits inaliénables restent non réalisés. Elle a indiqué que les observations du Comité cette année font état d’une situation catastrophique à Gaza, où des dizaines de milliers de civils, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués, et où la destruction massive d’infrastructures essentielles a déplacé la grande majorité de la population. À la mi-2025, a-t-elle rappelé, plus des quatre cinquièmes du territoire étaient placés sous ordre d’évacuation ou déclarés zones interdites, malgré les mesures provisoires de la Cour internationale de Justice. Le Comité déplore aussi des niveaux sans précédent de pertes parmi le personnel humanitaire et onusien, a ajouté Mme Arunatilaka.
En Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, Mme Arunatilaka a par ailleurs dénoncé une violence accrue des colons, des homicides, des arrestations massives, ainsi qu’une expansion record des colonies, et s’est inquiétée d’une annexion de facto, en violation du droit international.
Elle a relevé un schéma global d’appropriation territoriale et d’érosion des protections des civils, et a appelé à garantir l’accès humanitaire, la protection du personnel des Nations Unies et la préservation du mandat de l’UNRWA.
Mme Arunatilaka a souligné qu’un cessez-le-feu, bien que nécessaire, ne remplace pas l’obligation de mettre fin à l’occupation, et que la paix exige la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l’autodétermination dans les frontières de 1967.
M. Hichem Bayoudh, Observateur permanent de la Ligue des États arabes auprès de l'Office des Nations unies à Genève, a donné lecture de la déclaration transmise par M. Ahmed Aboul Gheit, Secrétaire général de la Ligue arabe, dans laquelle ce dernier dénonce ce qu’il qualifie de période « la plus sombre » pour la question palestinienne, marquée par deux années d’occupation et de violences qui ont, affirme-t-il, « réduit au silence » une société entière. Dans son message, le Secrétaire général de la Ligue arabe affirme que ces deux années ont révélé le « visage criminel » de l’occupation, rappelant les destructions massives, la famine, les atteintes à la dignité humaine et les attaques contre les enfants.
Il souligne que les Palestiniens subissent des niveaux de souffrance sans précédent, à Gaza comme en Cisjordanie, [Cisjordanie] où il dénonce l’expansion accélérée des colonies, les destructions, les déplacements forcés et l’augmentation des attaques de colons, ayant causé plus de 1000 morts en deux ans et des milliers d’arrestations. Il relève que, malgré cette situation, la perspective d’un État palestinien reste vivante, citant l’augmentation du nombre d’États reconnaissant la Palestine et l’adoption par l’Assemblée générale, en septembre 2025, de la Déclaration de l’ONU ouvrant la voie à la création d’un État [palestinien]. Il mentionne en outre le plan de 20 points soutenu par les médiations régionales et la résolution 2803 du Conseil de sécurité, prévoyant un cessez-le-feu, un plan de paix et le déploiement d’une force internationale intérimaire à Gaza.
Le Secrétaire général de la Ligue estime que la mise en œuvre de ces décisions doit conduire au retrait israélien, à la reprise de la reconstruction et à l’ouverture de l’aide humanitaire, afin de soutenir la résilience des Palestiniens et déjouer tout plan de déplacement forcé. Il réaffirme que l’OLP demeure le seul représentant légitime du peuple palestinien et que le projet national palestinien bénéficie d’un soutien arabe et international solide. Enfin, il affirme que, malgré sa brutalité, l’occupation prendra fin et que l’État palestinien verra le jour, car il s’agit de la seule voie vers une paix juste, durable et porteuse de sécurité et de prospérité pour la région.
M. Bader Al-Mutairi, Observateur permanent adjoint, Chargé d'affaires par intérim de l'Organisation de coopération islamique auprès de l'Office des Nations unies à Genève, a donné lecture d’une déclaration transmise par M. Hissein Brahim Taha, Secrétaire général de l’Organisation de coopération islamique (OCI), dans laquelle ce dernier rappelle que cette Journée de solidarité souligne la responsabilité de la communauté internationale envers les droits du peuple palestinien. Dans son message, M. Taha décrit les conséquences de deux années d’agression militaire à Gaza, avec des souffrances massives, la privation de services essentiels, la famine, les déplacements forcés et les destructions étendues. Le cessez-le-feu d’octobre doit, selon lui, ouvrir la voie à un arrêt complet des hostilités, au retrait des forces israéliennes, à la réouverture des points de passage et à un acheminement sans entrave de l’aide humanitaire, souligne-t-il. Il appelle à la tenue d’une conférence des donateurs pour soutenir la reconstruction.
Le Secrétaire général de l’OCI insiste en outre sur le rôle essentiel de l’UNRWA, demandant un soutien politique et financier renforcé [en faveur de cette agence], et salue le récent avis consultatif de la Cour internationale de Justice. Il appelle à une protection internationale du peuple palestinien et au renforcement des mécanismes de responsabilité afin de lutter contre l’impunité. Il dénonce par ailleurs les colonies [de peuplement israéliennes], les démolitions, les politiques d’annexion et les tentatives de modifier le statut de Jérusalem et de ses lieux saints, ainsi que la détérioration socioéconomique en Cisjordanie. Il exhorte la communauté internationale à soutenir l’Autorité palestinienne, notamment par la restitution des recettes fiscales retenues.
M. Taha réaffirme dans son message le soutien indéfectible de l’OCI au peuple palestinien et appelle à des mesures concrètes pour mettre fin à l’occupation, renforcer la reconnaissance de l’État de Palestine et avancer vers une paix fondée sur la solution des deux États, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Au nom du Mouvement des non-alignés, M. Arthur Sewankambo Kafeero, Représentant permanent adjoint de l’Ouganda auprès des Nations Unies à Genève, a réaffirmé la solidarité constante du Mouvement envers le peuple palestinien et sa condamnation des violations massives et systématiques du droit international commises par Israël, puissance occupante. Il a dénoncé l’absence de répit dans la situation à Gaza et dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, où la crise humanitaire reste catastrophique.
M. Kafeero a condamné l’agression et les punitions collectives infligées depuis octobre 2023, rappelant que des dizaines de milliers de civils, dont de nombreuses femmes et de nombreux enfants, ont été tués ou blessés. Il a appelé à maintenir le cessez-le-feu et à assurer la pleine mise en œuvre de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur l’illégalité de la présence israélienne dans le Territoire palestinien occupé.
M. Kafeero s’est dit gravement préoccupé par la faim généralisée, la malnutrition et la propagation des maladies, et a demandé la levée immédiate du blocus ainsi qu’un accès humanitaire suffisant et sans entrave. Il a réaffirmé le rôle indispensable de l’UNRWA et appelé à un financement prévisible et durable [de cette agence]. Il a par ailleurs salué les actions internationales visant à mettre en œuvre les résolutions des Nations Unies sur la solution des deux États, notamment la tenue des conférences internationales de juillet et septembre 2025, ainsi que la reconnaissance croissante de l’État de Palestine. Il a encouragé les États qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître la Palestine.
Enfin, M. Kafeero a réaffirmé son soutien indéfectible au peuple palestinien et à son droit à l’autodétermination, y compris à la pleine souveraineté de l’État de Palestine dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
M. El Habib Yakdhan, Ministre-Conseiller à la Délégation permanente de l’Union Africaine auprès des Nations Unies à Genève, a délivré un message au nom du Président de la Commission de l’Union africaine, M. Mahamoud Ali Youssouf, rappelant que cette Journée n’est pas seulement un moment de mémoire, mais aussi un appel à la responsabilité collective pour faire respecter la justice, la dignité et le droit du peuple palestinien à vivre en paix. Dans ce message, le Président de la Commission dénonce les souffrances humanitaires immenses causées par la crise à Gaza et en Cisjordanie, qu’il qualifie de menace grave pour la paix régionale et internationale. L’Union africaine condamne tous les actes de violence contre les civils et appelle à une cessation immédiate des hostilités, à un accès humanitaire sans entrave et au respect strict du droit international.
Le Président de la Commission salue le cessez-le-feu récemment conclu, ainsi que l’accord atteint à Charm el-Cheikh, tout en soulignant la nécessité qu’il soit suivi d’un processus politique irréversible. Il se dit encouragé par la résolution adoptée par le Conseil de sécurité le 17 novembre 2025, qui entérine un plan de paix pour Gaza, ainsi que par la Déclaration de New York adoptée en septembre 2025 réaffirmant l’engagement en faveur de la solution des deux États.
Le Président de la Commission rappelle la position « sans ambiguïté » de l’Union africaine selon laquelle le peuple palestinien dispose du droit inaliénable à l’autodétermination, et à la création d’un État indépendant et souverain dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant en coexistence pacifique avec Israël. S’appuyant sur l’histoire africaine des luttes contre le colonialisme et l’injustice, il exhorte la communauté internationale à prendre des mesures concrètes, à protéger les civils et à relancer un dialogue politique crédible menant à une paix juste et durable. Il réaffirme son soutien ferme à une résolution fondée sur le droit international, sur les résolutions pertinentes des Nations Unies et sur les principes d’égalité, de justice et de coexistence.
S’exprimant au nom des organisations non gouvernementales accréditées auprès du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, MME MELINA EISENRING, de l’Association mondiale des jeunes femmes chrétiennes (YWCA), a indiqué que la Journée de solidarité met en lumière une occupation toujours non résolue et des décennies de violence, déplacements, restrictions et déshumanisation subies par les Palestiniens, malgré leur résilience (sumoud). Elle a dénoncé l’ampleur de la crise humanitaire à Gaza, où les destructions et les pertes humaines se poursuivent. Elle a en outre souligné que les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée, évoquant l’usage de violences sexuelles et l’attaque ciblée des services de santé reproductive. Elle a également alerté sur les attaques croissantes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, entre démolitions, confiscations de terres et violence des colons.
Mme Eisenring a estimé que les expressions symboliques de préoccupation ne suffisent plus et a appelé à une solidarité réelle: protection des civils, accès humanitaire sans entrave, respect du droit international, soutien aux agences humanitaires, responsabilité pour les violences fondées sur le genre, et mesures politiques capables de mettre fin à l’occupation, y compris un embargo sur les armes. Elle a conclu en réaffirmant l’engagement du mouvement YWCA en faveur d’une paix fondée sur la justice, l’égalité et la dignité, ainsi que sa solidarité indéfectible avec le peuple palestinien.
Enfin, M. IBRAHIM KHRAISHI, Observateur permanent de l’État de Palestine auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture d’un message de M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’État de Palestine, dans lequel ce dernier souligne que cette Journée réaffirme l’engagement de la communauté internationale envers les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels le droit à l’autodétermination, à la liberté et à l’indépendance.
Dans son message, M. Abbas indique que cette commémoration intervient alors que le peuple palestinien continue d’affronter les conséquences de la « guerre génocidaire » menée dans la bande de Gaza, ainsi que les violations persistantes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, marquées par l’expansion des colonies, les politiques d’annexion et la violence de colons agissant sous la protection de « l’armée d’occupation ». Il dénonce de graves violations des droits humains et du droit international, ainsi qu’un climat généralisé d’impunité.
M. Abbas met en avant, dans son message, un élan international inédit en faveur de la reconnaissance de l’État de Palestine, notant l’augmentation significative du nombre d’États ayant officiellement reconnu la Palestine, y compris plusieurs pays européens et des États des Caraïbes. Il salue également les efforts diplomatiques du Comité arabo-islamique, présidé par l’Arabie saoudite, ainsi que les conférences internationales de haut niveau tenues en juillet et en septembre 2025 à New York, qui ont abouti à l’adoption de la Déclaration de New York, comprenant des étapes « irréversibles » vers la pleine souveraineté palestinienne.
M. Abbas remercie les pays et organisations ayant pris des mesures politiques, juridiques ou humanitaires pour mettre fin à l’agression et soutenir les droits du peuple palestinien, ainsi que les Nations Unies et leurs agences, notamment l’UNRWA, dont il salue le rôle essentiel. Il souligne l’importance d’un soutien continu à l’Autorité palestinienne, y compris dans la formation et l’accompagnement de la police palestinienne, afin d’assurer la gouvernance et les services essentiels, en particulier à Gaza.
Dans son message, M. Abbas rappelle en outre que Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est forment un tout indivisible, et que l’unité territoriale, institutionnelle et sécuritaire de l’État de Palestine est un principe non négociable. Il salue les efforts internationaux, notamment ceux de l’Égypte, du Qatar, de la Türkiye et des États-Unis, pour consolider le cessez-le-feu, faciliter la libération des otages et prisonniers, et assurer un accès humanitaire sans entrave. M. Abbas condamne par ailleurs les déclarations de responsables israéliens rejetant ouvertement la solution des deux États et promouvant des politiques d’expansion coloniale, d’annexion, de confiscation des terres, de démolitions de maisons, de raids répétés, ainsi que la rétention des recettes fiscales palestiniennes. Il appelle l’ONU et les États Membres à assumer pleinement leurs responsabilités, à faire respecter le droit international et à assurer la protection du peuple palestinien face à ces violations.
Dans son message, M. Abbas rend par ailleurs hommage aux millions de personnes qui, à travers le monde, ont participé à des manifestations pacifiques rassemblant des foules immenses, exprimant leur solidarité humanitaire, demandant la fin du « génocide » à Gaza, rejetant les politiques d’oppression et appelant au respect du droit international. Les voix des peuples dans les capitales du monde témoignent que la conscience humaine est toujours vivante et que la justice ne peut être vaincue, quelle que soit la durée du combat, souligne le Président de l’Autorité palestinienne.
Il affirme que la paix juste et durable repose sur la fin complète de l’occupation, l’établissement d’un État palestinien souverain dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, une solution équitable à la question des réfugiés fondée sur la résolution 194, ainsi que l’adhésion pleine et entière de la Palestine aux Nations Unies.
M. Abbas conclut en affirmant que, malgré les souffrances endurées, la détermination du peuple palestinien rapproche plus que jamais la réalisation de sa liberté et de son indépendance.
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