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Ouvrant la deuxième partie de sa session de 2022, la Conférence du désarmement entend plusieurs délégations et les déclarations de trois nouveaux Ambassadeurs

Compte rendu de séance

 

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, la première séance plénière de la deuxième partie de sa session de 2022, qui court jusqu’au 1 er juillet prochain. La troisième et dernière partie de cette session annuelle se déroulera du 1er août au 16 septembre.

À l’ouverture de la séance, l’Ambassadeur Juan Antonio Quintanilla Román de Cuba, qui assume la présidence tournante de la Conférence jusqu’à la fin de la semaine prochaine, a souhaité la bienvenue aux nouveaux Ambassadeurs au sein de la Conférence – à savoir ceux d’Italie, de Mongolie et du Bélarus, qui ont tous trois fait une déclaration.

La Tunisie a ensuite fait une déclaration générale, saluant notamment la tenue le mois prochain de la première réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, avant que la Conférence ne poursuive sa séance en mode informel pour discuter de deux projets de non-documents.

À la reprise de la séance officielle, l’Allemagne a fait, au nom des Ministres des affaires étrangères du G7, une déclaration axée sur la situation en Ukraine, avant que l’Autriche n’intervienne pour évoquer la Conférence de 2022 sur l’impact humanitaire des armes nucléaires, qui doit se tenir le mois prochain à Vienne.

 

La date de la prochaine séance plénière sera annoncée ultérieurement.

 

Aperçu des déclarations

Déclarations de nouveaux ambassadeurs auprès de la Conférence

M. LEONARDO BENCINI, Ambassadeur et Représentant permanent de l’Italie, a expliqué que le paysage sécuritaire est aujourd’hui très préoccupant, avec depuis trois mois le déclenchement d’une guerre en Europe suite à l’agression non provoquée de l’Ukraine par la Fédération de Russie, qui viole le droit international. Le monde ne peut fermer les yeux sur les atrocités commises et il est temps de trouver une solution viable au conflit, a-t-il déclaré. Dans ces circonstances, a-t-il poursuivi, s’impose une relance de la Conférence, dans l’impasse depuis de longues années. La Conférence est un outil indispensable, même si son potentiel n’est pas exploité, a déclaré M. Bencini. Cette plate-forme doit être utilisée pour améliorer la coopération et la transparence, a-t-il insisté. Le travail des organes subsidiaires va, dans ce contexte, dans la bonne direction, a-t-il estimé.

L’Ambassadeur a aussi attiré l’attention sur l’importance de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui doit se réunir dans quelques mois, en insistant sur la nécessaire volonté politique pour améliorer la mise en œuvre de ce Traité. Il a aussi plaidé pour l’ouverture des négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles au sein de la Conférence. La prévention d’une course aux armements dans l’espace est aussi une question prioritaire pour l’Italie, a-t-il par ailleurs indiqué.

MME GERELMAA DAVAASUREN, Ambassadrice et Représentante permanente de la Mongolie, a déclaré que son pays accordait une grande importance à la Conférence en tant qu’unique enceinte consacrée exclusivement au désarmement. La Mongolie se félicite de la création d’organes subsidiaires permettant à la Conférence de mener des discussions constructives. De l’avis de la Mongolie, la Conférence peut avancer dans le domaine d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles et dans celui de la lutte contre la course aux armements dans l’espace. Mme Gerelmaa a également attiré l’attention sur la Conférence d’examen du TNP et sur la première réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui doivent avoir lieu cette année.

MME LARYSA BELSKAYA, Ambassadrice et Représentante permanente du Bélarus, a déploré les contradictions des grandes puissances dans le domaine du désarmement. Il y a une dégradation des fondements des systèmes sécuritaires internationaux et le monde assiste à une nouvelle course aux armements, a-t-elle déclaré. L’impasse dans laquelle se trouve la Conférence est un signe de cette dégradation, a-t-elle insisté. Ignorer les intérêts légitimes des autres et bloquer le dialogue sur le désarmement a des conséquences destructives dans le monde, a-t-elle ajouté, déplorant que les partenaires occidentaux considèrent que leur manière de développer leur sécurité est la seule qui vaille. L’OTAN augmente cette insécurité, a déploré Mme Belskaya, ajoutant que c’est ce qui amène le recours à la force, comme en témoigne la situation en Ukraine. Toute la faute est malheureusement rejetée sur la Fédération de Russie et sur Minsk alors que les efforts déployés par le Bélarus pour trouver une solution pacifique à l’est de l’Ukraine sont ignorés. Le Bélarus est un pays pacifique qui a renoncé aux armes nucléaires, a rappelé Mme Belskaya, précisant que d’innombrables tanks et avions militaires ont été démantelés. La livraison d’armes dans les zones de conflit n’aide en aucune manière à la paix, a-t-elle par ailleurs affirmé. Elle a ensuite souligné que le succès des organes subsidiaires au sein de la Conférence dépendra de la volonté politique. Enfin, Mme Belskaya a évoqué l’initiative du Bélarus en vue d’un bon voisinage dans le domaine de la sécurité numérique et a plaidé pour que cette question soit abordée au sein de la Conférence.

Autres déclarations

La Tunisie a déclaré que la situation sécuritaire mondiale était complexe. Il faut bâtir sur les succès de la Conférence pour aboutir à des résultats tangibles dans le domaine du désarmement, a affirmé le pays. La Tunisie a ensuite salué la tenue, en juin prochain, de la première réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. La Tunisie a par ailleurs indiqué soutenir le travail des organes subsidiaires au sein de la Conférence. Cette année, la Tunisie a été élue membre du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour la période 2022-2024, a en outre rappelé la délégation tunisienne. La Tunisie a déploré la présence et la mise au point d’armes de destruction massive et de leurs vecteurs au Moyen-Orient, ainsi que le niveau élevé de tension qui en résulte. L’aggravation de la méfiance et l’incitation à la violence continuent de constituer une grave menace pour la sécurité et la stabilité dans cette région. Dans ce contexte, la Tunisie a plaidé pour la mise en place d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.

Après une interruption de séance pour tenir une réunion informelle, la Conférence a entendu le Chili – à la reprise de la séance officielle – proposer de reporter la réunion de l’organe subsidiaire 3 prévue aujourd’hui afin de permettre à son nouvel Ambassadeur de prendre ses fonctions.

L’Allemagne, au nom des Ministres des affaires étrangères du G7, a déclaré sa solidarité inébranlable et son soutien à l’Ukraine qui se défend contre la guerre d’agression injustifiable, non provoquée et illégale de la Fédération de Russie – une guerre dans laquelle le Bélarus est complice. Le G7 est déterminé à aider l’Ukraine – une démocratie et un pays membre de l’ONU – à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale, à se défendre et à résister à de futures attaques ou coercitions, à choisir son propre avenir et à prospérer.

Le G7 réitère sa demande à la Fédération de Russie de mettre fin à la guerre qu’elle a commencée sans qu’il n’y ait eu de provocation, et de mettre fin aux souffrances tragiques et aux pertes en vies humaines qu’elle continue de causer. Le G7 continue également d’appeler le Bélarus à cesser de permettre l’agression russe et à respecter ses obligations internationales. Le G7 demande instamment le plein respect du droit international humanitaire, en permettant et en facilitant un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, ainsi que l’évacuation humanitaire des civils, garantissant la liberté des évacués de choisir leur destination. La Fédération de Russie doit se conformer immédiatement à l’ordonnance juridiquement contraignante de la Cour internationale de Justice du 16 mars 2022 et aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale des Nations Unies ; elle doit mettre fin à son agression militaire, cesser le feu et retirer immédiatement et sans condition ses troupes de l’ensemble du territoire de l’Ukraine, [en les ramenant] à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.

La Fédération de Russie a violé la Charte des Nations Unies et sapé les principes fondamentaux de l’architecture de sécurité européenne tels qu’ils sont consacrés dans l’Acte final d’Helsinki et dans la Charte de Paris ; elle devra faire face à des conséquences pour ses actions.

Le G7 condamne comme irresponsables les menaces d’utilisation d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires ou de matières connexes par la Fédération de Russie et réaffirme que toute utilisation de ces armes aurait de graves conséquences. En outre, le G7 condamne et dénonce la politique systématique de manipulation de l’information et d’ingérence dans l’information de la Fédération de Russie, y compris la désinformation qu’elle utilise pour justifier et soutenir sa guerre d’agression contre l’Ukraine et qui vise délibérément à manipuler les opinions publiques aux niveaux national et mondial en vue de couvrir ses responsabilités dans la guerre en cours.

Le G7 soutient les enquêtes du Procureur de la Cour pénale internationale, du Procureur général de l’Ukraine et d’autres procureurs nationaux qui sont en mesure d’établir leur compétence en vertu du droit national. En outre, il soutient pleinement la Commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine et les efforts des organisations de la société civile pour enquêter sur les violations et documenter les crimes de guerre potentiels.

Le G7 condamne les actions perpétrées par la Fédération de Russie, qui compromettent la sûreté et la sécurité des matières et des installations nucléaires en Ukraine et, par conséquent, posent de graves risques pour la vie humaine et l’environnement. Il affirme son plein appui aux efforts déployés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour assurer la sûreté et la sécurité nucléaires des matières et installations nucléaires en Ukraine. Le G7 demande à la Fédération de Russie de retirer immédiatement ses forces des installations nucléaires ukrainiennes et de rendre le contrôle total aux autorités ukrainiennes légitimes. L’AIEA doit pouvoir accéder à toutes les installations nucléaires de l’Ukraine en toute sécurité et sans aucun obstacle.

L’Autriche a informé les délégations de la tenue de la Conférence de 2022 sur l’impact humanitaire des armes nucléaires, qui aura lieu le mois prochain à Vienne. L’objectif de cette Conférence est de concentrer l’attention internationale sur l’impact humanitaire des armes nucléaires et des risques associés. L’Autriche est préoccupée par les menaces nucléaires non justifiées et inacceptables proférées ces derniers jours, ce qui peut mener à une escalade qui pourrait notamment résulter d’une erreur technique ou d’une erreur de calcul. Toute parole irresponsable sur l’utilisation des armes nucléaires est préoccupante, a souligné la délégation autrichienne. L’Autriche a insisté sur les conséquences et les risques de l’utilisation d’armes nucléaires. L’objectif de la Conférence du mois prochain est de recentrer l’attention internationale sur cette question et sur la prévention ; un grand nombre de scientifiques et d’experts vont présenter leurs recherches dans ce domaine. Bien qu’aucune décision formelle ne soit attendue, l’Autriche préparera un résumé des conclusions principales de cette Conférence [sur l’impact humanitaire des armes nucléaires].

La Fédération de Russie a demandé de reporter sa déclaration prévue aujourd’hui à la prochaine séance plénière afin de disposer de davantage de temps (eu égard au peu de temps restant avant l’heure officielle de clôture de cette séance plénière).

Les États-Unis ont eux aussi demandé à intervenir lors de la prochaine séance plénière.

 

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DC22.022F