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Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale ouvre les travaux de sa cent-neuvième session

Compte rendu de séance

 

Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale a ouvert ce matin les travaux de sa cent-neuvième session, qui se tient à Genève jusqu’au 28 avril sous la présidence de Mme Verene Albertha Shepherd, de la Jamaïque, et au cours de laquelle il examinera successivement les rapports présentés par la Fédération de Russie, le Niger, l’Argentine, le Portugal, les Philippines et le Tadjikistan au titre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Ce matin, le Comité a entendu une déclaration de Mme Nada Al-Nashif, Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme. Il a ensuite adopté l’ordre du jour provisoire et le programme de travail de sa session

Dans sa déclaration d’ouverture, Mme Al-Nashif a félicité les membres du Comité pour le travail de pionnier accompli ces dernières années pour inciter les États à mieux remplir leurs obligations en matière de lutte contre le racisme, notamment face à la recrudescence croissante des idéologies de supériorité et de suprématie raciales et face aux inégalités croissantes entre les populations, révélées notamment par la pandémie de COVID-19 et qui ont des racines profondément racistes. Avec l'attention internationale « tardive » portée à la justice raciale depuis le meurtre de George Floyd, le travail du Comité, à la suite de ce rappel pénible d'un racisme systémique enraciné, a été particulièrement opportun et significatif, a observé la Haute-Commissaire adjointe.

Le soixante-quinzième anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme offre l’occasion de faire une pause pour réfléchir à la manière de faire des promesses de la Déclaration universelle et de la Convention une réalité pour les millions de personnes qui ont été laissées pour compte sur le chemin des droits de l'homme, a poursuivi Mme Al-Nashif. Pour ces personnes, la réalité quotidienne et vécue consiste en des stéréotypes racistes récurrents, une marginalisation durable, un racisme structurel persistant, des discours de haine racistes et des inégalités béantes dans de nombreux aspects de la vie, notamment dans l'accès juste et égal aux opportunités et aux services publics, a-t-elle rappelé, avant d’appeler à ce que jamais ne faiblissent la vigilance et la lutte active contre la discrimination raciale.

Aucun pays au monde n'est à l'abri de la discrimination raciale et du racisme, a souligné Mme Al-Nashif. Dans sa lettre ouverte du 3 mars 2023, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a appelé chaque gouvernement à prendre des mesures spécifiques et urgentes dans ce domaine, a-t-elle rappelé. Celles-ci, a-t-elle précisé, comprennent l'adoption et la mise en œuvre de lois et de politiques nationales complètes ; la création ou le renforcement d'institutions nationales des droits de l'homme indépendantes et d'organismes de promotion de l'égalité ; la collecte et la publication de données ventilées par race, origine nationale ou ethnique, sexe, genre, âge, statut migratoire et autres facteurs ; la participation effective des groupes raciaux et ethniques à la prise de décision publique et aux évaluations ; et des actions concrètes pour confronter les séquelles passées de la discrimination raciale et rendre une justice réparatrice.

Mme Al-Nashif s’est dite convaincue que le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme marquera un tournant s’agissant de ces questions cruciales, notamment parce que l'Instance permanente pour les personnes d'ascendance africaine est enfin devenue opérationnelle.

S'agissant du renforcement des organes conventionnels, Mme Al-Nashif s’est dite heureuse que le Haut-Commissariat soit en train de finaliser les éléments d'un plan de mise en œuvre des conclusions adoptées par les Présidents d’organes en juin de l’année dernières. Ces éléments seront présentés aux Présidents pour discussion lors de leur prochaine réunion annuelle qui aura lieu du 29 mai au 2 juin prochain, a-t-elle indiqué.

De son côté, Mme Shepherd a souligné que toutes les personnes rassemblées aujourd’hui pour l’ouverture de cette session partagent une préoccupation commune pour la création d’un monde dans lequel le racisme, la discrimination raciale et l’intolérance n’ont pas leur place, ni dans les vies personnelles ni dans les relations internationales. En cette année de célébration du 75ème anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les droits de trop de personnes continuent d’être violés en raison de la prévalence du racisme systémique et de la discrimination raciale à l’égard des Africains et des personnes d’ascendance africaine, des Asiatiques et des personnes d’ascendance asiatique, des migrants, des demandeurs d’asile et des minorités ethniques, a regretté la Présidente du Comité. La xénophobie s’est également accrue dans le monde entier, a-t-elle déploré. Le Comité s’engage à faire tout son possible pour protéger les droits des personnes marginalisées et vulnérables dans le cadre de son mandat, a conclu la Présidente.

Toute la documentation relative à cette cent-neuvième session du Comité est disponible en ligne sur la page du site Internet du Haut-Commissariat consacrée aux travaux de cette session.

Demain après-midi, à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport de la Fédération de Russie.

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.

Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.

 

CERD23.001F