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Conférence du désarmement : première séance sous la présidence du Bélarus

Communiqué de presse

 

La Conférence du désarmement, qui doit clore le 18 septembre prochain les travaux de sa session annuelle, a tenu ce matin sa première séance plénière publique sous la présidence du Bélarus. Les débats de cette séance ont porté sur la préparation du rapport annuel de la Conférence sur sa session de 2020. La Conférence a entendu à cette occasion une déclaration de sa Secrétaire générale, Mme Tatiana Valovaya – qui est également Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève – ainsi que les interventions de plusieurs délégations.

Le Kazakhstan a pour sa part fait une déclaration relative à la célébration prochaine de la Journée internationale de l’interdiction des essais nucléaires, le 29 août.

Dans sa déclaration d’ouverture de la séance, le nouveau Président de la Conférence, l’Ambassadeur Yuri Ambrazevich du Bélarus, a souligné que 2020 avait été pour cette instance une année sortant de l’ordinaire, la pandémie ayant pesé et pesant encore lourdement sur ses travaux. Le Président a ensuite déploré une dégradation des composantes clefs du système international de sécurité. Néanmoins, a-t-il rappelé, la Conférence a été très près d’adopter un programme de travail avant l’éclatement de la crise ; aussi, M. Ambrazevich a-t-il exprimé l’espoir que les membres de la Conférence parviendraient l’année prochaine à faire preuve de souplesse et de pragmatisme.

Le Président a en outre rappelé que 2020 marquait le cinquantième anniversaire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ainsi que le trente-deuxième anniversaire de la première session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement. Il a affirmé que ces dates importantes devaient inspirer la Conférence pour qu’elle redouble d’efforts – en premier lieu pour ce qui concerne l’adoption du rapport annuel de cette session de 2020.

Le Président a annoncé que la prochaine séance publique de la Conférence, fixée au 8 septembre, porterait sur les nouveaux types d’armes de destruction massive. Le Bélarus entend faire adopter par l’Assemblée générale une résolution concernant l’interdiction de la production de ce type d’armes, a précisé M. Ambrazevich.

Si la Conférence n’est pas parvenue, cette année encore, à adopter un programme de travail, on peut néanmoins mentionner la création de « mécanismes informels » par les présidences successives depuis 2018 – des mécanismes qui assurent la continuité entre les sessions et entre les présidences –, a pour sa part relevé Mme Valovaya.

Mme Valovaya a par ailleurs déclaré que s’il n'est pas réaliste de s'attendre à un lancement immédiat des négociations sur l'un des principaux points de l'ordre du jour de la Conférence, il n’en demeure pas moins que l'engagement avec la société civile et d'autres initiatives pourraient aider cette instance à passer d'échanges houleux à une plus grande coopération, au partage d'informations et à l'instauration d'un climat de confiance – autant d’éléments nécessaires pour jeter les bases de négociations.

La Secrétaire générale de la Conférence a en outre estimé que certains thèmes abordés par cette instance – comme ceux visant à garantir la paix et la sécurité dans l'espace, à prévenir une course aux armements dans l'espace ou encore à adopter un traité d’interdiction de la production de matières fissiles – comportent des sous-thèmes qui pourraient être explorés plus avant et progressivement.

Reprenant ensuite la parole, M. Ambrazevich a présenté le projet de rapport annuel de la session de 2020 de la Conférence tel que figurant dans le document CD/WP.629. Ce document factuel reste le plus objectif possible, a assuré le Président de la Conférence, se disant prêt à procéder à autant de consultations que nécessaires pour aboutir à un consensus sur ce projet.

Dans leurs observations, les délégations ont généralement estimé que ce projet de rapport annuel était « bon » et « objectif » et constituait « une bonne base de travail », même s’il nécessitait des changements. Une délégation a affirmé que la situation inhabituelle et contraignante dans laquelle se trouve la Conférence à l’heure actuelle devait favoriser une approche pragmatique pour adopter le rapport. Pour une autre délégation, si le projet de rapport est certes complet et détaillé, « sa nature purement factuelle traduit cependant la faiblesse des ambitions de la Conférence ».

Le rapport annuel doit refléter, à l’intention de l’Assemblée générale et de manière réaliste, les succès aussi bien que les difficultés rencontrés par la Conférence en 2020, a plaidé une délégation. Le rapport devrait également mentionner la volonté de plusieurs membres d’assurer une plus grande transparence financière à la Conférence, a demandé un intervenant.

Des délégations ont annoncé qu’elles transmettraient à la présidence des propositions de modifications à apporter au projet de rapport annuel.

Une délégation a jugé important que des États non encore membres de la Conférence, y compris Chypre, puissent en suivre les travaux en tant qu’observateurs.

La Conférence a par ailleurs été mise en garde contre la tendance à vouloir aborder des questions qui ne relèvent pas de son mandat, y compris des situations relevant des affaires intérieures des États. Il a été regretté que la session de 2020 ait été entravée non seulement par les circonstances exceptionnelles induites par la COVID-19, mais aussi par la tendance à l’unilatéralisme et par la politisation des travaux de la Conférence.

Un intervenant a recommandé qu’à l'occasion du soixante-quinzième anniversaire de la création des Nations Unies, la Conférence traduise dans son rapport l’attachement des États membres au multilatéralisme, à la coopération internationale et à la solidarité.

Une délégation a estimé nécessaire que la Conférence discute non seulement d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles mais aussi de la question des garanties négatives de sécurité.

Les délégations des pays suivants ont commenté le projet de rapport : Fédération de Russie, Syrie, États-Unis, République de Corée, Espagne, Indonésie, Royaume-Uni, Belgique, Chine, France, Iran, Pakistan, République populaire démocratique de Corée, Algérie et Mexique.

Enfin, dans une déclaration de portée générale, le Kazakhstan a rappelé que le 29 août marquait la célébration de la Journée internationale contre les essais nucléaires. Ce jour est également important pour l’histoire du Kazakhstan puisque c’est le 29 août 1994 que le pays a fermé le site d’essais de Semipalatinsk, préludant à l’adoption deux ans plus tard du traité d’interdiction complète des essais nucléaires, a souligné la délégation kazakhe. Depuis son indépendance, le Kazakhstan est un partisan actif du désarmement nucléaire et il s’est lui-même débarrassé de tout son ancien arsenal, a-t-elle ajouté.

Le cinquantième anniversaire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires doit être l’occasion d’efforts conjoints indispensables pour parvenir au désarmement nucléaire complet, a par ailleurs plaidé le Kazakhstan. Jugeant que ce Traité est la pierre angulaire de la sécurité internationale, le Kazakhstan a appelé tous les États – qu’ils soient dotés ou non de l’arme nucléaire – au strict respect de leurs obligations à ce titre. Aujourd’hui, « les armes nucléaires ne sont plus un atout mais une menace », a conclu le Kazakhstan.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra le 8 septembre prochain, à 10 heures.

 

CR20.019F