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Point de presse du Secrétaire général de l’ONU au lancement de son Agenda pour le désarmement : “Securing Our Common Future: an Agenda for Disarmament” (en anglais)

Conférences de presse
Geneva, 24 May 2018

The Secretary-General: I will say a few words in English and then I will answer questions in English, French, or Portuguese and “Portuñol” if necessary. Many people have asked me why present an agenda for disarmament in a moment in which we see risks, severe risks in relation to the non-proliferation regimes of both nuclear weapons and chemical weapons? In the moment where we see a multiplication of conflicts and an enormous difficulty to stop conflicts everywhere, and conflicts that are becoming more and more the source of dramatic impact on civilian populations, especially with explosive weapons used in urban centres. Why, in a moment like this, present an agenda for disarmament? And the answer is very simple: it is exactly because we face these risks that we need to understand that disarmament is an extremely important tool to reduce these risks, an extremely important tool to strengthen peace and security, and to create the conditions for sustainable development and the promotion of human rights.

Disarmament is, on the other hand, the first objective defined by the General Assembly of the United Nations in 1946. And I believe it is my obligation, knowing all the difficulties we face, knowing all the paralysis noted in many of the disarmament mechanisms, I think it is my obligation as Secretary-General to do everything I can to put disarmament seriously in the agenda of the international community, and to make sure that disarmament to save humanity, disarmament that saves lives, and disarmament for future generations are taken seriously by all Member States at the present moment.

Question: Monsieur le Secrétaire général, vous avez mentionné votre inquiétude après l’annonce de Donald Trump et sur le JCPOA [Accord sur le nucléaire iranien]. Et tous les problèmes que vous avez identifiés dans votre discours impliquent notamment les États-Unis. Est-ce que votre initiative n’est pas tuée dans l’œuf au moment même où vous la lancez sans le soutien entier, public et revendiqué des États-Unis, qui sont la principale puissance nucléaire ?

The Secretary-General: Au contraire : je pense que ce qu’il s’est passé aujourd’hui démontre l’importance de l’agenda du désarmement. Et en même temps il faut dire que je considère que les puissances nucléaires – dont les États-Unis – ont un rôle absolument clef dans l’établissement d’un processus de désarmement qui soit un processus crédible.

Naturellement, vous me demanderez quel est l’impact de ce qu’il s’est passé aujourd’hui, face à l’annonce de la non-réalisation de la conférence. Ici je dirais naturellement que je suis sérieusement concerné à cause de cette situation. Mais ce que je demande aux deux parties ce sont des nerfs d’acier – nerves of steel – pour que l’on puisse mettre en place un processus de dialogue capable de trouver les moyens d’arriver à un objectif qui doit être un objectif commun à nous tous : la dénucléarisation vérifiable et pacifique de la péninsule coréenne.

Question: I just wanted to ask, do you see Geneva losing its role as the leader for making peace and disarmament talks?

The Secretary-General: No, on the contrary, I see more and more Geneva being chosen for important negotiations in relation to the prevention and resolution of conflicts. And, as I mentioned in my intervention, even if there is a big frustration with the fact that the disarmament institutions have been more or less paralyzed in the last 20 years, there is now some movement. As you know, in the [Conference on Disarmament], there are now working groups that were created and the discussion on substance has been relaunched. Even if we do not yet have a clear platform for negotiation, I think we need to be encouraged by these steps. They are small steps. But at least they are small steps in the right direction. They confirm the importance of the Geneva institutions.

Question: Monsieur le Secrétaire général, la semaine prochaine il y aura la présidence de la Syrie à la [Conférence du désarmement] dont vous avez parlé. C’est difficile de faire comprendre à l’opinion publique qu’un pays accusé entre-temps d’utiliser des armes chimiques vient à la tête de la [Conférence du désarmement], même si elle est paralysée depuis vingt ans. Comment expliquer cela ? Cela ne discrédite-t-il pas l’ONU ?

The Secretary-General: Bon, ça c’est une matière sur laquelle le Secrétaire général n’a aucun pouvoir. Le principe de présidence de ces entités c’est un principe de rotation, sur lequel je n’ai aucune influence. Je comprends votre inquiétude et je tiens à dire quelque chose qui peut l’atténuer un petit peu. C’est le fait que dans les mois à venir le travail important sera le travail des [organes subsidiaires] qui vont discuter quelques aspects essentiels, de substance. Ce n’est pas le travail de la présidence au niveau global. Et la présidence de ces groupes appartient à différents autres pays. Alors j’espère que ce que vous avez mentionné ne va pas avoir un impact négatif sur le travail de la [Conférence du désarmement], qui est essentiel.

Question: Monsieur le Secrétaire général, vous avez fait part de votre préoccupation et vous avez lancé effectivement un appel à toutes les parties. Mais j’aimerais savoir ce que vous en tant que Secrétaire général de l’ONU, vous pouvez entreprendre pour justement favoriser ce type de dialogue dans le cas de la Corée du Nord et des États-Unis. Et je voudrais savoir comment vous-même vous qualifiez votre relation avec le Président Trump.

The Secretary-General: Les relations politiques doivent être toujours des relations basées sur le dialogue, le respect mutuel et la volonté – quand il y a surtout des difficultés – de les surmonter et de trouver les aspects où l’on peut faire progrès ensemble. Je crois qu’une logique de relation basée sur le désir de confrontation mutuelle ne mène nulle part. Il y a des problèmes sérieux : il faut qu’ils soient discutés ouvertement et clairement.

Mais il y a un rôle de bons offices. Je vous rappelle que j’ai envoyé moi-même avant les Jeux olympiques, et avant l’évolution positive qu’on a enregistrée face à la question coréenne, mon Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Feltman, à Pyongyang, exactement pour faire pression pour que l’on puisse avoir un dialogue sérieux entre le Nord et le Sud, et un dialogue sérieux entre la Corée du Nord et les États-Unis en matière de dénucléarisation.

Alors il y a des initiatives de bons offices qu’on peut mener. Mais c’est évident que dans les programmes de désarmement nucléaire ce sont les États qui sont les protagonistes. Alors notre rôle, mon rôle, sera un rôle d’appui à toutes les initiatives qui puissent mener à l’objectif que nous tous désirons. En même temps il y a des agences spécialisées des Nations Unies qui ont des rôles spécifiques, des mandats spécifiques, qui sont à la disposition des États pour pouvoir jouer le rôle qui corresponde à ces mandats et qui en même temps soit nécessaire dans la logique des négociations qui – j’espère – iront continuer.