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Article sur le 50e anniversaire de la mort de Dag Hammarskjöld par le Directeur général Kassym-Jomart Tokayev

Conférences de presse
Article sur le 50e anniversaire de la mort de Dag Hammarskjöld par le Directeur général Kassym-Jomart Tokayev

50e anniversaire de la mort de Dag Hammarskjöld

Dag Hammarskjöld - honneur et dignité

Il y a cinquante ans, le 18 septembre 1961, Dag Hammarskjöld mourut dans un accident d'avion lors d'une mission de paix au Congo. Cet anniversaire est l’occasion pour nous de réfléchir à ses réalisations extraordinaires, pour lesquelles il a reçu le Prix Nobel de la Paix, et à l'héritage laissé par ce visionnaire et fonctionnaire exemplaire.

Dag Hammarskjöld fut secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies pendant huit ans. Bien que son deuxième mandat ait été abrégé, il réussit à redéfinir et élargir les fonctions et les responsabilités du Secrétaire général en voyageant partout dans le monde, en rencontrant de nombreux dirigeants, en offrant ses bons offices et en mettant en avant une nouvelle forme de diplomatie préventive. Il insista sur la nécessité pour le chef de l'Organisation des Nations Unies d'être en mesure d'agir indépendamment, avec honneur et dignité, et ne permit jamais à aucun État membre de diriger sa conduite. Cette indépendance résolue et son intégrité incontestable lui valurent le respect et le soutien de nombreux pays.

En dépit de tous ses principes, il n'était pas un rêveur mais un leader efficace, qui introduit des politiques pragmatiques et des mécanismes opérationnels pour relever les défis de son temps. Il inventa le maintien de la paix dans sa forme actuelle, quand il assembla la Force d'urgence des Nations Unies quelques semaines après la crise de Suez en 1956. Économiste de formation, il était tout aussi concerné par les affaires économiques et travailla beaucoup pour que l’organisation soit active dans la promotion du développement et pour qu’elle apporte de l’aide aux jeunes pays indépendants afin qu’ils puissent établir une administration efficace au sein de leur gouvernement.

Dag Hammarskjöld n'entreprit pas ces actions tout seul, mais avec le soutien de ses collègues. Il souligna "la gratitude qu'un Secrétaire Général doit à ses collaborateurs au sein du Secrétariat, du troisième sous-sol au 38e étage" et parlait des membres du Secrétariat comme étant la «famille des Nations Unies". Convaincu que l'Organisation devait pouvoir compter sur des fonctionnaires intègres et qualifiés, il élabora des règlements définissant leurs responsabilités et affirmant leur indépendance, jetant ainsi des bases solides pour la fonction publique internationale.

Cinquante ans plus tard, dans un monde où les Nations Unies sont appelées à assumer un éventail toujours croissant d'activités et font face à des défis sans précédent, rappelons-nous les mots de Dag Hammarskjöld: « La signification de ce que cette Organisation représente, elle qui œuvre pour une communauté internationale vivant dans la paix et régie par les lois de la justice, fait du travail pour arriver à ce but non pas un devoir mais un privilège ».


Kassym-Jomart Tokayev
15 septembre 2011