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Cap sur l'égalité : malgré ses efforts, le secteur maritime peine à atteindre la parité

Une capitaine coréenne navigue sur un navire doté d'une infrastructure sous-marine.
OMI
Une capitaine coréenne navigue sur un navire doté d'une infrastructure sous-marine.
Malgré certains progrès, le secteur maritime reste loin d’une parité hommes-femmes, notamment en mer, où les femmes ne représentent qu’1 % de la main-d’œuvre, selon une nouvelle enquête publiée par une agence onusienne.

Bien qu'il y ait eu une légère augmentation du nombre de femmes dans l’industrie – 176.820 en 2024 contre 151.979 en 2021 – la progression reste trop lente. Pour nombre d’experts, il est temps que le secteur maritime passe des intentions à l’action.

« Nous devons redoubler d'efforts pour favoriser une industrie maritime véritablement diversifiée et inclusive », a déclaré le Secrétaire général de l’Organisation maritime international (OMI), Arsenio Dominguez, à l’occasion de la publication de l'enquête.

L'Organisation maritime internationale (OMI) veut promouvoir une culture de tolérance zéro à l'égard de l'intimidation et du harcèlement en mer.
© IMO
L'Organisation maritime internationale (OMI) veut promouvoir une culture de tolérance zéro à l'égard de l'intimidation et du harcèlement en mer.

Des chiffres révélateurs d’une inégalité persistante

La deuxième enquête conjointe de l'OMI et de la Women’s International Shipping & Trading Association (WISTA) dresse un bilan nuancé.

Si la participation des États Membres et des entreprises privées a augmenté depuis 2021, les femmes ne représentent que 19 % de la main-d'œuvre maritime nationale et 16 % dans le secteur privé. En mer, la situation est encore plus préoccupante : seulement 1 % des gens de mer sont des femmes.

Le rapport met en lumière une meilleure représentation féminine dans des domaines en pleine croissance comme les services ESG (environnement, social et gouvernance) et la décarbonation.

Il signale toutefois des baisses dans des secteurs traditionnels comme les services juridiques ou le soutage, soulignant une répartition inégale des opportunités.

Les nouvelles données montrent également que les opportunités dans l'ensemble du secteur restent limitées pour les femmes en raison d'obstacles tels que les stéréotypes liés au genre, les préoccupations en matière de sécurité sur le lieu de travail, l'absence de politiques favorables à la famille ainsi que l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes.

Lorsque j'ai suivi ma formation il y a 16 mois à la Mahapola Ports & Maritime Academy, de nombreuses personnes m'ont reproché de vouloir travailler dans le secteur maritime. Cela m'a encore plus motivé pour terminer ma formation.
© ILO/Asitha Seneviratne
Lorsque j'ai suivi ma formation il y a 16 mois à la Mahapola Ports & Maritime Academy, de nombreuses personnes m'ont reproché de vouloir travailler dans le secteur maritime. Cela m'a encore plus motivé pour terminer ma formation.

Appel à l’action et recommandations concrètes

L’étude insiste sur l’urgence de mesures concrètes : améliorer les politiques de recrutement, renforcer les programmes de mentorat, garantir des environnements sûrs, et s’attaquer aux stéréotypes de genre et à l’écart salarial. Ces actions s’inscrivent dans le cadre de l’objectif de développement durable n°5 de l’ONU (ODD5) visant l’égalité des sexes.

L'enquête sur les femmes dans le secteur maritime a été conçue pour fournir des données concrètes sur la diversité de genre et orienter l’attention vers les domaines nécessitant des efforts accrus, dans le but d’inspirer le changement et de servir d’appel collectif à l’action.

« Attirer, conserver et promouvoir les femmes – sur terre comme en mer – reste une priorité pour l’avenir », affirme la cheffe de WISTA International,  Elpi Petraki.