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RDC : plus de 1.300 militaires et policiers non armés évacués de Goma en deux semaines

Des centaines de militaires et de policiers congolais non armés ont été évacués de Goma vers Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre d'une opération coordonnée par la MONUSCO.
© MONUSCO
Plus de 1 300 militaires et policiers congolais non armés ont été évacués de Goma vers Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre d'une opération coordonnée par la MONUSCO.
Plus de 1.300 militaires et policiers congolais non armés, ainsi que leurs personnes à charge, ont été évacués avec succès des locaux de la Mission de paix des Nations Unies (MONUSCO) à Goma vers Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre d’une opération qui a duré semaines.
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« Ceci marque la conclusion de cette opération qui a débuté le 30 avril », a souligné le porte-parole adjoint du Secrétaire général, Farhan Haq, lors d’un point de presse à New York.

Après la prise de contrôle de Goma, principale ville de la province du Nord-Kivu, par les rebelles du M23 fin janvier, la mission de maintien de la paix a fourni abri et protection au personnel des Forces armées congolaises et de la Police nationale qui s’était réfugié dans ses bases et a été désarmé conformément aux règlements de l’ONU, a-t-il rappelé.

Crainte de représailles du M23

Pendant des mois, ils ont été des centaines à s’entasser dans les installations de la mission à Goma, par crainte des représailles du M23, qui occupe la ville. Une situation qualifiée, dès le mois de février, d’« intenable » par la MONUSCO. Car si le droit humanitaire impose à la mission de venir en aide aux individus non armés cherchant refuge à l’intérieur de ses bases, celles-ci ne sont pas équipées pour subvenir aux besoins quotidiens d’une telle population.

Durant plus de trois mois, la MONUSCO a assuré la protection, l’hébergement, la prise en charge alimentaire et les soins médicaux de ces personnes sous sa protection.

La MONUSCO a indiqué jeudi que l’opération d’évacuation a été conduite en étroite coordination avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), agissant en tant qu’intermédiaire neutre.

« Malgré un contexte opérationnel extrêmement difficile, la MONUSCO et tous les partenaires ont travaillé jour et nuit pour assurer le succès de cette opération très sensible. Je salue le professionnalisme et l’esprit de coopération de toutes les parties impliquées, ainsi que l’engagement constant du CICR à garantir la neutralité de l’opération, la sécurité et la dignité des personnes concernées tout au long de cette opération. Je remercie également les populations situées le long des itinéraires pour leur compréhension », a déclaré Vivian van de Perre, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général en RDC et Cheffe par intérim de la MONUSCO.

Plus de 1 300 soldats et policiers congolais non armés ont été évacués de Goma en deux semaines.
© MONUSCO
Plus de 1 300 soldats et policiers congolais non armés ont été évacués de Goma en deux semaines.

Dispositif complexe

Le transport des éléments non armés a été assuré grâce à un dispositif logistique mixte et complexe mis en place par la MONUSCO comprenant huit rotations de près d’une dizaine de véhicules (ambulance, bus, citerne), 46 vols en hélicoptère et 23 vols en avion.

« Nous saluons les efforts de toutes les parties prenantes et exprimons notre gratitude au CICR pour avoir facilité cette opération. Nous réaffirmons notre engagement en faveur de la pleine mise en œuvre du mandat de la MONUSCO et réaffirmons notre volonté de soutenir les efforts de paix en cours visant à instaurer un cessez-le-feu durable », a dit le porte-parole adjoint du Secrétaire général.

Attaques contre des civils

De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a alerté jeudi sur une recrudescence des attaques contre les civils dans le territoire de Djugu, dans la province de l'Ituri, après un mois de calme relatif.

Mercredi, des organisations humanitaires locales ont signalé qu'au moins sept civils ont été tués lors d'attaques simultanées dans plusieurs villages, de nombreuses habitations ayant été incendiées. Plusieurs survivants blessés sont actuellement soignés dans des centres de santé de la ville de Jiba, à environ 40 kilomètres.

« Les autorités locales préviennent que ces attaques pourraient exacerber les tensions au sein de la communauté et entraîner de nouvelles vagues de déplacements », a dit le porte-parole adjoint du Secrétaire général.

Au 30 avril, environ 1,5 million de personnes déplacées résidaient dans la province de l'Ituri, dont près de la moitié dans le territoire de Djugu.

Par ailleurs, dans la province du Sud-Kivu, de violents combats entre groupes armés se sont poursuivis le 13 mai dans le territoire de Kalehe, forçant de nombreuses personnes à fuir la zone. Les partenaires de la société civile locale ont fait état d'au moins six victimes civiles.