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Mozambique : l’impact des inondations sur la recrudescence du choléra inquiète

Après le passage du cyclone Freddy en Afrique australe, les Nations Unies ont dit leur inquiétude, jeudi, concernant l’impact des lourdes pluies et des inondations dans la propagation du choléra au Mozambique.

« Les fortes pluies et les inondations sont préoccupantes car l’épidémie de choléra continue de se propager », a alerté dans son dernier rapport de situation, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), relevant que « la confluence de crises multiples aggrave la situation humanitaire » dans ce pays d’Afrique australe.

Au Mozambique, l’épidémie de choléra continue de se propager. Au 15 mars, le nombre cumulé de cas de choléra s’élevait à 8.877 cas et 54 décès dans 33 districts. Il s’agit d’une augmentation de 901 cas depuis une semaine. Selon OCHA, le district de Vanduzi, dans la province de Manica, est le dernier à avoir été touché par le choléra.

Freddy a touché terre pour la deuxième fois au Mozambique en tant que cyclone tropical violent dans la soirée du 11 mars dans la province de Zambezia, avec des vents maximums de 148 km/h et des rafales atteignant 213 km/h. Les précipitations apportées par Freddy ont atteint plus de 600 mm à certains endroits. Ces précipitations sont quatre fois supérieures aux précipitations mensuelles moyennes pendant la saison des pluies.

Plus de 250.000 personnes touchées

Selon les données préliminaires, le second passage de Freddy a touché plus de 253.000 personnes dans les régions de Zambezia, Sofala, Tete, Manica et Niassa. Ce chiffre s’ajoute aux 239.000 personnes touchées par les inondations et la première vague de Freddy.

Les inondations ont déjà touché des hectares de cultures prêtes à être récoltées. Ce qui a eu un impact sur la sécurité alimentaire et la principale source de revenus de la population.

Les écoles, les centres de santé, les maisons, les systèmes d’eau et d’assainissement et les routes ont été ravagés. Selon OCHA, la route principale qui longe le Mozambique, du nord au sud, est inondée juste au nord de la ville de Quelimane, dans la province du Zambèze.

« De larges pans de terre sont sous les eaux et les routes sont impraticables, rendant difficile toute évaluation des besoins par les agents humanitaires », a détaillé OCHA.  En dépit de cela, les partenaires humanitaires ont acheminé suffisamment de kits médicaux pour 150.000 personnes pendant trois mois ainsi que des tests de dépistage rapide du choléra et du carburant pour l’hôpital de Quelimane. 

Dans la province d’Inhambane, les partenaires distribuent des kits d’hygiène et de la nourriture. « Si l’ampleur de l’impact humanitaire du cyclone ne sera connue que dans les jours à venir, il est clair que les investissements dans l’alerte et les initiatives rapides ont fait baisser le nombre des victimes », a fait valoir OCHA, relevant que l’impact humanitaire à court terme et les conséquences économiques à long terme sont toutefois énormes au Mozambique.